Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 01.10.2018 - corentin-corger - 4 min  - vu 2539 fois

FAIT DU JOUR La fête gâchée

La mauvaise prestation des Crocos et les débordements en tribune ont terni les retrouvailles entre Nîmes et Montpellier.
depres défaite

Malgré une tentative de remobilisation avant de revenir sur la pelouse pour les dix dernières minutes, la messe était dite pour les Crocos (photo Anthony Maurin/Objectif Gard)

Très attendu, ce derby a été décevant. Sans doute bloqués par l'enjeu, les Crocos ont livré une piètre prestation. Le tout couronné par des débordements en tribune où les CRS ont dû intervenir face aux supporters montpeliiérains. Décryptage d'une soirée à vite oublier. 

Les statistiques nous vendaient ce derby comme l’opposition d’une solide défense montpelliéraine face à une attaque de feu nîmoise. Le feu on l'a seulement vu dans les engins qui accompagnaient l'entrée des joueurs. Vues comme cela, les retrouvailles entre les deux clubs étaient alléchantes. Malheureusement, ce match n’a pas tenu ses promesses. En tous cas du côté des Crocos. Cette équipe héraultaise que l’on annonçait très prudente, pour ne pas dire ennuyeuse, a dirigé les débats à merveille. En ne faisant rien d’extraordinaire elle a remporté son plus large succès de la saison 3-0. "La première période était tellement catastrophique, qu'on ne pouvait pas espérer ramener les trois points. Je n'ai pas reconnu mon équipe en première période. Elle était complètement absente", réagissait le coach, Bernard Blaquart, juste après la rencontre.

Les Nîmois ont surtout péché dans ce qui faisait leur force en ce début de saison, l'engagement. "J'ai honte. On a pas préparé ce match comme un derby, tout simplement. C'était un jour sans", concédait la tête basse le capitaine Anthony Briançon. Un verdict sans appel également partagé par son coéquipier Antonin Bobichon : "je suis complètement d'accord. Prendre 3-0 dans un derby c'est assez honteux. Nous sommes très touchés et pas fiers du tout." Pourquoi les Crocos n'ont-ils pas su se libérer ? "Les raisons sont multiples : la qualité de Montpellier, des joueurs paralysés par l'enjeu avec des jeunes qui n'avaient jamais joué dans une ambiance comme celle-là et peut-être une mauvaise préparation de notre part", répond Bernard Blaquart. Au final, le parfum de l’insouciance et de l’innocence gardoise ne flottait pas dans l’atmosphère de la Mosson.

Une réaction attendue contre Reims 

Concernant le secteur offensif, les Gardois semblent marquer fortement le pas. Comme quatre jours plus tôt face à Guingamp, les Crocos n’ont pas fait trembler les filets adverses. Et comme face aux Bretons, le Nîmes Olympique s’est cassé les dents sur une défense à cinq. "On a la chance de pouvoir jouer dans six jours. C'est là que l'on va juger la capacité de ce groupe après un match raté. Comment est-on capable de réagir, de rebondir ? C'est vachement intéressant", se questionne l'entraîneur nîmois. Mais la venue de Reims, samedi aux Costières, n'est pas de nature à être rassurante. Car si les Champenois défendent à quatre, ils ont tout de même la cinquième défense du championnat.

Sachant que cette saison, les hommes de David Guion ont terminé cinq matches sans encaisser le moindre but. Bien loin des largesses nîmoises. L’arrière-garde des Crocos a concédé au moins trois buts dans quatre de ses huit matches. Il faudra impérativement colmater les brèches pour espérer se maintenir. Car c’est bien du maintien qu’il s’agit et il est loin d’être une évidence. La dynamique nîmoise est très inquiétante. Sur les six dernières journées, les joueurs de Bernard Blaquart n’ont pris que trois points sur les 18 possibles. "Après on est 14e, je signe tout de suite pour cette place en fin de saison, tempère le technicien gardois. Il ne faut pas se leurrer. Quand on a gagné les deux premiers matches de la saison, tout le monde nous voyait très beaux. Les choses rentrent dans l'ordre." Nîmes se retrouve aujourd’hui avec seulement trois points d’avance sur Nantes, le 19e.

La fête gâchée dans les tribunes

Des débordements ont eu lieu dans la tribune Butte Paillade qui ont entraîné deux interruptions de match (photo Anthony Maurin/Objectif Gard)

Outre la faible prestation des Crocos, on retiendra les débordements qui se sont déroulés dans la tribune qui accueille les ultras montpelliérains de la Butte Paillade. La première interruption sur l'ouverture du score est davantage liée à un souci matériel car la barrière a cédé sous la pression du public. Sans conséquences pour la reprise du match. En revanche, concernant le troisième but de la rencontre et une interruption de plus de trente minutes, les supporters ont répondu à une provocation des Nîmois.

C'est en tout cas la version livrée par Pierre-Marie Grappin, responsable de sécurité au MHSC : "il s'est produit ce que je craignais depuis une semaine. Les supporters nîmois ont sorti la tête de diable de la bâche de la Butte Paillade. Ils l'avaient découpé en petits morceaux. Ils ont mis plus d'une mi-temps pour la recoller avant de la sortir. Et là c'est parti en vrille comme c'était prévisible." Le représentant du club héraultais ajoute que les supporters étaient prêts à en découdre : "ils étaient hystériques et voulaient traverser le terrain pour aller récupérer leur bâche." D'où l'intervention des CRS pour ramener le calme et permettre à la rencontre de s'achever.

Un comportement qui ne devrait pas rester impuni, la commission de discipline de la LFP se réunit dès ce lundi à midi. "On aura déjà 30 000 euros d'amende pour usage d'engins pyrotechniques et je crains un match à huis-clos", conclut M. Grappin. Les supporters montpelliérains s'étaient déjà distingués négativement avant la rencontre en tentant d'attaquer les cars des Nîmois, protégés par les gendarmes. Bref, on a pas fini d'entendre parler de ce derby !

Norman Jardin et Corentin Corger

Corentin Corger

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