Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 24.07.2021 - corentin-corger - 6 min  - vu 5210 fois

FAIT DU JOUR Nîmes Olympique : un nouveau départ et des incertitudes

Le jeune Léon Delpech fait partie des nouveaux visages du Nîmes Olympique (Photo Norman Jardin)

Hormis Meling remplacé par Sainte-Luce, c'est cette équipe qui devrait débuter la saison (Photo Boris Boutet)

Aujourd'hui à 15h, Nîmes Olympique débute cette saison 2021/2022 de Ligue 2 au stade Armand-Cesari, face au Sporting Club Bastia, promu de National. Après la relégation et une fin de saison mouvementée marquée par le conflit autour du centre de formation, c'est un nouveau départ pour les Crocos. Une saison qui démarre avec des incertitudes concernant l'effectif, après 13 départs, composé de seulement 17 joueurs pour ce match inaugural. Retour sur une intersaison chaotique. 

Après trois années consécutives passées dans l'élite, Nîmes Olympique est de retour en Ligue 2 pour vivre une 31e saison (contre 36 en Ligue 1) dans la division. En plus de subir l'échec sportif d'une relégation qui n'est jamais évidente à encaisser, le club s'est retrouvé dans la tourmente plusieurs semaines avec un bras de fer lié à l'avenir du centre de formation que le président, Rani Assaf, annonce vouloir fermer. L'association du Nîmes Olympique, peu soutenue par la ville de Nîmes, monte au créneau par l'intermédiaire de son président Yannick Liron. Chaque jour, les péripéties sont nombreuses.

Le vendredi 21 mai, après avoir plusieurs fois menacé ses interlocuteurs de quitter le navire, Rani Assaf aurait annoncé à ses proches collaborateurs son départ. Entre temps, l'entrepreneur Michel Parmentier se déclare candidat au rachat. Mais quatre jours plus tard, l'ancien directeur technique de Free rétropédale. Lors d'une réunion avec l'ensemble des salariés, il demande à ces derniers de ne pas répondre aux journalistes qui font le pied de grue quelques mètres plus bas. Nouveau coup du bluff du président nîmois qui a bien l'intention de rester et de présenter un budget avec un centre de formation sans agrément devant la DNCG. Ce dernier sera d'ailleurs validé, début juillet. Ne souhaitant pas voir le club être rayé de la carte du football professionnel, l'Association cède. Rani Assaf a gagné. Mais son discours justifiant son choix d'une formation au rabais jète un froid dans l'assistance et en faire fuir beaucoup.

13 départs pour deux arrivées

Alors que les Crocos auraient pu s'appuyer sur ses jeunes talents mêlés aux anciens pour reconstruire une équipe compétitive, ce retour en arrière - l'agrément, obtenu en 2012, offre une priorité au club formateur pour faire signer les joueurs - en pousse beaucoup à l'exode : Akpakoun, Chadli, Malanda, Negrel, pour ne citer qu'eux, font leurs valises. Avec 29 joueurs professionnels sous contrat, il faut dégraisser. En fin de contrat, Alakouch (parti à Metz), Miguel, Landre, Deaux, Roux et Ben Amar ne sont pas conservés tandis que le contrat de Duljevic est résilié.

Le départ le plus marquant est celui de l'enfant du club, Renaud Ripart (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Le directeur sportif, Reda Hammache, veut par contre prolonger Reynet et Ahlinvi. En vain. Le gardien expérimenté et le prometteur milieu de terrain s'engagent tous deux à Dijon, aussi relégué en Ligue 2 mais affichant l'ambition de remonter dans l'élite. L'objectif nîmois est plus modeste : un maintien "tranquille". Il devra être obtenu sans Depres, pourtant absent des terrains depuis plus de deux ans qui se voit proposer un contrat de trois ans à Rodez où signe également Buades et Malanda. Une première vague de départs dans un club déstructuré qui suscite également l'envie d'aller voir ailleurs chez les cadres. Ripart rejoint Troyes, promu en L1, pour 3M€ et pour un montant équivalent, Meling part tenter sa chance à Rennes. Au total, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le club a perdu 13 joueurs.

Et le nombre pourrait encore augmenter. Trois attaquants ont clairement exprimé leur volonté de quitter le Gard : Ferhat, Aribi et Koné. Pour le premier, qui se trouvait encore à la Bastide ce jeudi, la situation tarde à se débloquer. Une transaction sur un joueur courtisé principalement par Lille et Lyon où Nîmes espère récupérer quelques millions. Muet devant le but la saison dernière, Aribi ne s'est pas présenté au premier match amical et s'entraîne depuis à part du groupe. "Il s’est mis de côté lui-même. Je suis garant de l'état d’esprit collectif, il y a des choses que je ne peux pas accepter", réagit son coach Pascal Plancque. Concernant l'attaquant sénégalais, alors que la préparation a débuté il y a plus de trois semaines, il n'est toujours pas rentré. Son compatriote Sarr vient tout juste de retrouver Nîmes sur la carte mais il pourrait également partir.

