Publié il y a 8 jours - Mise à jour le 08.04.2025 - La rédaction - 4 min  - vu 6689 fois

FAIT DU JOUR Sondage exclusif Municipales : Vincent Bouget favori, la Droite en souffrance

À un an des Municipales, Objectif Gard créé l’évènement avec la réalisation d’un sondage en partenariat avec l'institut Opinion Way.

À un an des municipales à Nîmes, la liste de gauche menée par Vincent Bouget se place en première position, selon notre sondage Opinion Way/Objectif Gard*. Percée aussi du RN qui arrive deuxième. La droite et le centre, divisé au sortir d’un règne de 25 ans de Jean-Paul Fournier, ont plus de mal à mobiliser même s'ils résistent. 

En 2026, les Nîmois auront un nouveau maire. Après quatre mandats, Jean-Paul Fournier tire sa révérence. Une page se tourne dans la vie politique nîmoise. Qui écrira le prochain chapitre ? Objectif Gard, en partenariat avec l’institut Opinion Way, a recueilli les intentions de vote des Nîmois pour le premier tour, selon deux scénarios différents (voir infographie). Ce sondage, rappelons-le, ne préjuge en rien des résultats de 2026. Il s’agit d’une photographie de la situation politique aujourd’hui. Les candidats ne sont pas tous déclarés et les projets toujours pas présentés. Deux facteurs décisifs dans les choix des électeurs. 

La surprise Vincent Bouget

Principal enseignement de notre étude : la gauche est en position de force. Alors qu'il n'est même pas officiellement candidat, Vincent Bouget, arrive en tête du premier tour avec 29 % d’intention de vote. Même avec la présence d’une liste LFI, dont le parti a enregistré de bons scores aux dernières élections nationales, le communiste s’impose. À 45 ans, le professeur du lycée Philippe Lamour récolte les fruits de son implantation territoriale : secrétaire départemental du PCF, conseiller municipal puis départemental du canton de Nîmes 3. La dynamique est clairement de son côté, d’autant qu’il bénéficie du ralliement annoncé des socialistes et celui, à peine voilé, des écologistes.

Cette union s’illustre par le profil assez large de ses électeurs, mêlant inactifs et des catégories socio-professionnelles supérieures. On est bien loin de l’image traditionnelle de la faucille et du marteau... Autre enseignement à gauche : aujourd’hui, Vincent Bouget a tout intérêt à ce que la France insoumise fasse cavalier seul au premier tour. La raison ? Dans l’hypothèse où la gauche serait unie derrière l'Insoumis Charles Ménard, elle récolterait moins de voix que Vincent Bouget. Élu d’opposition de Beaucaire, Charles Ménard n'est pas vraiment connu à Nîmes. Sans compter que certains électeurs ont une mauvaise image des Insoumis. La présence d’une liste insoumise, au premier tour, qui récolterait 8 %, pourrait servir de réserve de voix à Vincent Bouget au second tour, lui ouvrant ainsi les portes de la mairie. Il ne reste donc plus qu’à Vincent Bouget de croiser les doigts pour que LFI ne passe pas la barre des 10% et décide de se maintenir au second tour. 

Le RN retrouve des couleurs

L’autre surprise, c’est l’extrême-droite qui retrouve des couleurs à Nîmes. En 2020, en pleine crise sanitaire, les électeurs RN ont eu du mal à se mobiliser (14 % au premier tour contre 21% en 2014). Avec Yoann Gillet en tête de liste, le parti se place en deuxième position, enregistrant 27 % d’intentions de vote. La formation profite de la dynamique nationale. Ses électeurs sont principalement des moins de 40 ans ainsi que des CSP-. Yoann Gillet, député RN de la 1e circonscription depuis 2022 et délégué départemental du RN, jouit aussi de son implantation locale. D’ailleurs, dans l’hypothèse où la liste serait tirée par Sylvie Josserand, élue députée de la 6e circonscription en 2024, la liste perdrait 4%.

La Droite a du souci à se faire

Après un quart de siècle passé au pouvoir, la droite s'essouffle. Le départ de leur leader, Jean-Paul Fournier, rebat les cartes. Fini les scrutins où le maire sortant creusait l’écart d’au moins 15 points avec ses adversaires (34% en 2020, 37% en 2014). Aujourd’hui, ceux qui se revendiquent de son héritage sont des challengers. Le candidat Les Républicains aux municipales et président de Nîmes Métropole, Franck Proust, arrive en troisième position avec 20 % d’intentions de vote. Un score frustrant pour l’édile revendiquant son enracinement à Nîmes depuis 1983. À y regarder, de plus près, ses électeurs sont surtout des plus de 65 ans. La tranche d’âge des 40 à 54 ans, des 55-64 ans ainsi que les CSP+ préfèrent se tourner vers Valérie Rouverand, candidate Renaissance et présidente du groupe Les Progressistes au conseil municipal. 

Pour sa première candidature en tant que tête de liste, la Nîmoise enregistre un bon score : 16 %, ce qui lui permet de se maintenir au second tour. Les électeurs centristes ont vraisemblablement envie de renouveau politique. Un chiffre toutefois à relativiser puisque dans cette première hypothèse, elle ne fait pas face à deux ténors de la droite, Julien Plantier et Franck Proust. Preuve en est dans notre deuxième hypothèse où les deux personnalités sont testées face à Yvan Lachaud. Dans le cas où l’ex-allié de la droite, aujourd’hui délégué départemental d’Horizons, est investi par la majorité présidentielle, il ne récolterait péniblement que 8 %. Les électeurs du centre se tourneraient plutôt vers Julien Plantier, crédité de 21 %. Une performance pour l’ex-premier adjoint à l’Urbanisme désormais candidat aux municipales, à la tête du groupe Nîmes Avenir. Finalement, si Les Républicains veulent conserver la plus grande ville qu’ils dirigent aujourd’hui, ils n’auront pas le choix : ils devront s'entendre et se partager le pouvoir.

*Echantillon de 576 Nîmois inscrits sur les listes électorales, issu d’un échantillon de 841 personnes représentatif de la population nîmoise âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été réalisé du 25 au 30 mars. Les résultats de ce sondage doivent être lus en tenant compte des marges d'incertitude : 2,7 à 4,4 points au plus. 

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