Devant une salle logiquement bien moins remplie que lors du dernier conseil municipal qui l'a vu devenir le nouveau maire d'Alès, Christophe Rivenq a mené son premier conseil complet avec l'écharpe de premier édile, lors duquel il a présenté le budget primitif de la ville. Devraient ainsi être maintenus quatre piliers de la politique municipale : les politiques publiques, les subventions, l'investissement, la stabilité fiscale. "Toutes nos politiques d'intervention ont une vocation sociale, qu'il s'agisse du sport, de la culture, l'école, la voirie, la rénovation de l'habitat, l'éclairage public, ou autre. Le but est de permettre aux habitants d'Alès une bonne qualité de vie."

Les élus de Printemps Alésien se sont opposés à ce budget : "Un budget communal est de plus en plus difficile à boucler, y compris au regard des multiples réformes qui ont sapé les concepts fondateurs de notre démocratie communale et d'une doctrine libérale dont vous êtes défenseur. Pour construire ensemble, il faut que cette volonté soit partagée", a dénoncé Paul Planque.

La date du 28 juin a aussi été évoquée pour l'ouverture des halles de l'Abbaye. Le premier édile s'est aussi réjoui de la réouverture du service pneumologie et de l'ensemble des lits de l'hôpital. Cet ensemble sera bientôt renfloué d'une trentaine d'unités grâce à un financement de l'ARS.

Augmenter la taxe foncière, "nous nous y refusons"

Face à une "situation économique dramatique causée, entre autres, par Donald Trump" et la baisse du pouvoir d'achat, "souffrance des citoyens", la municipalité a trouvé "incongru de proposer une augmentation de la fiscalité à travers la taxe foncière". "Nous nous y refusons", a appuyé le chef de la mairie, dont la moitié des recettes proviennent de cette taxe. La taxe d'habitation s'élèvera à 21,17%, la Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties à 52,87% et celle sur les propriétés Non Bâties à 66,7%.

Maintien des subventions aux associations

La stabilité est aussi de mise, "là où c'est justifié", pour les subventions attribuées aux associations (voir plus bas), qui "vivent avec la puissance publique, de la commune à l'État". "Chacune des associations sont dans le devoir de nous faire un bilan pour justifier les aides reçues", rappelle le maire. En ce sens, l'équipe municipale a racheté une salle polyvalente dans le quartier de Tamaris pour 300.000 euros afin d'"en faire un nouvel équipement qui complète la Maison du Peuple". Seront aussi alloués respectivement à Miss Alès et ses deux dauphines, 1.500, 1.000 et 800 euros.

Des efforts sur le fonctionnement pour rembourser la dette

Malgré ces maintiens de subventions et non-augmentations de taxe, la mairie maintient une dette par habitants inférieure à la moyenne nationale : 850 euros à Alès, contre 990 euros en France. 4,8 millions d'euros d’emprunt sur le capital restent à rembourser. "Nous sommes fiers d'avoir une administration qui fait des efforts sur son fonctionnement. Les collectivités remboursent elles-mêmes les dettes qu'elles créent, alors que l'État ne la rembourse pas, rappelle CHristophe RIvenq. J'aimerais tant ne pas avoir besoin de nos policiers municipaux, mais il y a une réalité. Je crains aussi que nous soyons rattrapés par les questions énergétiques."

La capacité de la municipalité à acquérir du patrimoine a été évaluée à 27 millions d'euros. Les comptes communaux seront aussi sollicités pour rénover cinq écoles alésiennes, à hauteur de 1,4 million d'euros.

Les clés de l'abattoir remises pour une ouverture mi-mai

Un protocole d'accord avec la Société Méditerranéenne d'Abattage d'Olivier Roux a aussi été officiellement signé pour permettre au gestionnaire de l'abattoir de Tarascon de rependre celui d'Alès au plus vite. Les clés lui ont été remises, avec une ouverture espérée le 15 mai prochain, afin de retrouver ce "levier stratégique majeur pour le développement économique et social du territoire". 

L'accord indique que la société sera détenue à 60% par Olivier Roux et le conseil d'administration comprendra, entre autres, la Chambre d'Agriculture du Gard et le Syndicat des Jeunes Agriculteurs du Gard. Chacune des parties s'interdit de le céder à un tiers, en tout ou partie, le bail sera sur 18 ans.

Pour rappel, la Société d'Économie Mixte des Abattoirs Alès-Cévennes a été liquidée par le Tribunal de commerce le 12 décembre dernier, avant que la commune acte la fin à l'exploitation du service public industriel et commercial de l'abattage. Les bâtiments ont ensuite été désaffectés, puis déclassés, pour devenir dépendance du domaine privé communal.

"La place de la voiture à Alès n'est pas remise en cause"

Le maire alésien a également réaffirmé un "choix politique assumé, malgré un développement exceptionnel des transports publics" : la nécessité de la voiture. "Surtout si l'on habite dans un milieu rural. Nous ne sommes pas dans une grande métropole comme Paris où la voiture est intruse, la place de la voiture à Alès n'est donc pas remise en cause." Il a aussi profité de l'occasion pour fixer, "au plus tard", la réouverture du parking de l'Abbaye le 15 juin prochain.