CHAMBORIGAUD / GÉNOLHAC Les premiers véhicules ont traversé le nouveau pont des Châtaigniers à 11h48

Ruban coupé côté Génolhac, par Françoise Laurent-Perrigot et Jérôme Bonet, avec les maires de Chamborigaud et Génolhac
- François DesmeuresUn an et trois semaines après la chute du pont sur la RD 906 à la sortie de Chamborigaud, le nouveau pont des Châtaigniers a été inauguré. Un véritable tour de force qui a mobilisé les services du Département et de la préfecture, en liaison étroite, comme s'en sont félicité les deux institutions ce mardi matin. Pour les habitants des hautes Cévennes et les touristes (qui l'ignoreront sans doute), c'est un soulagement de voir la laison à nouveau fluide, le Luech, sur une rivière aux nombreux caprices.
Il y avait autant d'élus que de public, ce mardi matin sur le pont flambant neuf des Châtaigniers entre Chamborigaud et Génolhac, et autant d'agents techniques et d'ouvriers des travaux publics que de journalistes, signe d'un moment important pour un pan entier du Gard et du sud de la Lozère. Car, avec la réouverture du pont des Châtaigniers, les hautes vallées à l'est du mont Lozère sont appelées à retrouver une circulation plus normale et une vie plus fluide.
Mais l'affluence était aussi le signe d'une fierté du travail accompli, qui se résume en quelques dates. Le 18 mars 2024, le pont chutait avec la balayeuse de Nicolas Bertrand, dont la vie n'a tenu qu'à un fil (relire ici le jour de l'événement). Le 3 avril, les travaux d'urgence étaient lancés, pour déblayer le sinistre et mettre en service un pont provisoire. Ce qui fut fait, dès le 3 mai. La reconstruction débuta, elle, le 15 juillet dernier. Le mince espoir était de bâtir le pont avant l'été. Il a donc rouvert ce 8 avril. La rapidité de la reconstruction force inévitablement le respect.
La présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, n'a donc plus eu qu'à louer "l'engagement des équipes techniques et administratives", en remerciant chaleureusement ses agents départementaux, et "une collaboration exemplaire et des relations fluides et efficaces" avec l'ensemble des services, notamment ceux de l'État. Son premier représentant, le préfet Jérôme Bonet, s'est souvenu qu'il était venu trois jours après l'accident et avait pu "sentir l'émotion chez les élus et un début de désespoir, qui m'a donné tout le sens de ma mission".
"Personne ne croyait à l'idée qu'on puisse se trouver sur le pont ce matin", a poursuivi le préfet du Gard, en rendant, au passage, hommage à la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer), souvent houspillée par les élus, et qui facilité la progression des dossiers d'autorisation. Pour Jérome Bonet, la reconstruction du pont n'a été rien de moins que la "plus belle expérience à vivre depuis que je suis dans le département (...) Le symbole qu'avec l'expérience du collectif, on peut faire de grandes choses". Huit élèves de 4e du collège Ada-Lovelace de Nîmes assistaient aussi à l'inauguration, pour apprécier ces valeurs collectives.
À 11h48, donc, les premiers véhicules à franchir le pont des Châtaigniers rouvert furent deux fourgons du Département. Avant que les voitures des particuliers soient saluées par des applaudissements des gens en nombre sur les trottoirs du pont. Ses 68,4 mètres n'ont pas plié sous le poids de la foule qui occupait les onze mètres de largeur du tablier. Il devra supporter environ 2 500 voitures par jour en hiver et 5 000 en été, comprenant poids lourds et cars de ramassage. En même temps, pour cette charpente de plus de 93 tonnes, le dossier technique indique, au chapitre "poids total autorisé en charge" : "pas de limitation"...