FAIT DU JOUR Eric Giraudier : "Président pour bâtir la CCI du Gard, la CCI de demain "
Il a pris du recul en restant silencieux tout l'été. Malgré les attaques personnelles via des lettres anonymes dont il se dit la victime, Eric Giraudier reste debout. À quelques heures de l'assemblée générale qui élira à nouveau le nouveau président de la CCI Gard, il renouvelle sa candidature et s'exprime sans concession sur tous les sujets, chez @objectifgard.
Un soir de la semaine passée, Eric Giraudier, président de l'UPE30 et président de la CCI Gard durant quatre mois, arrive à notre rédaction. Serein mais attentif aux évènements qui se sont déroulés durant l'été. Il veut clarifier immédiatement sa position. "Je suis candidat à la présidence de la CCI Gard et je présenterais ma candidature mercredi prochain (6 septembre). Moi, je ne sais pas qui sera candidat, ce qui m'importe, c'est l'intérêt des chefs d'entreprise."
Un intérêt qui a volé en éclat après la décision du tribunal administratif d'annuler l'élection du mois de février (où Francis Cabanat avait laissé son fauteuil contraint et forcé). Eric Giraudier s'en défend. "Le 27 février, nous avons fait un sauvetage de la Chambre consulaire. Depuis plus de dix ans, il n' y avait aucune collaboration entre celles de Nîmes et Alès. Un véritable mur de Berlin. Depuis le 1er janvier, c'est une fusion technique qui s'est opérée sans aucune préparation. Une première en France ! En quatre mois, nous avons mis en place un modèle d'organisation, des concertations multiples avec les collaborateurs car le climat était plus qu'anxiogène et un budget sincère."
Pourtant, la situation héritée était largement connue pour beaucoup. "C'est faux, on avait des doutes mais aucune visibilité sur la situation réelle qui était cachée. Le principe de perdre de l'argent et de vendre des bâtiments ensuite pour équilibrer les comptes étaient des pratiques impossibles à vérifier en amont. Moi, je ne peux pas parler que de mes actions et en quatre mois, elles ont été nombreuses avec les élus de la Chambre. Je sais gérer une CCI et avec l'ensemble des élus qui me font confiance, nous poursuivrons notre feuille de route."
Aujourd'hui, à quelques heures du vote, la situation est floue. Chaque camp pense avoir la majorité suffisante pour s'imposer. Avec 51 élus appelés à voter, il faut obtenir l'adhésion de 26 élus au minimum. "Je remercie tous les chefs d'entreprise qui m'ont apporté leur soutien durant l'été. Et en particulier les élus qui m'ont exprimé leurs encouragements et leur volonté de poursuivre avec moi le travail entrepris pour l'intérêt général", rajoute Eric Giraudier comme pour se rassurer lui-même.
Pourtant, malgré sa confiance, d'autres élus vont faire un autre choix. Ils devraient porter leur voix sur le 3ème homme proposé par Francis Cabanat, actuel président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Gard. Philippe Viala, ex-directeur chez Enedis Gard. Une troisième voie "apaisée, transparente et collaborative" comme il indiquait dans son courrier publié dans nos colonnes au début du mois d'août.
Pour Eric Giraudier, au delà de la déception de perdre un élu proche : "un homme engagé dans un pacte de confiance à nos côtés et qui, sur un claquement de doigts, a pris une direction inverse". Cette candidature "marque la volonté de poursuivre la division et les équilibres. C'est encourager la gestion catastrophique passée. Nous, on propose une autre vision qui promet le rétablissement des comptes mais surtout le rééquilibrage des territoires."
La question de la compatibilité d'être élu président de la Chambre en respectant le code du commerce se pose. En effet, pour être élu président, il faut être en activité à un poste de direction et être élu à la CCIR. Eric Giraudier le rappelle :"je ne transige pas avec les règles. Chacun peut se présenter, c'est la démocratie mais nous ferons respecter les règles élémentaires du code du commerce." C'est dit.
Mais le potentiel nouveau président de la CCI Gard va plus loin et regrette "l'ingérence des autres chambres consulaires. Quel respect pour les membres élus ? L'élection légitime nos actions. Et puis, je n'ai de leçon à recevoir de personne. Je suis engagé pour l'économie de ce territoire depuis plus de 15 ans. Je dirige mon entreprise depuis de longues années, je suis en première ligne."
L'arbre qui cache la forêt pour Eric Giraudier : "Un système qui ne veut pas faire bouger les lignes. Je veux révolutionner les pratiques, construire l'avenir économique de ce territoire, en toute indépendance. Forcément, vous ne pouvez pas plaire à tout le monde."
Questions-réponses :
La décision du tribunal administratif et la reprise en main par Francis Cabanat cet été :
"On sera extrêmement vigilant sur tout ce qui a été fait durant notre absence. Faut savoir que M. Cabanat n'a même pas appelé le trésorier de la Chambre depuis sa reprise en fonction. Nous vérifierons donc à notre retour, les dépenses engagées, la politique de clientélisme engagée, ... Car notre intérêt est de préserver l'avenir de la Chambre."
La présence d'une collaboratrice de l'UPE 30 dans les locaux de la CCI Gard sans fonction officielle :
"Elle connaît parfaitement le monde de l'entreprise, c'est la raison de sa présence à mes côtés à l'UPE30. Ses missions au sein de la CCI Gard avaient été anticipé en amont. D'ailleurs, nous avions obtenu l'accord de la CCIR pour l'embaucher. Mais la décision du tribunal administratif est tombée à ce moment-là. Elle n'a donc jamais signé de contrat de travail donc impossible de le faire annuler comme cela a été dit. Par ailleurs, elle a participé à toute la campagne et à ce moment-là, elle n'a posé de problème à personne, bien au contraire. Enfin, il va sans dire que la Chambre de Commerce ne lui a versé aucun euro."
Une chasse aux sorcières après le 6 septembre ?
"Toutes les personnes qui veulent travailler pour l'intérêt des entreprises sont les bienvenues. Nous allons organiser à la fin du mois de septembre un séminaire des élus prévu depuis le mois de juin afin de travailler sur un modèle de fonctionnement, de gouvernance. Je souhaite que le bureau et l'assemblée générale puissent voir leur pouvoir élargi."
La participation financière par la CCI Gard de l'évènement Place à l'entreprise organisé par l'UPE30 :
"Je l'ai dit à mes collaborateurs, aux élus, je vais quitter l'UPE30. Nous avons des échéances à venir avec mon organisation, c'est à ce moment-là que je rendrais mon tablier. Par souci de clarification, je préfère m'investir à la CCI Gard car on ne peut pas gérer les deux institutions durablement. En ce qui concerne les subventions, doit-je rappeler le nombre de chefs d'entreprises présents à cette soirée Place à l'entreprise ? Elle a remporté à nouveau un vif succès. Sachez par ailleurs que je n'ai jamais refusé de subvention à des organisations professionnelles. Faut-il qu'elles fassent la demande officiellement ... Et si leur projet est utile pour le développement économique du Gard, il n'y aura aucun problème."
Priorité N°1 le 7 septembre, au lendemain de l'élection, en cas de réelection ?
"Se remettre au travail pour la CCI, pour les entreprises, pour les collaborateurs. Nous appliquerons à la lettre notre programme pour lequel nous avons été élus. Nous bâtirons une logique de fonctionnement pour les territoires, nous présenterons nos indicateurs de performance. En somme, nous créerons la CCI du Gard, la CCI de demain."