FAIT DU JOUR VIDÉO Vive émotion à l'heure des retrouvailles après 60 jours d'immersion
C'est une fabuleuse aventure qui a pris fin ce jeudi 27 janvier, peu après 13 heures. Plongés dans les entrailles de la grotte de Trabuc depuis le 29 novembre 2021, Patrick Candela et Jean-Philippe Troux, deux amis spéléologues, en sont ressortis au terme de 60 jours d'auto-confinement total. Un exploit salué par leurs proches, émus à l'heure des grandes retrouvailles.
Ils ont pénétré dans les entrailles de la grotte de Trabuc, investissant la salle du Chaos à 150 mètres de profondeur le 29 novembre 2021, avec le secret espoir que leur retour sur terre programmé deux mois plus tard coïnciderait avec la fin de la pandémie. C'est avec émoi que Patrick Candela et Jean-Philippe Troux ont découvert les visages masqués de leurs proches et des nombreux journalistes massés près de l'une des sorties de la grotte de Trabuc, à Mialet.
On s'attendait à des visages creusés par la fatigue et à des corps amaigris. Il n'en a rien été. Après deux mois plongés dans l'obscurité, le premier contact avec la lumière du jour a bien ébloui nos deux comparses, mais ces derniers, qui avaient investi la grotte mialétaine avec 1,5 tonne de matériel, n'ont manqué de rien et se portent bien.
Après une session d'étreintes et d'embrassades avec la famille et quelques amis, Jean-Philippe Troux et Patrick Candela ont livré leurs premières impressions, à chaud. Aussi paradoxal que cela puisse paraître après un auto-confinement aussi strict, le tandem a décrit "le sentiment de liberté sans égal" qu'ils ont perçu au cœur de la grotte, coupés de toutes interactions sociales pendant 60 jours. "C'est une expérience unique que je conseille à tous de vivre au moins une fois", a confié le premier nommé, géologue de formation.
"Je lui ai amené ses croissants aux amandes préférés"
À grand renfort de lingettes et de savon de Marseille, le duo s'est astreint à une toilette intime régulière pendant son immersion. Sur le plan alimentaire, les deux hommes n'ont pas fait de folies, se contentant de plats industriels et de boîtes de conserve pour atteindre les 3 000 calories par jour nécessaires à leur survie dans ce milieu hostile (plus de 90% d'humidité). Une généreuse ration de pâté de campagne, un riz au lait au chocolat en dessert et une coupe de champagne ont suffi à leur bonheur le soir de Noël.
Mais en fin gourmet, Patrick Candela ne tardera pas à se remettre aux fourneaux. "Il va être très content de cuisiner à nouveau car il adore ça", prévient sa compagne, Joëlle, qui n'a pas manqué de l'attendre à la sortie de la grotte ce jeudi. Elle n'était d'ailleurs pas venue les mains vides, exauçant le vœu du spéléologue mialétain. "Je lui ai amené ses croissants aux amandes préférés de la pâtisserie "Au petit bonheur" de Saint-Jean-du-Gard", a-t-elle annoncé, hilare.
Véritable coordinatrice de cette folle aventure, Anne Imbert, directrice de la grotte de Trabuc, a ensuite invité la petite délégation à reprendre des forces autour d'un apéro déjeunatoire à la bonne franquette, sous un soleil de plomb dont n'avaient pas profité les deux spéléos depuis longtemps. S'ils ont pris le temps d'apprécier le moment, les deux amis ne tarderont pas à se remettre au travail pour dresser un bilan sociologique et scientifique à partir des données recueillies au cours de l'immersion (relire ici).
Corentin Migoule