FAIT DU SOIR Qui pour entraîner l'OAC ?
Au lendemain de la démission de Stéphane Saurat, une question est dans toutes les têtes des supporters de l'Olympique d'Alès en Cévennes : qui lui succédera aux manettes de l'équipe première ? Une question que se pose aussi le tandem Mallaroni-Pasqualetti, actuellement à la recherche de la meilleure option.
À un tir au but près, Stéphane Saurat serait sans doute encore l'entraîneur de l'OAC, lequel serait lui-même qualifié pour le 8e tour de la Coupe de France face au Nîmes Olympique. Mais Paul Bonneau et Théo Dengerma, qui avait arraché l'égalisation dans le temps additionnel, ont manqué leur tentative face au gardien adverse, offrant la qualification au FC Montauban (R2). Cette élimination face à un club évoluant trois divisions en dessous, finalement pas si rare dans cette compétition sans nul autre pareil, fait tout de même tâche pour l'OAC, empêtré dans le même temps à une treizième place en championnat (sur seize équipes engagées) avec sept point en autant de matches.
La mort dans l'âme, celui qui venait de célébrer sa 100e sur le banc de l'équipe première après son arrivée au début de l'été 2018 a remis sa démission ce lundi matin, au terme d'un entretien avec sa direction. Si l'on ne connait pas la teneur de ce rendez-vous dont on aurait pu croire qu'il a influencé la décision de Stéphane Saurat, selon nos informations, le dernier nommé aurait lui-même décidé de quitter le navire oacien dès ce samedi soir, à l'issue de l'élimination dans le Quercy. Au club, tout en reconnaissant qu'elle est "une conséquence positive" sur le plan financier dans la mesure où elle évite un licenciement coûteux, certains veulent croire que cette décision "d'une rare dignité" a été motivée par le sentiment que "les joueurs n'adhéraient plus au discours".
Stéphane Saurat, le sens du sacrifice
Alors que certains joueurs qui faisaient office de "cadres" la saison dernière lors de la montée acquise avec quatorze points d'avance n'auraient pas apprécié leur "déclassement" au profit de nouvelles recrues estivales, d'autres reprochaient à l'ex-entraîneur de l'Avenir Foot Lozère son style "défensif". Passionné, boulimique de travail, réputé pour sa rigueur tactique, Stéphane Saurat paraissait viscéralement attaché à son poste d'entraîneur de l'Olympique d'Alès en Cévennes, en témoigne son "sacrifice" opéré dans l'été lorsque, avec l'accord du maire, Jean-Charles Bénézet, le directeur de l'urbanisme à la mairie de Saint-Christol-lez-Alès a opté pour des horaires aménagés afin de se rendre disponible pour animer les séances matinales d'entraînement, répondant ainsi aux exigences du National 2 qu'il découvrait.
Un engagement total qui l'a peut-être parfois desservi. "Il avait tellement envie de bien faire qu'inconsciemment il nous transmettait sa pression", commente un joueur, lequel reconnait avoir lui-même commis plusieurs erreurs individuelles cette saison. Pour toutes ces raisons, et sans que les compétences footballistiques de l'entraîneur ne soient jamais remises en question, la collaboration Saurat/OAC qui durait depuis plus de quatre ans a pris fin ce lundi matin. Nombreuses et variées quant à la teneur, les réactions ont afflué sur les réseaux sociaux. Après avoir relayé la démission du désormais ex-coach de son club fétiche, l'administrateur du très actif site Allez-Alès.fr a choisi de "taper" dans les archives en ressortant un article intitulé "La révolution Saurat" lorsque ce dernier, arrivé quelques mois plus tôt, avait "métamorphosé une équipe moribonde en une machine de guerre".
Un 1er novembre au travail
Un hommage à peine voilé à celui qui pourra se targuer d'avoir hissé le club phare de la capitale des Cévennes au quatrième échelon national du football. Depuis, une question est dans toutes les têtes des supporters cévenols : qui lui succèdera à la tête de l'équipe première ? En ce mardi 1er novembre, jour férié de la Toussaint, les Oaciens n'ont pas eu l'occasion de ménager leur monture. À tous les étages du club, on a renoncé à une journée de repos pour en faire une journée de travail classique.
