FAIT DU JOUR Une boucle romaine qui a tourné bien rond
Plus d’un million d’euro a été dépensé par la ville de Nîmes et le Conseil départemental pour accueillir la Grande Boucle, du 22 au 24 juillet. Un jeu qui, selon nos édiles gardois, en valait largement la chandelle.
De larges sourires trônent sur les visages du président du Département et du maire de Nîmes. Ce jeudi en mairie, Denis Bouad et Jean-Paul Fournier ont dressé un premier bilan du passage du Tour de France. Le troisième événement sportif mondial a longuement fait étape dans le Gard, du 22 au 24 juillet.
Une escale de trois jours avec un journée de repos le lundi, une étape Nîmes-Nîmes le mardi et un départ mercredi depuis le Pont-du-Gard en direction de Gap. « On a bien fait de s’unir ! », commentent les édiles. Une union pour l’intérêt des Gardois qui, ils l’espèrent, vont profiter « des retombées économiques. »
Cinq millions de téléspectateurs
Sur le million d'euro dépensé par les deux collectivités, le Département a mis 375 000€ sur la table. Un investissement qui valait largement les retombées espérées. « Un spot télévisé de 30 secondes sur une chaîne nationale coûte 350 000 euros. Là, nous avons eu cinq heures de direct dont les images étaient diffusées dans 190 pays, c’est énorme ! », insiste le président socialiste, Denis Bouad.
« Si on se réfère aux tarifs appliqués pour les spots publicitaires, on parle de 15 millions d’euros pour avoir autant de publicité », abonde le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Denis Bouad l'avoue : « Avec Nîmes, nous n’avons ni l’un ni l’autre les moyens de nous les payer ! » Avec 51% de parts d'audience le mardi après-midi, en faisant un zoom sur le Gard, France Télévisions et le Tour de France ont attiré plus de cinq millions de téléspectateurs.
Retombées économiques d'ici deux ans
Alors qu’importe si le nombre de spectateurs sur la ligne de départ du Pont-du-Gard était, mercredi, inférieur aux prévisions avec 20 000 personnes (*) au lieu des 30 000 annoncées : « Ce qu’il faut bien voir, c’est l’impact visuel du Pont du Gard. Les images diffusées prouvent que le Pont du Gard est la fenêtre du bassin méditerranéen. On l’identifie encore plus et c’est ce qui est important », commente le président du site, Patrick Malavieille, reconnaissant toutefois que « la prochaine fois, nous pourrions mieux nous organiser dans la fluidité des parking. »
À noter également la bonne organisation et la gestion de l’épreuve : « Il faut saluer le travail des 200 agents du Département et 100 du Pont du Gard qui ont sécurisé les axes routiers et accueilli le public. Il n’y a aucun souci alors qu'il y avait de gros enjeux en terme de sécurité ! », poursuit-il.
260 000 visiteurs à Nîmes et ses environs
Du côté de la ville de Nîmes, c'est l'extase ! « On ne pourrait avoir que plus mal… En fait, il n’y aurait vraiment pas grand-chose à changer ! C’est exceptionnel, du jamais vu! Le Tour de France a passé trois jours dans un seul département ! », se félicite le premier adjoint à la ville de Nîmes, Franck Proust. Pour Jean-Paul Fournier, maire de la cité des Antonin le satifecit est aussi de mise : « On se félicite. On a bien fait de nous associer dans cette démarche, ce fut un réel succès. »
En effet, à Nîmes, les chiffres sont éloquents. 260 000 visiteurs - dont 74% de Français - ont roulé pour ces trois jours gardois, leur base de vie étant la préfecture locale. Les chiffres sont éloquents : « Au départ de la Boucle gardoise, il y avait 40 000 personnes. Le coût de l’opération pour Nîmes s’élève à plus de 635 000 euros mais les retombées locales seront quatre à sept fois plus élevées ! », poursuit le premier édile nîmois.
Les hôtels étaient quasi complets, les tiroirs-caisses des restaurants, bars et commerces alimentaires ont visiblement très bien marché et les animations ont pu attirer les quelques indécis. Si le vélo n’est pas apprécié par tout le monde, il est le biais pour accéder aux richesses de la France profonde et donc, au patrimoine gardois. « Ça a certainement donné envie aux gens qui ont regardé le Tour de venir chez nous ! Dans les deux ans à venir nous constaterons les retombées économiques du Tour », martèle Denis Bouad.
« Ce Tour a marqué les esprits ! Même Christian Prudhomme (le directeur du Tour de France, NDLR) était heureux de ces épreuves. C’était la première fois qu’on faisait ça et il risque d’y avoir beaucoup de demandes dans les années futures ! », assure Jean-Paul Fournier.
En 2017 « avec la Vuelta ( le Tour d’Espagne, NDLR) qui était partie de Nîmes, nous avions remarqué un afflux d’Hispaniques. Pour le Tour, et par exemple, une télévision hollandaise a fait un direct spécial dimanche soir dans les arènes. En fait, le Tour de France, c’est beaucoup de médias sportifs mais aussi de nombreux journalistes qui mettent en valeur le patrimoine », ajoute Julien Plantier.
Un adjoint aux sports, soucieux de pointer que « Nîmes, sous Jean-Paul Fournier, a reçu quatre fois le Tour. Avec une année électorale, il y avait beaucoup de concurrence mais nous y sommes arrivés et on ne peut que s’en féliciter. »
L’Aigoual l’an prochain ?
Après la Boucle romaine, le Gard verra-t-il prochainement son triptyque Camargue-Cévennes-Romanité passer une nouvelle fois à la télé en direct du célèbre Tour de France ? Bientôt une arrivée au sommet du mont Aigoual ? C'est ce qu'espère le président du Département qui en « a touché un mot » à Christian Prudhomme. Une entreprise de lobbying à laquelle la présidente de la Région, Carole Delga, et le président de la communauté de communes Val d'Aigoual, Thomas Vidal, participent. Un nouvelle union pour un futur succès ?
Coralie Mollaret et Anthony Maurin
* Les chiffres de la fréquentation ont été obtenus grâce à Flux Vision de chez Orange.