EXPRESSO Jean-Paul Fournier devrait participer à la manifestation des supporters du Nîmes Olympique
"C'est un bâton merdeux cette histoire, y'a que des coups à prendre." Cette réflexion, c'est celle d'un proche de Jean-Paul Fournier au sujet du Nîmes Olympique et de la gestion sportive de Rani Assaf. Les supporters en colère manifesteront samedi prochain à 16 heures devant la Maison carrée. Le maire de Nîmes hésite encore mais pourrait y participer.
Depuis plusieurs mois, la tension est vive. Dès que l'on parle du Nîmes Olympique, les poils se hérissent. Chez les Nîmois mais pas seulement. À la ville de Nîmes aussi, la gronde couve. "Ce n'est pas le projet immobilier qui nous pose problème. En soi, c'est un bon projet. C'est la gestion sportive du club et le comportement de son président Rani Assaf qui ne nous va plus", fait savoir un membre du cabinet du maire de Nîmes. Aujourd'hui, Jean-Paul Fournier comme Laurent Boissier, l'adjoint aux Sports. Comme exprimé par l'un et par l'autre, la confiance s'est lézardée avec le président du NO.
Oui mais. C'est une séquence schizophrénique qui s'ouvre maintenant avec cette manifestation des supporters samedi prochain à 16 heures devant la Maison carrée. On le disait hier matin dans notre éditorial, les amoureux du Nîmes Olympique sont à bout de nerfs. Le renoncement à l'agrément du centre de formation, les prix des places, les résultats catastrophiques depuis plusieurs mois, la faible affluence, etc. Tous les indicateurs sont dans le rouge. Et la mairie ne peut pas aujourd'hui se cacher derrière son petit doigt.
"Jean-Paul Fournier n'a qu'une parole"
"Jean-Paul Fournier n'a qu'une parole, il a été élu avec ce projet dans son programme. On ne peut pas aujourd'hui tout arrêter. Et puis je vous rappelle que la Ville a engagé des frais. Les fouilles actuellement réalisées, c'est la mairie qui paie. Vous le voyez bien, les conséquences financières seraient très lourdes si demain le projet de nouveau stade était annulé", indique le cabinet du maire qui rajoute : "Encore une fois, le projet n'est pas remis en cause. C'est l'aspect sportif qui ne nous convient plus. Et puis le président Assaf a pris des engagements dans le bureau du maire. Rien n'a été tenu. Il a fermé le centre de formation alors que nous étions contre."
Pour autant, le maire et son premier adjoint, Julien Plantier, ont joué le jeu lors de la concertation. En avalant au passage quelques couleuvres comme le le parking payant prévu dans le nouveau stade... "Depuis la fin de la concertation, c'est silence radio. Donc, on va le convoquer une nouvelle fois pour lui expliquer que cela ne peut plus durer."
"Rani Assaf va nous rire au nez comme d'habitude"
"Cela ne servira à rien, pense savoir un élu. Il va nous rire au nez comme d'habitude." Alors, l'une des solutions est peut-être de participer au rassemblement des supporters samedi prochain. "Le maire y réfléchit. Il est très attaché au Nîmes Olympique, c'est sentimental. On a des contacts depuis quelques jours avec les groupes de supporters. Y'a de grandes chances que Jean-Paul Fournier y participe", glisse un membre du cabinet politique du maire.
Ce sera aussi probablement le cas de Julien Plantier, le premier adjoint. "Je pense que oui", nous indique l'un des seuls élus de la Ville encore en contact régulier avec Rani Assaf. Et Laurent Boissier, l'adjoint aux Sports et ancien directeur sportif du Nîmes Olympique ? "Je ne sais pas encore. Je suis tellement touché par cette situation qui me désespère. J'espère en tout cas que ce rassemblement servira à quelque chose."
"Il est temps que tout cela s'arrête"
Ce qui se murmure de plus en plus au sein de la classe politique, majoritaire ou dans l'opposition à la Ville et à l'Agglo, c'est le souhait du départ de Rani Assaf de la présidence du club. "Il nous faut trouver le meilleur accord pour le laisser aller au bout de son projet immobilier mais qu'il puisse rendre les clés du club. On a la démonstration qu'il n'est pas compétent. Il est temps que tout cela s'arrête."
Concernant l'élu communiste Vincent Bouget, il devrait "naturellement participer à ce rassemblement pour porter la voix avec les supporters de la mauvaise gestion sportive du club mais dire aussi que la mairie de Nîmes est responsable. Comment on a pu laisser un projet aussi important pour la ville à un investisseur privé ? Ce n'est pas acceptable et depuis le début, on est un peu seul à le dire avec mon groupe." Samedi soir, alors que les supporters ont appelé au boycott de la rencontre, dans un stade des Costières qui sonnera bien creux, une lueur d'espoir est-elle possible ? Espérons le surtout sur le terrain avec une belle victoire nîmoise...
Abdel Samari