Plancque veut deux attaquants

Restent Fomba et Cubas qui jusqu'au 31 août ne sont pas à l'abri de quitter eux aussi le navire. Paquiez, un des derniers enfants du club, était sollicité en Série B italienne mais le club s'est opposé à son transfert. À un an de la fin de son contrat, son avenir n'est pas encore fixé. Pour couronner le tout, le capitaine Briançon s'est fait opérer du genou et va manquer au moins la première partie de saison. Entre départs et joueurs non investis, c'est avec un groupe restreint et "temporaire", comme il le répète, de 18 joueurs que Pascal Plancque, qui a décidé de rester numéro un pour deux ans, prépare cette saison qui s'annonce délicate. "Forcément je suis inquiet et il y a de quoi l’être mais quand je vois les joueurs présents s’investir et la dynamique de groupe, il y a quand même des motifs d’espoir pour faire quelque chose de vraiment bien." Chez les gardiens, l'espoir Nazih a signé pro et Bratveit a été recruté en prêt avec option d'achat tout comme le milieu lorientais Julien Ponceau. Contrat pro également pour l'attaquant Doucouré alors que les jeunes Zaidan, Philibert et Delpech complètent le groupe depuis le début de la préparation.

Mahamadou Doucouré est actuellement le seul attaquant sur lequel compte Pascal Plancque (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Sainte-Luce (du Red Star) et Stojanovski (Chambly) sont revenus en prêt, Ueda s'est définitivement engagé au NO. Si pour l'instant, le club n'a déboursé aucun centime sur ce mercato estival, le temps presse. "La priorité c’est de trouver un attaquant, même deux, parce que c’est un domaine dans lequel il manque clairement du monde aujourd’hui", rappelle l'entraîneur. C'est donc dans ce contexte particulier et avec un effectif réduit que Nîmes débute sa saison aujourd'hui à Bastia (15h), sous les 30°C annoncés du stade Armand-Cesari, face à un club historique de retour au premier plan après trois montées en quatre ans. "Tout le monde redoute le déplacement à Bastia. Ils sont dans l’euphorie de plusieurs montées successives. Il va y avoir de l’engagement, de l’intensité mais c’est bien c’est le football", recontextualise Pascal Plancque, le tout devant 8 000 supporters longtemps privés de tribune.

Delpech et Doucouré titulaires ?

Alors, quel visage aura le NO sur ce match inaugural ? Faute de joueurs disponibles, au lieu des cinq initialement prévus, Nîmes n'a disputé que trois matches amicaux, achevés invaincu avec un bilan flatteur de deux succès contre Hyères (2-1) et Ajaccio (1-0) pour un match nul face à Troyes (2-2). Dans les buts, c'est le gardien norvégien qui est parti pour être le numéro un. En défense, Martinez, qui devrait récupérer le brassard de capitaine, s’impose comme le leader de la charnière. Ueda et Guessoum sont en balance, mais l'axial formé au club, qui a fait toute la préparation, semble partir avec une longueur d'avance malgré sa relance ratée lors de l'ultime match de préparation contre Ajaccio. Une rencontre où Sainte-Luce, passeur décisif, s'est montré en jambes sur le couloir gauche. Dans un système en 4-2-3-1, c'est la paire Fomba-Valerio qui sera sans doute titulaire, Cubas ayant repris l'entraînement seulement cette semaine et Ponceau ayant un profil plus technique, moins de récupérateur.

Si l'effectif est relativement fourni en défense et au milieu de terrain, c'est loin d'être le cas sur les postes offensifs. Benrahou pourrait débuter en dix avec Delpech à gauche, plutôt en vue lors de la préparation, et Eliasson à droite, auteur de trois passes décisives en pré-saison. C'est le jeune Doucouré qui occupera le front de l'attaque. "Je ne peux pas jouer avec deux attaquants j’en ai qu’un", annonce clairement Pascal Plancque. En marquant face à Ajaccio, Stojanovski pensait avoir marqué des points. Avec cette phrase, son coach a fait comprendre qu'il ne comptait pas sur lui. Le Macédonien n'a pas été retenu dans le groupe qui part finalement à 17 joueurs au lieu des 18 autorisés par la LFP. Ce dernier devrait à nouveau quitter le Gard. Philibert a été testé positif au coronavirus. Côté bastiais, quatre joueurs le sont également mais la rencontre n'est pas menacée. Un groupe gardois resserré, mais impliqué, qui va donc devoir s'accrocher avant peut-être d'obtenir des renforts ? Seul l'avenir nous le dira...

Corentin Corger

Le groupe retenu : Bratveit, Dias – Burner, Paquiez, Zaidan, Guessoum, Ueda, Martinez, Sainte-Luce – Delpech, Valerio, Fomba, Cubas, Ponceau – Benrahou, Doucouré, Eliasson.

Le onze probable : Bratveit - Paquiez, Guessoum, Martinez, Sainte-Luce - Valerio, Fomba - Eliasson, Benrahou, Delpech - Doucouré. 

Absents : Nazih, Sarr, Ferhat, Koné, Aribi, Stojanovski (choix du coach), Briançon (blessé), Philibert (coronavirus). 

Sur le même sujet : NÎMES OLYMPIQUE Sarr enfin de retour, des attaquants sur le départ : quel groupe pour Bastia ?

Découvrez ci-dessous la carte avec tous les clubs de Ligue 2 où Nîmes va se rendre cette saison : 

Rémi Fagnon (Objectif Gard)

Corentin Corger

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