FAIT DU SOIR Deux anciennes salariées rouvrent la crèche des P'tits Crocos à Nîmes
Les crèches associatives Les Crocos du Mont Duplan et Les P'tits Crocos au Mas de Ville ont fermé leurs portes le 30 novembre dernier. Une fermeture qui s'est faite dans la douleur pour les familles et les salariés. Mais à compter de ce lundi 10 octobre, la seconde structure citée rouvrira sous le nom Le bonheur des P'tits Crocos.
Créée le 1er mars 1991, la crèche associative Les P'tits Crocos a, tout comme celle des Crocos du Mont Duplan, fermé ses portes après avoir été placée en liquidation judiciaire. C'était le 30 novembre dernier. La municipalité nîmoise, en coordination avec la CAF et le conseil Départemental du Gard, partenaires institutionnels sur le secteur de la Petite enfance, avait immédiatement mis en place un plan d'accompagnement pour aider les familles à trouver des solutions de garde de remplacement. "Nous espérions une reprise", souffle Laura Pacheco Ferreira. Elle occupait le poste d'infirmière adjointe de direction dans la structure du Mas de Ville. Faisant fi des rumeurs qui couraient en ce temps-là, Audrey Traini, animatrice Petite Enfance, poursuit avec regret : "mais il n'y a eu aucune proposition officielle."
Impuissantes, les deux Nîmoises ont vu les lumières de la crèche s'éteindre. "Les familles étaient désemparées, ça a été un moment très difficile à vivre pour tout le monde. Certains parents nous ont même encouragées à reprendre la crèche", se souvient Laura. Une idée lancée en l'air par les familles, rattrapée par Audrey. Et pourquoi pas, finalement. La jeune femme âgée de 32 ans, y réfléchit sérieusement en tout cas, soutenue par l'ancienne gestionnaire, et très vite propose à Laura de la rejoindre dans ce projet tout à fait inattendu. "On aurait jamais imaginé que la crèche puisse fermer. Pour nous, on avait notre poste et il n'y avait pas de raison pour que ça change." Laura a très vite trouvé un autre poste, à l'hôpital de jour de Beaucaire. "Mais quand Audrey m'a fait sa proposition, ça m'a titillé", s'amuse-t-elle.
"Bien plus que le financement, c'est l'investissement personnel qui est le plus important"
Prenant leur courage à "quatre mains", elles se lancent. Il leur a d'abord fallu créer leur propre entreprise sous le statut d'une SARL (société à responsabilité limitée) pour faire de la structure une micro-crèche, la première des nombreuses étapes à passer sous l'égide du service départemental de la protection maternelle et infantile. Elles ont racheté le matériel existant dans la villa de 113m2 , dont 75m2 réservés aux enfants. L'investissement financier, tout compris, s'élève à 15 000€. "Mais bien plus que le financement, c'est l'investissement personnel qui est le plus important", souligne Laura. Car le précédent agrément de fonctionnement datait des années 90. "Tout a été remis aux normes actuelles, en termes de réglementation, mais aussi de conditions d'accueil", ajoute Audrey. De 18 autrefois, la micro-crèche Le Bonheur des P'tits Crocos a réduit sa capacité d'accueil à 10 berceaux. "On peut accueillir des enfants à partir de 2 mois, même si c'est rare d'en avoir aussi petits, jusqu'à 6 ans pour le périscolaire et les vacances scolaires", indiquent les deux Nîmoises.
Faire que les enfants se sentent comme à la maison, telle est l'ambition des co-gérantes de la micro-crèche. Tout est réuni pour y répondre, de par la nature de la structure en elle-même, une ancienne habitation avec jardin où les bambins pourront profiter du toboggan, des tricycles etc. Trois salariés viendront prêter main-forte à Laura et Audrey. "Nous avons de l'expérience et connaissons bien cette crèche, ce qui est rassurant pour les familles. Nous allons notamment développer la communication gestuelle associée à la parole, ce qui permet à l'enfant de se faire comprendre, d'éviter qu'il ressente un sentiment de frustration", assurent-elles. Des places sont encore disponibles au Bonheur des P'tits Crocos, établissement soumis au mode de tarification PAJE, avec un crédit d'impôt qui s'élève à 50 %. Renseignements sur : microcreche.nimes@gmail.com.
Stéphanie Marin