FAIT DU SOIR Les quatre points à retenir du conseil de Nîmes métropole
Lundi soir au Colisée, les 104 élus de Nîmes métropole ont tenu leur séance publique de rentrée. Les sujets n’ont pas maqué avec 67 délibérations à examiner et voter.
1. Franck Proust : « Vous le regretterez ! »
En pleine préparation du budget 2023, la rentrée du président LR s’est faite sur les chapeaux de roues. L’Agglo aurait une dizaine de millions d’euros à trouver pour compenser les hausses des contrats indexées sur l’inflation avec les entreprises privées ou encore la hausse du point d’indice des fonctionnaires. À Nîmes, les choix du Colisée d’augmenter les impôts ne font pas l'unanimité. « Il a 15 jours, nous avons pu aborder les premières pistes de travail pour le budget de mars prochain. Vous le savez, j’ai fondé ce mandat sur la transparence », introduit le président avant d'attaquer ceux qui, « sous le sceau de l’anonymat, dans les médias nuisent à notre travail collectif. Vous le regretterez. Croyez-moi, moi aussi. »
À ce propos, Franck Proust reprend en public les critiques émises par certaines de nos sources, qualifiant l'une d'elles de « directeur financier frustré en recherche de cash ». Si la ville de Nîmes estime que l'Agglo n'a pas fait assez d’économie, Nîmes métropole contre-attaque : «Six semaines après mon installation, nous avons réduit les charges de fonctionnement de près de 7 M€ et près de 12 M€ de moins que l’année record de 2017. » Et d'évoquer le personnel : « Au 30 septembre 2022 Nîmes métropole comptera 68 agents de moins qu’au 30 juin 2020 ; tous statuts et catégories confondus. Mais ce n’est pas du tout la technique aveugle du rabot. Nous avons dans le même temps recruté là où il y a de nouveaux besoins, comme dans le domaine des transports ou le foncier ou pour gérer les compensations de la zéro artificialisation qui est de plus en plus prégnante. » C’est dit.
2. Hausse de la CFE
Parmi les décisions prises, lundi soir, la révision des bases pour le calcul de la CFE, la cotisation foncière des entreprises encaissée par les intercommunalités. « J’en avait déjà parlé il y a deux ans. Lorsqu’une entreprise ne dispose pas de local, elle est imposée sur son chiffre d’affaires. […] Toutefois, il y a un manque d’équité fiscal avec les plus grosses entreprises qui, notamment partir de 100 000€ de chiffre d’affaires, ont des plus petites bases que les petites entreprises », indique le vice-président aux Finances et maire de Lédenon, Frédéric Baumes. Les bases d'imposition pour les grandes entreprises ont donc été revues à la hausse.
Les élus du Rassemblement national n’ont pas voté cette délibération : « Nous ne voulons pas charger un peu plus les entreprises qui ont déjà du mal à résister à la situation », soutient l’élu nîmois Thierry Jacob. Franck Proust ne tarde pas à rétorquer : « Vous êtes contre les petites entreprises ? Vous trouvez normal que les grandes sociétés ne payaient pas et que les petites oui ! […] Après, on aurait pu faire un autre choix sauf que je vous rappelle qu’une des ressources principales de l’Agglo est la CFE et le versement transport. Et contrairement à d’autres intercommunalités, nous n’avons pas d’impôts communautaire ! » Du moins, pour l’instant…
3. Le "déni psychotique" de l'aéroport de Montpellier
Après l’accident à l’atterrissage d’un aéronef survenu dans la nuit de vendredi et samedi à l’aéroport de Montpellier, Edeis Aéroport, gestionnaire de l’aéroport de Nîmes, a proposé d'accueillir les avions détournés. Finalement, les passagers ont été transférés du côté de Marseille ou de Toulouse. « La direction de l’aéroport de Montpellier n’a pas répondu et a préféré détourner les vols vers Toulouse et Marseille et en supprimer d’autres. Vous conviendrez que la conséquence de ce déni psychotique est d’une part l’irrespect des usagers et d’autre part un très beau bilan carbone ! », réagit vivement Franck Proust. Et d'exiger « une mise au point sur l’attitude de l’aéroport de Montpellier avant toute participation de Nîmes métropole, via son aéroport, au projet de cadre de gouvernance des aéroports régionaux ».
4. Stade Nemausa : le deal avec Vert Marine
Le conseil communautaire a été l'occasion de valider l'accord avec Vert Marine, gestionnaire pour le compte de Nîmes métropole. Début septembre, la société a décidé de fermer le stade nautique en raison d'une hausse des factures énergétiques. « Le respect, la confiance et le dialogue a été foulés au pied dans cette décision unilatérale, prise un dimanche soir, rappelle Franck Proust. Certains ont voulu d’emblée lancer des procédures et des mises en demeure. Beaucoup d’entre eux ont encore leur équipement fermé. Moi, j’ai préféré la realpolitik. »
La realpolitik, c'est la vente par l'Agglo elle-même du gaz et d'électricité à Vert Marine. « Nîmes métropole dispose de conditions tarifaires plus favorables, pour la fourniture du gaz et de l’électricité nécessaires au fonctionnement de l’équipement », indique Nîmes métropole. Et d’ajouter : « De plus nous avons appliqué des pénalités de 15 000€ pour avoir fermé la piscine pendant une semaine ».
C.M.
coralie.mollaret@objectifgard.com