Au-delà des travaux d'entretien traditionnellement menés en période de vacances scolaires, des chantiers de plus grande ampleur sont en cours dans deux des écoles beaucairoises : Garrigues-Planes et Nationale.

L'an dernier à Beaucaire, la rentrée scolaire avait été lancée en présence de la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon. Guidée par la municipalité avec en chef de file Julien Sanchez, sa venue n’avait rien d’une flânerie, le programme était bien chargé. La représentante de l'État avait notamment pu visiter les écoles Garrigues-Planes et Nationale, deux établissements ciblés pour des projets de réhabilitation et d'extension. Un an après, où en sont les travaux dans ces écoles ? Et dans les autres ? Le maire de Beaucaire fait le point.

"Quand j'ai été élu, dès mon premier mandat il y a huit ans, j'ai fait le tour des écoles pour faire l'inventaire de tout ce qui n'allait pas. Et année après année, on remet nos bâtiments à jour", indique Julien Sanchez. Un chantier s'est terminé cet été. Celui de réfection de la toiture-terrasse de l'école élémentaire Puech-Cabrier, qui présentait des soucis d'étanchéité. Coût des travaux : 186 000 €. "De l'argent dépensé pour des travaux qui ne se voient pas, mais qui ont une grande importance. Si on ne les fait pas, il peut y avoir des problèmes sur le bâtiment, on paie plus de gaz et d'électricité (*). Le volet énergétique est d'autant plus important aujourd'hui avec l'inflation", insiste le premier édile beaucairois.

Concernant l'école primaire Garrigues-Planes, le projet d'extension et de réhabilitation estimé à 5 M€ est en cours. Après l'inauguration, l'an dernier, de la nouvelle école maternelle qui compte désormais six classes - contre trois dans l'ancienne -, ont été engagés d'importants travaux sur le restaurant scolaire. Un chantier terminé dans le courant de l'été pour permettre d'accueillir les demi-pensionnaires dès cette rentrée. Reste la réhabilitation dédiée à l'élémentaire. La municipalité beaucairoise a pris le parti d'installer des constructions modulaires sur une partie du parking de l'école, pour que cette opération soit réalisée en site inoccupé. Ce chantier démarrera par le désamiantage avant d'enclencher les travaux de gros œuvre au mois d'octobre.

"Si on laisse les enfants dans les classes, ça prendra deux ans au lieu d'un an. Ce sont des équipements de grande surface, climatisés et chauffés", précise Julien Sanchez. Une réorganisation qui inquiète l'élu municipal d'opposition du groupe Unis pour Beaucaire, Luc Perrin. "Elle a occasionné la suppression du cheminement sécurisé qui reliait la maternelle au chemin de Clapas de Cornut. Parents et enfants n'ont aucun autre choix que de circuler au milieu des voitures effectuant des manœuvres pour se garer, sortir des places de parking." Un sujet qui sera très certainement débattu lors du prochain conseil municipal de Beaucaire, le mercredi 7 septembre.

Selon le maire Rassemblement national, les parents "comprennent cette réorganisation et l'enjeu de ces travaux". De 200 élèves l'école Garrigues-Planes passera à terme à 375 élèves, "dans un quartier en pleine évolution". Et le même de poursuivre : "Cette nouvelle capacité à Garrigues-Planes nous permettra aussi de revoir la sectorisation des écoles. Le découpage aujourd'hui n'est plus adapté, au regard des constructions et de l'évolution démographique, il faut faire quelque chose de cohérent." La fin des travaux de réhabilitation est prévue pour l'été 2023.

Pour l'école Nationale, il va falloir patienter

Le projet architectural retenu pour le renouveau de l'école élémentaire Nationale, placée en REP+, avait été présenté au mois d'octobre 2020. Deux ans plus tard, la Mairie a attribué une partie des lots des marchés de travaux publics aux entreprises, "mais on a une hausse des prix liée à des problèmes d'approvisionnement de matériaux dus au covid et à la guerre en Ukraine". Certains lots seraient à 60 % au-dessus du prix d'estimation. Actuellement, les architectes Alexandre Sénac et Nicolas André, choisis pour mener ce dossier, retravaillent le projet situé qui plus est situé en site patrimonial remarquable.

L’objectif est de redonner fière allure aux bâtiments restés figés dans les années 60, mais aussi d’absorber les élèves de l’école du Château, vouée à être fermée, en créant une maternelle dans les anciens locaux de la police municipale. Et aussi de pouvoir accueillir les enfants du futur quartier Sud Canal. "On continue à suivre le projet, il n'y a pas de problème. Le budget y est, les subventions ont été votées par l'État. Il faut juste attendre un petit peu que les prix redeviennent normaux, logiques et habituels", ajoute le maire. Le coût de ce chantier d'extension et de réhabilitation est estimé à 7 M€.

Stéphanie Marin

* Le gaz et l'électricité, un sujet sensible pour les collectivités locales

Les collectivités locales doivent faire face à des dépenses énergétiques toujours plus élevées qui impactent leur budget de fonctionnement et les contraignent pour certaines à fermer des équipements ou reporter des projets d'investissements. Des options qui n'ont pas été évoquées par Julien Sanchez tout de même préoccupé par cette situation. "À Beaucaire, par rapport à l'année entière 2021, au 1er septembre 2022, nous sommes à 150 000 € de plus. Mais pas parce qu'on consomme plus !"

Si la situation n'est pas critique à Beaucaire, "il faudra faire attention sur les autres postes de dépenses pour trouver un équilibre. Et il y a aussi le budget personnel qui a augmenté puisque le point d'indice de la fonction publique (3,5%, NDLR) a été revalorisé par le Gouvernement. Tant mieux pour les agents, sauf qu'on apprend ça en cours d'année, alors que le budget est déjà voté. Donc pour nous, de juillet à décembre, il s'agit de 100 000 euros de plus à trouver."

Au début du mois d'août, l'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de finances rectificative pour 2022, texte issu de la commission mixte paritaire, est dans lequel figure notamment une aide financière de 430 millions d'euros dédiée aux communes les plus fragiles pour compenser la hausse du point d'indice et l'inflation. "On verra qui sera concerné, mais la mécanique est injuste : soit on aide tout le monde, soit on n'aide personne", commente le maire. Et de conclure : "Tout ça pour vous dire que les dépenses de fonctionnement des communes sont en augmentation, mais c'est indépendant de la volonté des maires. Le point d'indice ce n'est pas nous. De même que la hausse du prix du gaz et de l'électricité relève d'une politique nationale, d'une volonté de jouer les gros bras avec la Russie."