FAIT DU JOUR La préfète du Gard en visite à Beaucaire : opération subventions !
Très attendue à Beaucaire, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, a honoré un programme très chargé concocté par la municipalité ce jeudi. L'enjeu pour cette dernière était de connaître les intentions de la représentante de l'État en matière de subventions sur des projets tels que les réhabilitations et extensions des écoles Garrigues-Planes et Nationale ainsi que de la base nautique Adrien-Hardy.
Préfète du Gard depuis le 8 mars dernier, Marie-Françoise Lecaillon poursuit entre autres rendez-vous officiels, son tour des communes du département. Ce jeudi 2 septembre - et ce après avoir accompagné la visite de Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur à l'université de Nîmes - la représentante de l'État a fait une halte à Beaucaire. Alors qu'elle était directrice départementale de la cohésion sociale à Marseille, Marie-Françoise Lecaillon s'était accordée une visite touristique sur cette commune. Presque dix ans plus tard, guidée par la municipalité avec en chef de file Julien Sanchez, sa venue n'avait cette fois rien d'une flânerie.
Les grands projets communaux lui ont été présentés. "Il y a quand même de gros dossiers avec des montants importants. Nous avons une ville qui n'a pas les équipements à la hauteur de ce qu'ils devraient être. C'est ce que nous rattrapons depuis quelques années, sur les écoles, la halte SNCF etc. Ce sont des projets structurants, évidemment coûteux et c'est vrai que nous avons besoin de partenaires pour y arriver", a souligné le premier édile beaucairois. Ce à quoi la préfète a rétorqué, taquine : "Je n'ai pas mon carnet de chèques !"
Le programme était chargé, mais il a été respecté. Direction donc les écoles Garrigues-Planes puis Nationale. Un sujet d'actualité en ce jeudi de rentrée direz-vous, certes. Mais un autre occupe l'esprit du maire RN, les projets de réhabilitation et d'extension actuellement menés sur ces deux établissements. Le groupe scolaire Garrigues-Planes d'abord. L'école maternelle qui constitue la première tranche du chantier global (5M€), a été inaugurée le matin même en présence des élèves de petite et de grande section. Les moyens ont attendu l'après-midi pour faire leur rentrée. Ce nouveau bâtiment compte désormais six classes - contre trois dans l'ancien - et une salle de motricité.
"Ma mère qui a 65 ans aujourd'hui, était élève ici. Je crois que l'école n'a pas bougé depuis, alors il fallait vraiment la rafraîchir", racontait Fabien rencontré un peu plus tôt, au moment où son fils Clément faisait son entrée en grande section de maternelle. Et sa compagne Audrey, d'insister : "Ce n'était pas du luxe ! Mais il faudrait aussi s'intéresser à l'extérieur et aux accès dans les rues voisines qui sont peu sécurisés, il manque des trottoirs." C'est une autre histoire. La première tranche du projet est donc terminée, même s'il faut encore y ajouter les jeux dans la cour. La deuxième tranche a démarré et consiste à transformer l'ancienne école maternelle en réfectoire avec un agrandissement puisqu'à terme la capacité maximale de l'école atteindra les 375 élèves, contre 200 actuellement. Le premier édile beaucairois espère voir ce chantier achevé d'ici le début de l'année 2022. Ces deux étapes ont été subventionnées par l'État, à hauteur de 560 000 euros chacune. Le Département a quant à lui attribué la somme de 400 000€ à la mairie dans le cadre du contrat territorial et pour l'ensemble du projet.
Reste une troisième à engager, la réfection de l'école élémentaire qui, à chaque classe traversée, offre un voyage dans le temps. Mais pour la directrice, en poste dans cet établissement depuis une vingtaine d'années, au-delà d'un aspect plus moderne c'est une amélioration des conditions de travail qui est en jeu dans ce projet. Après travaux, l'élémentaire de Garrigues-Planes comptera neuf classes au lieu de huit pour cette rentrée. Une nécessité puisque l'équipe pédagogique vient d'obtenir une ouverture de classe. En attendant la fin du chantier, elle a pris ses quartiers du côté de l'école maternelle. Cette troisième est la dernière tranche est estimée à 950 000€.
Côté centre-ville cette fois, l'école Nationale est également concernée par un chantier de grande ampleur fixé à 7 millions d'euros et divisé en trois tranches. Une seule tranche a, à ce stade, reçu un accord de subvention de la part de l'État. Les travaux préparatoires ont d'ores et déjà démarré mais le plus gros du projet débutera dans les semaines à venir. L'objectif est de redonner fière allure aux bâtiments restés figés dans les années 60, mais aussi d'absorber les élèves de l'école du Château, vouée à être fermée, en créant une maternelle dans les anciens locaux de la police municipale. Ce dossier, comme celui de Garrigues-Planes, répond aux enjeux de modernisation et d'accroissement de la population anticipé par le maire avec notamment la création du quartier Sud Canal. À terme, le projet devrait permettre d'accueillir 19 classes et trois demi-classes spécialisées ainsi qu'un restaurant scolaire.
Pour faire un résumé "comptable", la municipalité attend de l'aide pour réaliser la troisième tranche des travaux sur Garrigues-Planes ainsi que les tranches 2 et 3 à Nationale. Reste à savoir si les engagements de la préfète du Gard seront du même ordre que ceux pris par Didier Lauga ? "Je respecterai les engagements qu'a pris mon prédécesseur, notamment pour les écoles, a répondu Marie-Françoise Lecaillon. Je pense que le souci commun que nous devons avoir c'est le fait que les enfants soient bien accueillis, qu'ils puissent bien apprendre, que les enseignants aient des conditions de travail qui soient correctes. C'est l'objectif commun que l'on poursuit."
Autre enjeu de cette visite pour la municipalité, obtenir encore une fois des subventions de l'État mais cette fois-ci pour la base nautique Adrien-Hardy sélectionnée pour être un centre de préparation pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Des travaux de réhabilitation et d'extension de cet équipement sont prévus. Ce projet élaboré par la municipalité en concertation avec les acteurs de la base nautique et les employés de la commune, en tenant compte du cahier des charges du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, est estimé à 7 millions d'euros. La Région a voté une subvention de 2 millions d'euros.
La mairie avait également sollicité l'Agence nationale du sport et l'État. Des demandes toujours sans réponse et pour le maire il y a urgence car pour respecter les délais, le chantier devrait démarrer en début d'année prochaine. Sur ce sujet-là, la préfète s'est montrée très curieuse mais ne s'est pas prononcée sur une aide éventuelle. "En ce qui concerne les aides de l'État, nous avons des enveloppes. Elles sont fermées et on a trois fois plus de projets que de montant d'enveloppes. Donc oui, je tiendrai les engagements de mon prédécesseur, pour le reste, on verra après."
Le cortège officiel s'est ensuite dirigé vers la halte SNCF avant un arrêt au pied de l'îlot des Pêcheurs, cette verrue située en coeur de ville, dans le secteur sauvegardé. "Après avoir pris connaissance d'un certain nombre de dossiers, c'est important de rencontrer les maires chez eux d'abord pour le côté relationnel. Mais aussi pour appréhender ce qu'il y a derrière les dossiers pour ensuite trouver des solutions qui fassent consensus", a expliqué la préfète. Son tour de Beaucaire s'est terminé au commissariat de la police municipale. Suite aux réponses apportées ce jeudi, la mairie réservera-t-elle une médaille de la Ville à Marie-Françoise Lecaillon, comme elle a pu le faire pour son prédécesseur ? Qui sait !
Stéphanie Marin