FAIT DU JOUR Pour sa "Feria" revisitée, la commission taurine mise sur "des taureaux irréprochables"
Alors que la ville d'Alès a choisi d'annuler la majorité des animations de rues prévues dans le cadre de sa "Fiesta" en raison de l'extension du pass sanitaire, chevaux et taureaux s'exprimeront à loisir dans les arènes du Tempéras pendant cinq jours. Pour le plus grand bonheur d'Ysabelle Castor, présidente de la commission taurine municipale d'Alès.
Objectif Gard : Après une première phase de réservations en ligne, puis en direct de l'Office du tourisme depuis le 1er août, la billetterie s'ouvrira ce mercredi aux arènes du Tempéras. Le nombre de ventes est-il à la hauteur de vos espérances ?
Ysabelle Castor : C'est pas le Pérou ! Mais ça va. Pour la partie espagnole, les habitués sont au rendez-vous. Pour les spectacles équestres, on a un nouveau public. Peut-être des vacanciers puisqu'il y a eu un gros effort de fait par l'empresa en matière de communication sur les campings. Il y a une physionomie un peu nouvelle. On le faisait moins pour l'Ascension puisque ce n'est pas le moment où il y a le plus de touristes en Cévennes.
Entre le début de l'organisation de cet événement et le lancement des hostilités ce mercredi, le pass sanitaire est entré en vigueur. Que change-t-il pour vous ?
Sur tous les appels que nous avons eus et les ventes physiques les gens étaient préparés. On a mis en place une tente avec la possibilité d'effectuer des tests antigéniques à l'entrée des arènes. C'est la pharmacie de Tamaris, partenaire de l'événement, qui assurera ces tests pour les gens n'ayant pas de pass.
Une "Feria" à Alès le 15 août, c'est une grande première ! Ce choix s'est imposé à vous ?
C'est ça ! Il n'y avait pas vraiment d'autres options. Même si le 15 août reste un week-end relativement festif sur Alès puisqu'il y a en temps normal le corso et le feu d'artifice. Quand on a fixé la date, on pensait que toute cette pandémie serait derrière nous et finalement on se rend compte qu'on ne peut pas faire exactement ce qu'on veut. Il était hors de question que nous entrions en concurrence avec la Feria de Béziers. C'est la raison pour laquelle l'empresa a choisi de mettre les corridas le matin à 11 heures, laissant la possibilité aux aficionados de partir ensuite pour être à Béziers à 18 heures. Donc ce n'était pas la meilleure date, mais c'est la seule que nous avions.
Il y avait surtout la volonté de maintenir l'événement coûte que coûte pour ne pas annuler deux ans d'affilée...
C'est le maire d'Alès, qui n'est absolument pas passionné de corrida, loin de là, qui tenait à ce que les Alésiens puissent profiter de leur passion dans les arènes. Il a été le premier à nous dire "cette année, je veux des taureaux à Alès !" On a évidemment suivi car il est important de ne pas laisser les arènes pendant deux ans sans taureaux. Ça aurait été compliqué de reprendre derrière.
À travers cette corrida concours du samedi, vous affichez clairement votre soutien aux ganaderias françaises (les six élevages sont français). C'était une condition imposée ?
En tant que présidente de la commission taurine c'était quelque chose que j'avais en tête même si je n'impose jamais rien à l'empresa. C'était leur souhait aussi d'aider les élevages français. Ça nous paraissait une évidence à tous et ça a été apprécié par le milieu. On aura six élevages différents, donc six comportements différents.
Au sein de cette programmation, de quoi êtes-vous la plus fière ?
Je suis très très fière d'avoir des taureaux français, que ça soit le samedi ou le dimanche pour la novillada. Et je suis aussi très fière de la présentation dans nos arènes d'un matador français, en l'occurrence Tibo Garcia. C'est un garçon qui est en train de revenir et il fallait donner sa chance à un jeune torero français. Tibo aura l'occasion de montrer ce qu'il sait bien faire. Quand on voit les deux taureaux qu'il va prendre... Ce ne sont pas des cadeaux mais des vrais taureaux exigeants comme on en voit souvent à Alès. Les toreros qui viennent toréer à Alès savent qu'ils ne vont pas prendre un Garcigrande de la taille d'une chèvre. C'est la particularité de la Feria d'Alès ! On veut des taureaux irréprochables, sur le papier tout au moins. Après on n'est pas dans leur tête ni dans leurs pattes.
Les amateurs de traditions camarguaises seront servis aussi...
En effet, jeudi soir il y aura un spectacle équestre de très très haut niveau. Tout comme la course camarguaise du vendredi qui comptera pour le Trophée de l'Avenir.
Travaillez-vous déjà sur l'édition 2022 de la Feria ?
Évidemment ! Avec la volonté de retrouver nos dates initiales autour du jeudi de l'Ascension. Car la Feria du 15 août, c'est une erreur de parcours (rires). On y travaille, la commission taurine se réunit très régulièrement. Nous émettons des souhaits et l'empresa y réfléchit. Ce n'est pas toujours facile sans subvention de la mairie sur la partie espagnole, mais on s'en sort. La municipalité finance tout de même le Trophée de la ville d'Alès, met à disposition les arènes et le personnel municipal. Tout comme la police municipale qui assurera la sécurité aux abords des arènes en cas de manifestation anti-corrida, même si pour le moment tous les antis vont à Béziers.
Propos recueillis par Corentin Migoule