Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.04.2022 - abdel-samari - 5 min  - vu 825 fois

FAIT DU JOUR Fabien Roussel, candidat PCF à la Présidentielle : "Le seul vote utile, c'est le vote pour vos convictions !"

Photo via MaxPPP - Tang Ji

Photo via MaxPPP • PHOTOPQR/LE PROGRES/MAXPPP

Fabien Roussel, étonne durant cette campagne. Nouvellement candidat du Parti communiste français (PCF), il trace son sillon en adoptant une stratégie différenciée de ses autres camarades de Gauche. Difficile toutefois de l'imaginer au second tour, mais il prend acte pour l'avenir et devient l'une des personnalités qui comptera. Alors qu'il n'a pas fait de déplacement dans le Gard, il a choisi Objectif Gard pour s'exprimer. Interview.

Objectif Gard : Le Gard est l’un des derniers départements où le PCF a encore quelques élus. Pourtant, vous n’y êtes pas venu faire campagne. Pourquoi ? Est-ce une question de moyens financiers ? 

Fabien Roussel : Je suis venu dans le Gard l'été dernier pour les cent ans de gestion communiste de la belle ville du Martinet dirigée par Michel Mercier. Il est vrai que je n'ai pas eu la possibilité d'y retourner dans le cadre de la campagne électorale car mon agenda s'est vite rempli, plus vite que prévu au regard de l'intérêt que notre campagne a suscité, mais je sais que les communistes du département et au-delà, toutes celles et ceux qui nous ont rejoint, se sont engagés à fond dans cette belle campagne pour une France des jours heureux !

Dans le Gard, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont arrivés en tête du premier tour de la Présidentielle 2017. Que dites-vous aux électeurs de Gauche tentés par le "vote utile" ? 

Je leur dis une chose simple : le seul vote utile, c'est le vote pour vos convictions ! Et le 10 avril prochain votre bulletin de vote vaudra autant que celui des premières fortunes du pays ! Eux iront voter, et vous ? Si on veut que la démocratie se renforce, il faut arrêter de demander aux électrices et électeurs de voter par défaut. Voter pour la France des jours heureux, c'est voter pour servir les intérêts des salariés, du peuple. C'est voter pour une Gauche sincère, populaire, qui porte un projet clair : le choix du travail avant les profits, de la république sociale, laïque, démocratique, féministe avec des services publics pour toutes et tous, le choix de la souveraineté énergétique, industrielle et alimentaire pour relever les défis du siècle. Pour le reste, j'appelle à ne pas se tromper de colère, le problème du pays, ce n'est pas l'immigré mais les actionnaires qui pillent les richesses issues du travail de toutes et tous.

"Je porte un projet neuf à Gauche"

Pouvez-vous décliner deux ou trois propositions qui illustrent votre projet, votre ambition pour la France ? 

La baisse immédiate des taxes sur les carburants, l'électricité, le gaz et l'augmentation des salaires et des retraites, en commençant par le SMIC à 1 923 euros brut (1 500 euros net) et la pension minimum à 1 200 euros net. Il faut du concret tout de suite pour le pouvoir d'achat. Je pense aussi à une mesure forte que je porte pour répondre aux besoins et renforcer ce service public essentiel qu'est la santé avec 100 000 embauches à l'hôpital public. Enfin, en matière d'énergie, je propose la nationalisation d'EDF et d'ENGIE pour développer un mix nucléaire et renouvelable qui nous permettra de reprendre la maîtrise publique de notre énergie, de développer le pays, de maîtriser les prix.

Vous avez soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2017. Pourquoi avoir choisi de faire cavalier seul cette fois ? 

J'en fais la démonstration dans cette campagne, je porte un projet neuf à Gauche dont nous sommes convaincu de l'originalité et de l'efficacité pour en finir avec le chômage, la précarité et réduire les inégalités sociales, répondre au défi climatique, rétablir la République partout et pour toutes et tous. Ce projet, nourri des milliers de rencontres de salariés, de citoyens, mérite d'être présenté aux suffrages des Français.

Qu’est-ce qui vous distingue de Jean-Luc Mélenchon ?

Au-delà de nos différences de projet, je porte une conception différente du rassemblement, un rassemblement sans hégémonie et sans exclusive, pour reconstruire une Gauche combative et utile aux salariés, aux citoyens, à toutes celles et ceux qui luttent pour le progrès social et démocratique.

Photo DR Instagram Fabien Roussel

Vous êtes pro-nucléaire et vous proposez notamment de relancer le projet ASTRID situé dans notre département. Or, ce projet a coûté beaucoup d'argent et n'a pas fonctionné... Ne craignez-vous pas de jeter l'argent par les fenêtres ? 

L'abandon d'ASTRID est une erreur majeure ! C'est tellement symbolique d'un État qui n'est plus un État stratège, mais un État à courte vue. Un tel réacteur, à neutrons rapides, augmenterait notre autonomie énergétique et diviserait par dix le volume de déchets produits. Aujourd'hui, il est impensable de se passer du nucléaire, énergie décarbonée, pour relever le défi climatique et avoir l'énergie nécessaire pour réindustrialiser. Alors se passer de la recherche qui permet d'améliorer cette technologie est une aberration ! C'est, au contraire, en ne réalisant pas de tels investissements qu'on va perdre beaucoup d'argent dans les décennies qui viennent.

Un mot sur les élections législatives. Dans le Gard, la Gauche unie pourrait tirer son épingle du jeu. Quelles circonscriptions jugez-vous gagnables ? 

Nous avons une ambition maximum dans le département avec la volonté de faire élire le plus grand nombre possible de députés de Gauche et parmi eux, je l'espère, un député communiste. Ce n'est pas le moment de limiter nos ambitions à telle ou telle circonscription. Avec Eliane Assassi, sénatrice communiste, qui est à l'origine de la commission qui a révélé le scandale du cabinet de conseil privé Mc Kinsey ou encore André Chassaigne qui a obtenu à l'Assemblée la revalorisation des petites retraites agricoles, chacune, chacun peut constater l'utilité des parlementaires communistes.

Quel regard portez-vous sur Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF, élu d’opposition de la ville de Nîmes et conseiller départemental ? 

Vincent Bouget porte si bien notre mot d'ordre, l'humain d'abord, il est proche des gardoises et des gardois et exerce avec passion son métier d'enseignant avec cette idée que l'école doit être faite pour l'enfant qui n'a que l'école pour réussir. Je suis tellement fier de ses combats pour le progrès social dans le département, singulièrement à Nîmes. On doit beaucoup à son action et à celle des autres élus communistes nîmois, Sylvette Fayet et Christian Bastid, pour la baisse des tarifs des transports scolaires et ils se battront jusqu’au bout avec les élus de Nimes Citoyenne à Gauche pour la gratuité totale. Il est engagé pleinement pour l'emploi et le développement économique et je sais qu'à l'échelle du département, il agit à fond pour le sport pour toutes et tous !

Vous aimez la bonne viande et l’alcool avec modération. Connaissez-vous toutefois quelques spécialités culinaires du Gard ? 

Les tripes d'Alès mijotées en cocotte bien sûr, ça je connais et j'adore ! J'aimerais bien découvrir la brandade de morue à la nîmoise, on m'a dit que c'était excellent.

Propos recueillis par Abdel SAMARI et Coralie MOLLARET

Abdel Samari

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