NÎMES Trois nouveaux gérants pour la Brasserie des Antonins

La brasserie des Antonins lors de la feria en 2023
- Photo Yannick PonsAprès seulement 16 mois de gérance, Philippe Martinez a décidé de passer la main à trois entrepreneurs déjà installés.
C’est sans doute le bar le plus emblématique de Nîmes. Grâce à sa situation d’abord, en face des arènes de Nîmes, rénovées depuis peu de temps. Et puis par son histoire qui s’est forgée au fil des décennies. Du fameux bar « Les 3 maures », temple des joueurs du Nîmes Olympique, à l’époque en D1, dans les années 1990. Puis tombé aux oubliettes, abandonné avant de ressusciter sous la houlette de Christophe et Melina Brunetti en 2015. Après huit belles années à faire briller « La brasserie des Antonins », le couple décidait de vendre le fonds de commerce en janvier 2024 à plusieurs repreneurs dont Philippe Martinez, un Gardois d’adoption.
Après seulement 15 mois d’activité, ce dernier vient de revendre son entreprise. Pourquoi ? « On a plusieurs activités, on était très fatigués. Et puis, le résultat n’était pas à la hauteur du projet donc on s’est séparé de l’établissement. La situation a fait que le repreneur s’est présenté au même moment, on a sauté le pas », résume-t-il simplement. Dans le détail, il y a donc des problèmes de santé qui sont venus perturber le bon déroulement de l’activité. "On est tombé malade respectivement chacun notre tour dans la famille, on était très fatigués. Les médecins nous ont demandé de calmer le jeu."
« On n’a pas su communiquer »
En parallèle, une baisse importante de l’activité a été constatée. « On a pris la décision de vendre, car ce n’était pas ce que l’on attendait au niveau des résultats, ça a été très compliqué lors de la dernière feria », insiste le désormais ancien gérant. Si les premiers mois sont satisfaisants, la fréquentation s’est ensuite donc dégradée à partir de la feria des vendanges en septembre. « La feria n’a vraiment pas été bonne. Il faisait froid, il y avait du vent. Sur tous les invités que j’avais conviés, 70 à 80% ne sont pas venus. On a bien travaillé qu’une seule soirée », regrette l’intéressé. Une baisse de chiffre d’affaires qui s’est poursuivie tout au long de l’hiver, une période pourtant où la brasserie parvenait à tirer son épingle du jeu.
« Ça s’est énormément ralenti en septembre et octobre. Novembre et décembre ont été catastrophiques. L’hiver a été assez dur, c’est la raison pour laquelle on a passé la main. » Comment expliquer que la clientèle ait moins répondu présent ? « Peut-être que de notre côté, on n’a pas su communiquer. Je ne suis pas un fan des réseaux sociaux, voire pas du tout. C’est sûrement une erreur de ma part, reconnaît-il avec humilité, même si les autres établissements ont connu aussi une baisse de fréquentation. On voit en ville, il y a moins de monde qu’il y a deux, trois ans en arrière. » Alors début janvier, Philippe acte la décision de vendre après avoir refusé différentes offres courant 2024.
"C’était un peu comme une évidence"
Et à ce moment-là, une opportunité se présente portée par trois entrepreneurs nîmois. Jorel Nouguier déjà associé au Marius avec Florian Jover, situé place du Marché. Un nom bien connu dans le monde de la restauration à Nîmes puisqu’il gère également Mamma Mia, la Cantine, deux adresses à Carré Sud et la buvette des arènes. Le troisième homme à les rejoindre est Frédéric Harlin, de la brasserie Le Palace, installée non loin des arènes à l’esplanade. « Ayant déjà une affaire avec Flo, Fred est un ami et souhaitait aussi se développer. Comme on s’entend bien, on s’est dit pourquoi pas faire revivre ce lieu mythique, lui donner un nouveau souffle », explique Jorel Nouguier. Pour cet ancien handballeur professionnel passé par l’USAM, reconverti tôt en entrepreneur, ce bar rappelle des bons moments.
« Je ne peux même pas compter le nombre de soirées que l’on a fait là-bas avec le hand à l’époque de Christophe. C’était un peu comme une évidence », poursuit ce Nîmois de 29 ans qui a également détenu le restaurant Poum and Cow près de la gare. Un rachat qui se fait à un prix bien inférieur à celui que Philippe Martinez avait racheté début 2024, qui a donc laissé quelques plumes dans l’histoire. Depuis ce lundi, les trois hommes sont officiellement les nouveaux gérants. Et après deux semaines légales de mise à jour administratives, ils accueilleront leurs premiers clients autour du 20 avril. Avec la volonté, dans un premier temps, de reprendre les ingrédients qui ont fait le succès de la brasserie.
« Pour le moment, on garde le même nom et on reste comme ça jusqu’à la feria de septembre. On veut rester sur la même lignée, mais en apportant notre touche avec notamment une nouvelle programmation musicale. Il y aura aussi des nouvelles soirées. » Le premier test arrivera vite avec la feria de Pentecôte du 5 au 9 juin prochain, « ça sera proche de ce que les Nîmois connaissent ». À partir de septembre 2025, le lieu devrait évoluer avec, « il y aura pas mal de surprises », promet l’un des nouveaux gérants. Une passation qui s’est réalisée en bons termes. « Ce sont des gens sérieux avec qui je m’entends bien », conclut Philippe Martinez qui part avec d’autres projets en tête, laissant le soin à Jorel, Florian et Frédéric de continuer d’écrire la suite de l’histoire des Antonins.