FAIT DU SOIR En images : au Pont du Gard, le funambule Nathan Paulin dompte le vent
Il a beau détenir le record du monde de sa discipline avec une traversée de 2,2 kilomètres au Mont Saint-Michel en mai dernier, le Pont du Gard a donné du fil à retordre au funambule Nathan Paulin ce samedi.
Ce satané vent qui balaie notre département depuis plusieurs jours a bien failli emporter le spectacle « Les Traceurs », de Nathan Paulin et Rachid Ouramdane. Un spectacle qui voit le funambule tenter des traversées sonorisées et accompagnées d’un texte diffusé dans lequel le funambule raconte son parcours et ses émotions là-haut. « Les conditions étaient hyper difficiles, débriefe Nathan Paulin après sa première traversée en fin de matinée. Je n’étais pas loin de tomber plusieurs fois. »
Les bourrasques l’ont même conduit à remonter une partie des 280 mètres de corde suspendue à 50 mètres du sol, en poulie. Reste que la performance a tout de même été impressionnante, et le public venu nombreux conquis. D’autant plus impressionnante que le funambule n’a pas pu répéter hier. « On n’a pas pu à cause du vent, et même ce matin on ne savait pas si ça allait le faire », ajoute Nathan Paulin. Il a donc joué avec le vent un numéro poétique d’équilibriste ponctué de figures : assis sur la corde de 2 centimètres de large, allongé et même carrément suspendu à un bras.
C’est donc « soulagé » que le funambule est redescendu de sa première traversée, même s’il reconnaît qu’elle était « un peu moins fluide que d’habitude compte tenu des conditions. » À l’instar du public, il a tout de même pu en profiter, perché tout là-haut. « Il y a une vue exceptionnelle, et quand je suis sur la ligne j’essaie de capter ce que dégage le lieu », explique-t-il, tout en affirmant que « marcher dans le vide a quelque chose de magique, d’irréel, ce que je cherche, c’est ce sentiment de liberté. » Surtout que le funambule revient de loin, et d’une peur du vide qu’il a réussi à dompter jusqu’à l’extrême, donc.
« C’est une incroyable performance », s’enthousiasme le directeur du Cratère Olivier Lataste. La scène nationale d’Alès organisait l’événement dans le cadre du festival Cratère Surfaces en partenariat avec le Pont du Gard. Et avec Nathan Paulin, Olivier Lataste voulait frapper un grand coup : « c’est un temps fort, une nouveauté de faire quelque chose le samedi après-midi avec l’idée désormais chaque année d’organiser un événement de cette ampleur-là dans un lieu patrimonial du Gard », affirme-t-il, heureux de faire aussi sortir le festival des rues d'Alès.
Une volonté partagée avec le directeur du Pont du Gard Sébastien Arnaux, qui salue « cette grande première de travailler avec le Cratère. » Une première réussie qui doit en appeler d’autres sur l’aqueduc romain.
Thierry ALLARD