FAIT DU JOUR Sylvette Fayet (PCF) : « Je suis plus insoumise que la France Insoumise ! »
Gestion de la Ville de Nîmes, de l'Agglo ou encore stratégie politique... À l'approche des Municipales de 2020, Sylvette Fayet dit vouloir participer au rassemblement de la Gauche dans un contexte politique inédit.
Objectif Gard : Êtes-vous croyante ?
Sylvette Fayet (circonspecte) : Non, pourquoi cette question...
Parce que seul un miracle peut unir la Gauche aux Municipales de 2020 !
Ah, mais c'est votre analyse, avec votre article sur "la grande farce" de notre union ! Moi, j'ai toujours misé sur l'humain plutôt que sur Dieu. Ne vous en déplaise, on vient de vous prouver le contraire avec l'appel au rassemblement de 162 personnalités. C'est inédit... Des responsables politiques et associatifs mais aussi des citoyens signent pour sortir de la gestion de la Droite et du Centre depuis 18 ans. Aujourd'hui, il y a une division à Droite et la Gauche est plutôt bien placée.
D'accord, l'appel est un premier pas. Mais comment concrétiser cette union ?
Vous voulez toujours aller trop vite. Aujourd'hui, on cherche à se rassembler. Cet appel est très loin de rassembler toutes les personnes qui comptent dans cette ville. On voulait aller vite. Il sera complété par de nombreuses personnalités qui viendront ajouter leur signature.
"la Gauche n'est pas Macron compatible"
Posons la question autrement : comment réussir là où vous avez échoué en 2014 ?
Il y a quatre ans, le paysage politique était bien différent. Nous étions contre la politique du président de la République, François Hollande, qui ne correspondait pas aux aspirations populaires. La candidate nîmoise du Parti socialiste, Françoise Dumas, le soutenait. À partir de là, impossible de s'y associer. Par ailleurs, la Droite et le Centre étaient unis. Aujourd'hui, les choses sont différentes : Ils sont divisés et la Gauche n'est pas "Macron compatible".
À gauche, il y a des guerres d’ego… D'ailleurs, est-ce que Jean-Paul Boré, ex-candidat en 2014 qui a fait 9% au premier tour, est signataire de cet appel ?
Ce n'est pas moi qui me suis occupée de contacter les personnes. Mais non, il n'est pas signataire. Après, Jean-Paul Boré a dit qu'il n'était ni de Droite ni de Gauche. S'il veut venir, qu'il vienne, mais sur un programme de Gauche.
Vous parlez d'union, d'une large union. Alors que penser de votre nouveau secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel, qui appelle les Communistes à se dissocier de la France Insoumise aux élections ?
Pour les élections locales nous avons toute liberté. Moi, je ne suis pas rattachée au secrétaire général. Il fera ce qu'il a envie dans sa commune et nous dans la nôtre. Je suis plus insoumise que la France Insoumise ! Du reste, je suis au PCF car j'ai un idéal. Je suis loyale avec mon parti. Je le respecte et quand je suis minoritaire, je ne le quitte pas.
"Je travaillerai pour la victoire..."
Vous pensez à quelqu'un en particulier ? La députée ex-PS aujourd'hui La République en marche, Françoise Dumas ? (Sylvette Fayet garde le silence)
Comme Françoise Dumas en 2014, vous étiez tête de liste. Avez-vous de nouveau envie de l'être en 2020 ?
Je ne sais pas qui sera sur la liste finale. Je travaillerai pour la victoire que j'y sois ou pas. Moi, je n'en suis pas aux personnes. La liste doit être dynamique, plurielle et large.
Que pensez-vous du secrétaire départemental, Vincent Bouget ?
Vincent, comme d'autres signataires de l'appel, ferait un bon candidat. Tenez, il y a aussi Amal Couvreur, vous l'avez suggéré dernièrement. Elle représente parfaitement le nouveau monde en politique. Elle est issue de la société civile et a fait ses classes brillamment au Département. Pour désigner le bon candidat, il n'y a pas de recette toute faite, et en plus, ce n'est pas le moment.
Au conseil municipal ou communautaire, vous êtes plusieurs élus de Gauche. Vous réunir au sein d'un seul et même groupe ne serait-il pas un signe positif pour l'avenir ?
En 2014, j'ai pris un engagement avec les gens qui constituaient cette liste. Mon groupe tient depuis cette période avec la forme initiale. Je ne prendrais aucun risque de le faire éclater.
Vous union semble difficile. Comment réussir à tenir six ans (durée d'un mandat) si vous n'arrivez même pas à faire un groupe en mairie ?
On ne se regarde pas en chien de faïence. On vote souvent de la même façon avec les autres élus. On travaille déjà ensemble.
Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret
À suivre dès 10 heures, la seconde partie de l'interview : INTERVIEW Sylvette Fayet (PCF) : « Je ne suis pas l’arbitre des querelles Fournier-Lachaud ». Restez connectés !