FAIT DU JOUR Les nouveaux visages des élus du conseil départemental
Les Gardois se sentiront-ils représentés par leurs nouveaux élus ? Les élections départementales de juin ont été entachées par une abstention record. Si la crise sanitaire est passée par là, elle ne fait que confirmer la défiance des électeurs vis-à-vis de la classe politique. Ces derniers estimant que les élus, trop éloignés de leurs réalités, ne les représentent plus. Zoom sur les nouveaux élus de la collectivité.
Du sang neuf au conseil départemental du Gard. Sur les 46 élus, 17 ont mis les pieds pour la première fois dans l’hémicycle, lors de la session de rentrée du 1er juillet. Vainqueur des élections, la Gauche accueille une majorité de nouveaux visages. Ce sont souvent des maires ou adjoints qui prolongent leur engagement public. La majorité exerce des métiers dans la fonction publique comme le maire de Rousson, Ghislain Chassary, ou celle de Vergèze, Pascale Pascale Fortunat Dechamps. Leur statut d’agent territorial leur laisse plus de facilité pour faire de la politique.
Quelques nouveaux élus sont toutefois issus du privé comme à Vauvert, Bruno Pascal, qui est commercial dans une entreprise de flocage ou Sophie Roulle à Nîmes, architecte. Enfin cette élection est perçue par certain comme un tremplin pour booster leur carrière politique. C’est le cas à Nîmes de Julien Plantier et de Vincent Bouget, pressentis pour livrer bataille aux Municipales de 2026. À l’heure où s’ouvre la mandature 2021 au Département, l’ensemble des élus devront agir pour améliorer le quotidien des Gardois, histoire d’essayer de les réconcilier avec la politique. Découvrez les mini-portraits de ces nouveaux élus.
Julien Plantier poursuit son ascension. Le premier adjoint nîmois savoure. Sa victoire aux élections départementales est une médaille de plus à son palmarès politique. Après sa candidature avortée aux Législatives, le jeune loup était resté sur sa faim. En remportant les Départementales sur son nom, le voilà rassasié. D'autant qu'il ramène à son mentor la tête de Thierry Procida, élu sortant et fidèle d'Yvan Lachaud, l’ennemi juré du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Doctorant en droit public, le trentenaire consacre une grosse partie de sa vie à la chose publique. Jean-Paul Fournier l'a pris sous son aile il y a des années, faisant de lui son conseiller municipal en 2008, son adjoint aux Sports en 2014 puis, aux dernières Municipales de 2014, son premier adjoint chargé de l’Urbanisme. S'il doit encore faire ses preuves, c'est clair : Julien Plantier est son dauphin pour les Municipales 2026.
Sophie Roulle pourrait réserver des surprises. L’architecte nîmoise n’est pas issue du sérail politique. En 2014, elle intègre la liste aux Municipales de Jean-Paul Fournier en tant que représentante de la « société civile », avant de s’encarter, quelques années plus tard, chez Les Républicains. Adjointe aux Commerces, elle s’attèle à la vente de la Coupole et à la non-extension de Cap Costières. Aux élections de 2020, Sophie Roulle est propulsée à la deuxième place sur la liste de Jean-Paul Fournier et devient adjointe à la Culture. Elle continue néanmoins de s’occuper de l’agence Roulle-Oliveira Architectes avec son associée. Avenante, la binôme de Julien Plantier sur le canton de Nîmes 1 contrebalance la rigueur du premier adjoint. La nouvelle élue entend pousser à la création d’une biennale d’art contemporain, reliant le Pont du Gard au Musée de la romanité. Reste à savoir si elle réussira à convaincre le vice-président communiste à la Culture, Patrick Malavieille.
Le retour au bercail de Ghislain Chassary. Le communiste connaît bien la maison. Comme beaucoup d'élus de Gauche, le quadragénaire est fonctionnaire territorial (en disponibilité). Sa particularité ? Avoir été collaborateur du groupe PCF au Département de 2004 à 2015. Élu au conseil municipal de Rousson depuis 1995, maire depuis 2014 et vice-président d'Alès Agglo depuis 2020, l'homme n'est pas un novice en politique. Sa plus belle réalisation ? Le projet à 15 M€ pour la reconstruction du groupe scolaire qui accueille 450 élèves. Au Département, l'élu devrait s’occuper de la rénovation du centre sportif de Méjannes-le-Clap. Un projet mené en coopération avec un autre communiste, Vincent Bouget, délégué aux Sports. Un tandem rouge vif !
Laurence Barduca-Fauquet, la "Madame Social" de Gallargues. Laurence Barduca-Fauquet n’est pas une professionnelle de la politique. D’ailleurs ne lui dites pas qu’elle fait de la politique. L’adjointe au maire de Gallargues préférant dire qu’elle rend service à ses concitoyens. Professeure à la maison familiale et rurale, Laurence Barduca-Fauquet enseigne la technologie. C’est en 2014 qu’elle rejoint la liste de Freddy Cerda pour les Municipales. Depuis, elle occupe la même délégation : les Affaires sociales. Parmi les actions réalisées, l’accessibilité des bâtiments publics aux personnes âgées et atteintes d’un handicap ou l’application d’un taux de 25% d’habitat social dans toute nouvelle construction. L'habitat étant l'une de ses préoccupations. Ce n'est donc pas un hasard si Laurence Barduca-Fauquet est pressentie pour présider l'office HLM Habitat du Gard.