Sous la houlette de Christophe Bosne-Vialet, entraîneur adjoint qui a pris du galon pour assurer l'intérim, et du préparateur physique Arnaud Grosselin, les Bleus et Blancs se sont entraînés au stade du Moulinet, sous le regard du manager général Philippe Mallaroni et du directeur sportif Jean-Marie Pasqualetti qui avaient quitté leurs bureaux du centre Jean-Sadoul. Car si elle n'a rien de capitale sur le plan comptable à 23 journées de la fin du championnat, la réception de l'AS Saint-Priest à Louis-Pautex (Uzès) ce samedi soir a des allures de rendez-vous à ne pas manquer.
Avec six points en sept rencontres, les San-Priods se verraient bien lancer leur saison en Uzège en dépassant au passage les Alésiens en cas de victoire. Plus que le résultat, l'attitude des Oaciens, qui peuvent toujours miser sur le fameux "déclic psychologique", sera scrutée de près par les dirigeants du club. Après avoir assisté à l'entraînement, le tandem Mallaroni-Pasqualetti a déjeuné dans un restaurant du centre ville d'Alès ce mardi. La question du successeur de Stéphane Saurat a forcément été abordée.
Nicolas Guibal en pôle position ?
Car l'intérim de Christophe Bosne-Vialet qui, sauf rebondissement, devrait être sur le banc en qualité d'entraîneur n°1 ce samedi soir, n'a pas vocation à durer. "Légalement, on a un mois pour trouver quelqu'un", précise le directeur sportif. "Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", complète en ce sens le manager général, qui veut éviter toute éventuelle négligence. Toujours selon nos informations, et sans que celles-ci ne soient confirmées par la direction du club à ce stade, plusieurs pistes seraient étudiées, mais le profil de Nicolas Guibal, démis de ses fonctions en juin dernier après quatre saisons à la tête du FC Sète qu'il avait fait monter en National, semble apprécié.
Sur ce dossier, la direction alésienne peut toujours consulter Amine Sbaï, ex-ailier oacien qui évolue aujourd'hui en Ligue 2 à Grenoble, après avoir côtoyé le technicien héraultais au pied du Mont Saint-Clair. Reste à savoir si le principal intéressé, lié par un contrat avec la mairie de Sète, saura se rendre "disponible rapidement" comme l'exigent les dirigeants alésiens. Aussi, si ces derniers s'avéraient en panne d'inspiration, il leur suffirait de surfer sur les réseaux sociaux via lesquels les supporters ne manquent pas d'exprimer leurs idées. Quand certains espèrent des "locaux" passés par le club tels que Cédric Barbosa ou André Basile, d'autres rêvent grand en pensant à René Girard, champion de France avec le MHSC en 2012.
Le nom de Michel Estévan, qui a connu le haut niveau avec Arles-Avignon, revient aussi avec insistance. Il fait en tout cas partie de la "short list" érigée par le Kop Cévenol Héritage, principal groupe de supporters de l'OAC qui, "de source certaine", avance que le sexagénaire serait "intéressé" par le cas alésien. Contacté ce jour par nos soins, l'ancien entraîneur du FC Martigues dément catégoriquement cette information en indiquant ne pas vouloir finir sa carrière en N2. Vérité ou véritable coup de bluff ? L'avenir nous le dira. La balle est désormais dans le camp de la direction de l'OAC, laquelle sera aussi confrontée à la réalité du portefeuille. Seule certitude, le futur entraîneur des Bleus et Blancs peut se réjouir d'avance à l'idée de prendre les rênes d'une équipe qui s'apprête à évoluer sur un billard. La livraison de la nouvelle pelouse de Pibarot tant attendue est en effet imminente.
Corentin Migoule