FAIT DU SOIR Trois ans après, la première pierre de la maison de santé saint-martinoise est posée
Ce mercredi matin, en présence d'un parterre d'élus locaux, le maire de Saint-Martin-de-Valgalgues, Claude Cerpédès, a procédé à la pose symbolique de la première pierre pour ce qui sera dans quelques mois une maison de santé pluridisciplinaire, mettant ainsi un coup de frein à la désertification médicale.
À Saint-Martin-de-Valgalgues, il y a parfois des événements à ne pas manquer. À en croire le monde massé sous le chapiteau dressé au n°472 de l'avenue Marcel-Paul, celui de ce mercredi matin en était un. Il s'agissait, pour le maire communiste de Saint-Martin-de-Valgalgues, de recevoir un parterre d'élus avec lesquels il a procédé avec "beaucoup de fierté" et non sans "une certaine émotion", à la pose de la première pierre de la future maison de santé pluridisciplinaire.
Un projet qui, à en croire Claude Cerpédès, "vient de loin", et correspond à la remise aux normes d'un bâtiment "vieux de 40 ans", suivie de son extension pour y intégrer, sur trois niveaux, de nouveaux professionnels de santé de Filieris. Pour parvenir à ses fins, la municipalité, maître d’ouvrage du projet, a d'abord réalisé une consultation citoyenne en 2018. Et, "lorsqu’on implique la population sur des thèmes qui lui parlent, le résultat est là", a fait apprécier l'édile saint-martinois, faisant état de 1 375 votants sur la commune, "plus que pour le deuxième tour des législatives un an plus tôt".
Au bénéfice de près de 8 000 habitants a minima
Une démarche saluée par le sénateur Denis Bouad, pour qui "faire une consultation populaire pour une maison de santé est assez original". Après quoi la commune de Saint-Martin-de-Valgalgues, riche de 4 500 habitants, s'est naturellement tournée vers celle qui est sa petite sœur, Saint-Julien-les-Rosiers (3 300 habitants), et qui connait "les mêmes problématiques en matière de désertification médicale".
Car c'est bien là tout l'enjeu de ce projet de santé multi-sites et multi-professionnels, dont le montant est estimé à 1 360 000 euros (HT), financé à 65% par la préfecture de Région, la région Occitanie, le Département, et Alès Agglomération. "L’objectif de la maison de santé est d’améliorer et diversifier l’offre de soin pour l’ensemble des habitants des deux communes à l’heure où la pandémie nous rappelle que les structures de proximité sont essentielles pour les territoires isolés", a glissé Sonia Fernandez, présidente de l'association des professionnels de santé.
En qualité de représentant du président d'Alès Agglomération, Didier Salles, maire de Deaux, abondait dans le même sens en désignant un projet qui "fera reculer le désert médical au nord d’Alès en augmentant le ratio de médecins par habitants". Car à l'heure où "le modèle d’exercice isolé n’est plus plébiscité par les médecins", comme le faisait remarquer Aimé Mohr, directeur médical de Filieris, ce ne sont pas moins de quatre médecins, un interne, sept infirmiers, un ostéopathe, un sexothérapeute, un éducateur sportif, un hypnothérapeute, un psychanalyste, un ergothérapeute, et un podologue - rien que ça - qui cohabiteront au sein d'un bâtiment de 800 m².
La télémédecine, "une bonne alternative"
"L'Agence régionale de santé (ARS) ne s’y est pas trompée en labellisant cette démarche", voulait croire Serge Bord, maire de Saint-Julien-les-Rosiers, dont la commune connaît un "accroissement" de sa population assorti d'"un vieillissement". Et l'édile julirosien de prévenir : "La pose de la première pierre interviendra d'ici peu de temps à Saint-Julien", où s'implantera la nouvelle antenne Filieris.
Avant de recevoir - comme les autres protagonistes - une truelle de maçon en guise de cadeau de la part du "père Noël" Claude Cerpédès, la préfète Marie-Françoise Lecaillon a rassuré les contribuables, martelant que l'État n’investira "jamais dans des murs sans réel projet derrière", avant d'encourager élus et professionnels de santé au "développement de la télémédecine" qui, si elle "ne fait pas tout", apparaît à ses yeux comme une "bonne alternative".
"Saint-Martin bouge, s’embellit, se transforme", a savouré Claude Cerpédès lors du mot de la fin, pas peu fier d'avoir confié la réalisation du chantier à des entreprises locales, dont les Saint-Martinoises Sarl Brunel et Pascal Menuiserie. D'ailleurs, le léger retard d'un mois ne leur est pas imputable, étant simplement causé par une pénurie de matériaux, tandis que l'ouverture de la maison de santé est espérée pour la fin de l'été 2022.
Corentin Migoule