EXPRESSO Le contrat de sécurité intégrée entre l'État et la ville de Nîmes est définitivement enterré
"Ce contrat de sécurité intégrée est dans les oubliettes." La déclaration de Richard Schieven, l’adjoint au maire de Nîmes en charge de la sécurité est claire et nette sur le plateau de Bonsoir le Gard ce lundi soir.
La ville de Nîmes ne fonde plus aucun espoir aujourd'hui de signer avec l'État un pacte de sécurité qui aurait permis d'engager plus de moyens humains et techniques pour répondre "aux évènements violents pendant deux ans à Nîmes avec une guerre entre bandes rivales qui a entraîné des tueries".
Petit retour en arrière. Il y a un an, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, reçoit le ministre de l'Intérieur dans son bureau à Nîmes. Dans un contexte de violence urbaine dans les quartiers populaires de la Ville sous fond de trafics de drogue, le maire appui là où ça fait mal : délinquance galopante, homicides ou tentatives de meurtre, 5 morts et 9 blessés en un an. Une école prise pour cible au Chemin-Bas d'Avignon et le développement de points de deals. Face à cette situation explosive, à la sortie de l'entrevue, le ministre Gérald Darmanin s'engage à étudier la signature d'un contrat de sécurité intégré avant l'été. Un contrat pertinent pour Nîmes qui verrait les effectif de police nationale évoluer positivement.
"Les bons élèves sont les moins biens récompensés"
Mais depuis le 1er mars 2021, Jean-Paul Fournier attend un retour en vain. Il n'a pourtant pas hésité à écrire des courriers à Beauvau au siège du ministère de l'Intérieur, contacté en direct le Premier ministre, Jean Castex, avec qui il entretient pourtant des relations cordiales. Rien n'y fait. Le point d'achoppement reste les effectifs mis à disposition par l'État : 50 nouveaux policiers nationaux, sous condition du recrutement par la Ville de Nîmes de 15 policiers municipaux chaque année. Refus catégorique du maire.
"C'est dommage de laisser tomber ce contrat de sécurité intégrée car le volet sécurité n'était pas le seul. Il y avait aussi la prévention et le volet "justice" qui comportait des initiatives très fortes. Tout cela est à jeter à la poubelle", confie le Monsieur Sécurité du maire de Nîmes.
Reste à savoir si le prochain Gouvernement qui sera en place dans les prochaines semaines remettra en cause le travail des équipes précédentes. Rien n'est mois sûr. "Nous ne reviendrons pas sur les effectifs. On s'est confronté à un mur pendant des mois alors que l'on fait partie des bons élèves aujourd'hui avec un système de vidéosurveillance très bien doté et une police municipale de près de 200 agents. Les bons élèves sont finalement ceux qui sont les moins biens récompensés", conclut amer Richard Schieven.
Abdel Samari