FAIT DU SOIR L'ancienne demeure des De Boisjoli devient une prestigieuse maison d'hôtes à Vallabrègues
La Maison d'hôtes nommée Salix et située au 26 rue des Marchands à Vallabrègues, devrait ouvrir ses portes en avril 2023.
Trois amis, deux Belges et un Français, sont les heureux propriétaires de cette bâtisse de charme située au coeur de Vallabrègues, le plus provençal des villages gardois où vivent quelque 1 400 âmes. Et pourtant, leur projet a démarré à plus de 1 400 kilomètres des terres vallabrégantes, au Portugal, en 2018. Mais la raison a freiné leurs ambitions, le coût de la réalisation dépassant trois fois l'estimation initiale. Pas question pour le trio de baisser les bras, la France retenant son attention, particulièrement le sud. "Dès le début de nos recherches, nous avons trouvé cette maison et avons voulu la voir rapidement. Nous avons vraiment été séduits par ce lieu majestueux", se souvient Hugues.
Pourtant, ce mastodonte de pierres orné de belles cheminées et de portes centenaires, dominé par une croix de mission plantée au centre de la cour, doit faire l’objet de nombreux travaux. Et ce même si le précédent propriétaire, Benedict Worsley, avait déjà ouvert le chantier, commençant par la réfection de la toiture ainsi qu’une partie des façades. « Ça ne nous a pas découragés, nous avons été frappés par le charme et l'authenticité de cette bâtisse. » Une authenticité que les trois amis comptent bien préserver, leur idée n’est pas de transformer cette maison qui autrefois appartenait à des aristocrates, les De Boisjoli. D’ailleurs elle est encore surnommée la "maison des De BoisJoli" par les habitants du village. Elle a été rebaptisée par le trio, la Maison Salix, un joli clin d’œil à une activité artisanale locale, la vannerie, puisque Salix viminalis est le nom latin du saule des vanniers.
Dès leur visite, le projet se dessinait dans les têtes de Kurt, Vincent et Hugues, une prestigieuse maison d'hôtes à contre-courant du tourisme de masse. Mais on y reviendra plus tard car les trois acheteurs avaient vu leur rêve s'envoler lorsque le vendeur s'était rétracté. Avant de se raviser quatre mois plus tard. Le souvenir de cet ascenseur émotionnel fait aujourd'hui sourire Hugues, désormais co-propriétaire avec ses deux amis de la bâtisse depuis février dernier.
Les premiers travaux ont d'ores et déjà démarré, d'abord pour sécuriser le bâtiment de 1200m2. La prochaine grande étape, hormis la rénovation intérieure - la maison est composée notamment de six logements dont deux suites de 120m2 - tout en préservant l'existant, est l'installation d'un système de géothermie, géocooling et chauffage. "C'est bien connu, à Vallabrègues, on a de l'eau sous les pieds, alors autant s'en servir", commente le jeune Belge.
Puis la cour, actuellement recouverte de petits cailloux, sera transformée en jardin avec piscine. Le trio prévoit également la création d'un espace boutique, d'un bar et d'une salle de cinéma et bibliothèque. S'ajoute, non pas sur le site en question, mais de l'autre côté de la rue, la création dans les anciennes écuries, un bâtiment abandonné de 200m2, d'un espace fitness et remise en forme. "Nous souhaitons proposer un espace dans l'air du temps où les personnes pourront venir se ressourcer, se relâcher, vivre une vraie expérience", tout en s'imprégnant d'une ambiance et en explorant un territoire.
Ce lieu implanté à Vallabrègues offre aux touristes la possibilité d'une retraite à l'abris du tumulte urbain, tout en étant à proximité de grandes villes telles que Arles, Avignon ou encore Nîmes, le fameux triangle d'or. Mais les hôtes n'en oublient pas la culture locale, bien au contraire, c'est un point sur lequel ils comptent bien insister. La clientèle la découvrira dans son assiette, mais plus généralement dans la maison grâce au mobilier et objets de décoration, mais aussi dans un programme d'animations qui fera la part belle à l'artisanat local. Lors d'une visite des lieux en présence de la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, à la fin du mois de juillet(*), le maire de Vallabrègues, Jean-Marie Gilles a salué le travail des trois compères dont le projet "est complémentaire de l'offre d'hébergements touristiques sur la commune, notamment avec le camping municipal Lou Vincen." Hugues, Kurt et Vincent espèrent pouvoir accueillir leurs premiers clients à Pâques.
*La préfète du Gard en visite à Vallabrègues
Poursuivant son tour du Gard, la préfète Marie-Françoise Lecaillon, s'est rendue pour la première fois à Vallabrègues. Son maire et une partie de son équipe l'attendaient avec enthousiasme, une haute pile de dossiers sur la table. Tout en haut de cette pile figurait le Plan de prévention du risque inondation daté de 2013 et remis en cause par les élus car jugé trop contraignant et inéquitable par à celui des voisins bucco-rhodaniens. Ce qui a découlé sur une discussion animée lors de laquelle la représentante de l'État a alerté ses interlocuteurs sur le sujet de la révision de ce PPRI : "Compte tenu des nouvelles dispositions fixées par le décret du 5 juillet 2019, une révision pourrait avoir des conséquences encore plus contraignantes."
Ce débat terminé, l'assemblée a quitté la mairie pour un tour de ville, le premier édile vallabrégant en chef de file. Chaque point d'arrêt du parcours spécialement dessiné pour la préfète, visait à lui montrer les projets en cours et à venir. Dont la création d'un parking de 112 places, ce dernier venant compenser la perte des emplacements sur la place Frédéric-Mistral, face à l’hôtel de ville, qui sera prochainement restructurée.
Puis direction le presbytère, un monument daté du XVIe siècle et propriété de la CCBTA, bientôt transformé en temple de la vannerie. (Pour lire l'article publié le 13 février 2022 dans lequel sont détaillés ces projets, cliquez ici.) Après une visite des ateliers Lacroix et Vime, fleurons de l'artisanat local, Marie-Françoise Lecaillon a découvert le lac de Vallabrègues qui pourrait devenir une des scènes du Festival d'Avignon. Jean-Marie Gilles et son équipe y travaillent.
Stéphanie Marin