La revanche de Rémi Nicolas. Fonctionnaire territorial, Rémi Nicolas a adhéré au Parti socialiste dans les années 90 pour le quitter en 2015. La raison ? Le soutien implicite de son parti à William Portal, candidat aux élections départementales. Cinq ans plus tard, le directeur-adjoint du Pont du Gard revient en force. Aux Municipales de Marguerittes, il déloge William Portal, maire depuis 31 ans ! À Nîmes métropole, il devient vice-président en charge des Fonds de concours et rafle aussi présidence du Pôle d'équilibre territorial et rural Garrigues et Costières de Nîmes. Aux Départementales, c’est sans le soutien des partis qu’il parvient à triompher. Rémi Nicolas devrait endosser la vice-présidence en charge de l’Insertion. Une casquette de plus ! L'insertion est toutefois un gros chantier visant à remettre les bénéficiaires du RSA sur le chemin de l’emploi. À lui de prouver qu'il est capable de mener à bien ses missions.
Dominique Andrieu-Bonnet, toute nouvelle à l'assemblée. Militante écologiste, la Nîmoise s’est présentée à plusieurs reprise aux élections, qu’elles soient municipales, départementales ou législatives. Sans succès. Cette fois, la binôme de Vincent Bouget sur le canton de Nîmes 3 a réussi à l’emporter. Professeur à l’école Paul-Marcelin du quartier de Valdegour, Dominique Andrieu-Bonnet fait de l’écologie son mode de vie. Sa maison est bioclimatique avec un puit canadien pour réguler la température et des toilettes sèches. Passionnée par l’environnement, Dominique Andrieu-Bonnet devrait prendre la présidence du syndicat mixte des Gorges du Gardon, à la mi-juillet. Un site qu’elle connaît bien pour y faire régulièrement du sport en famille, du canoë an passant par de longues randonnées.
Du privé à la politique pour Marc Larroque. Ne soyez pas étonnés de voir Marc Larroque débarquer en deux roues aux séances publiques. La moto, c’est sa passion. Ce n'est pas la seule. Maire de Salinelles depuis 2014, il s'est mis en disponibilité de son emploi de chef-adjoint d’un magasin à Montpellier. Le goût de la politique lui a été donné par son père, maire d'une petite commune dans l'Aude. L'élu a d'abord poursuivi son engagement public en devenant vice-président des Affaires scolaires de la communauté de communes du Pays de Sommières. C’est son implantation locale qui a poussé l’élue départementale PS, Maryse Giannaccini, à le choisir comme binôme en remplacement de Christian Valette. Au Département, Marc Larroque pourrait prendre la présidence de l’Agence technique. Une structure chargée d’aider les communes à faire avancer leurs projets... Sur les chapeaux de roues ?
Élisabeth Mondet, nouvelle élue Rassemblement national. Ne dites pas à cette pharmacienne beaucairoise qu’elle est d’extrême-Droite. Élisabeth Mondet préfère dire qu’elle est à « Droite de la Droite ». Ex-adjointe à la Santé du maire Julien Sanchezà la ville de Beaucaire, Élisabeth Mondet a cédé sa place aux dernières élections Municipales 2020. Aujourd’hui, elle signe son retour en politique, faisant équipe avec Jean-Pierre Fuster. Elle remplace l’élue sortante et ancienne binôme de ce dernier, Sandrine Corbière. À savoir qu’au Département, le Rassemblement national ne compte plus que deux élus contre quatre sous la précédente mandature.
Cette fois c'est la bonne pour Jean-Charles Bénézet. Maire UDI de Saint-Christol-lez-Alès, Jean-Charles Bénézet s'était présenté aux élections départementales en 2015 au côté de Nathalie Rivenq, l'épouse du président d'Alès Agglo. En vain... Sa défaite n'a pas empêché à cet enseignant-chercheur de l'école des Mines de se faire réélire à sa mairie en 2020. De nouveau candidat sur le canton d'Alès 1, l'homme de 53 ans a réussi avec sa jeune binôme Léa Boyer à l'emporter, mettant un terme au mandat de l'écologiste Geneviève Blanc et de son camarade communiste Jean-Michel Suau. Une surprise dans ces élections.
Rémy Bachevalier, maire et maintenant conseiller départemental. Exit Jean-Louis Banino, c'est Rémy Bachevalier qui est maintenant aux côtés de Pascales Bories au Département. À 64 ans, le maire de Rochefort-du-Gard a connu une ascension rapide en un an. Cet ancien entraîneur de football, encarté chez Les Républicains depuis 2004, est aussi un ami d'enfance de Patrick Vacaris, ancien président du Grand Avignon. C'est lui qui lui a mis le pied à l'étrier de la politique en 2001 puis comme adjoint aux Sports en 2008 et en 2014. C'est l'ancienne maire Dominique Ribéry qui l'a tiré par la manche pour la remplacer en tant que premier magistrat de la commune. Ne s'y attendant pas, Rémy Bachevalier a pris quelques mois de réflexion avant d'accepter. Il voit maintenant son engagement au Département comme "une évidence" dans la continuité.
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