FOOTBALL L'OAC se prépare à affronter le National 2 : "On est désormais dans la cour des grands"
Promu en National 2 au terme d'une brillante saison en N3 Occitanie, l'Olympique d'Alès en Cévennes se structure et complète son effectif afin de se mesurer au monde semi-professionnel sans tanguer.
Les différents bouleversements engendrés par cette montée ont été évoqués sans fard ce mardi soir à la faveur d'une conférence de presse réunissant le président du club, le manager général, le directeur sportif et l'entraîneur de l'équipe première. Voici ce qu'il faut retenir de ce rendez-vous avec les médias locaux.
L'obstacle "DNCG" franchi
Si le gendarme financier du football français qui l'avait mise en délibéré a désormais validé la montée de l'Olympique d'Alès en Cévennes (relire ici), ce passage devant la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a laissé des traces dans l'esprit des dirigeants alésiens. C'est ce que traduisent les propos introductifs du manager général Philippe Mallaroni : "Nous sommes aujourd’hui en National 2. La secousse est particulièrement violente, notamment avec la DNCG. On sent à quel point on est passé d’un monde amateur à un monde semi-professionnel. On est désormais dans la cour des grands. On se rapproche du sommet de la pyramide."
Le président du club, Didier Bilange, qui se voulait "lacunaire", a livré une intervention sans demi-mesure : "On ressent le poids de l’administration du football qui exige beaucoup d’efforts des clubs amateurs dans des laps de temps très courts. C’est regrettable ! L’administration a des exigences brutales, sans délai et sans préparation. On a l’impression que le plus dur n’est pas de gagner les matches, mais de vaincre la DNCG, même en ayant un bon dossier. Maintenant c’est bon, tout est ficelé. Je n’ai pas été inquiet une seule seconde."
Un budget revu à la hausse
À l'occasion de cet article relatif au passage devant la DNCG publié il y a une dizaine de jours, nous évoquions une "augmentation significative" du budget de l'OAC. Elle sera effective, de l'ordre "d'environ 50%", puisque le budget oacien (qui était le premier de N3 Occitanie la saison dernière, NDLR) va passer de 850 000 euros à 1,3 M€. "C’est un budget "moyen-plus" en National 2", commente Didier Bilange. Et le président d'ajouter : "L’objectif n’est pas d’être figurant dans une poule où cinq équipes vont descendre. Ça va être un championnat particulièrement disputé !" Comparé à une "PME" par le dernier nommé, lui-même chef d'entreprise, le club cévenol a vocation à se structurer sur le plan administratif. "On va fonctionner avec la même rigueur qu’une entreprise. En interne, des contrats à temps partiel vont évoluer en temps plein", précise le président.
Mercato : encore trois à quatre recrues
Après avoir dégraissé en invitant neuf joueurs à se trouver un nouveau projet (Diatta, Fontanelli, Fofana, Aidoud, Fadil, Diarra, Saoudi, El Hamri, Mboup), l'OAC refonde son effectif. Cinq recrues ont déjà été officialisées (Dabo, Diaby, Ben Nasr, Fofana, Iafrate). D'autres vont arriver sous peu. "On aimerait au moins trois joueurs de plus", indique le directeur sportif Jean-Marie Pasqualetti. "On a perdu neuf joueurs donc va en recruter neuf", analyse quant à lui Philippe Mallaroni.
Trois à quatre arrivées sont dont envisageables. Il s'agira prioritairement de profils offensifs, "des milieux et un attaquant". Aussi, alors qu'Éric Moreau, auteur d'une saison pleine, "restera le gardien numéro 1" dans la hiérarchie, le jeune Louis Laurent aura bientôt de la concurrence dans le rôle de doublure. "On veut un garçon jeune mais qui a déjà goûté au minimum au N3", prévient Stéphane Saurat, à qui revient la composition de l'effectif.
Les objectifs
Alors qu'elle revêtait à l'époque quelque peu des airs de "coup marketing", la formule "Cap 2024", matérialisant l'espérance de voir l'OAC évoluer en National 1 d'ici deux ans, a pris de l'épaisseur avec la montée. À en croire les dirigeants alésiens, le projet reste plus que jamais d'actualité. Même credo du côté de Stéphane Saurat, lequel se méfie toutefois d'une saison à l'issue de laquelle cinq équipes descendront : "J’ai conscience que l’exigence augmente. Il serait présomptueux pour nous d’entamer cette saison en disant qu’on va manger tout le monde. J'ai parlé aux joueurs en leur disant qu'on va l’entamer avec beaucoup d’humilité. Mais je suis monté une fois avec l'OAC et j’ai une envie personnelle, c’est de continuer à grandir avec ce club."
La position d'outsider avec laquelle les Oaciens vont s'aligner en août prochain plaît beaucoup à Didier Bilange : "Je préfère ça que d'être favori. Être favori ça met la pression, inévitablement. C'est une position très inconfortable." Aussi, alors que l'écart s'est creusé avec l'équipe réserve qui évolue en R3, une attention particulière sera apportée à cet effectif souffrant d'inconstance dans sa composition : "Il est évident que plus l’écart se réduit mieux c’est", synthétise Jean-Marie Pasqualetti, qui ne masque pas l'ambition, "à terme", d'accéder à la R1.
Les dates à retenir
La reprise du groupe de N2 est fixée au lundi 11 juillet à 8h30 au stade du Moulinet, avant un stage de quatre jours à Mende - comme l'an dernier - du 14 au 17 juillet. Cinq rencontres amicales de pré-saison sont d'ores-et-déjà établies : le samedi 23 juillet face à Saint-Priest (N2) à l'extérieur ; le mercredi 27 juillet face à la réserve de l'OGC Nice (N3) au camp d'entraînement des Aiglons ; réception de Canet-en-Roussillon (N2) à Saint-Christol-lez-Alès le 30 juillet ; déplacement à Martigues (N1) le vendredi 5 août ; opposition face à Agde (N3) le 13 août (lieu à définir).
Le chantier de rénovation de la pelouse de Pibarot débutera le 1er août et devrait s'achever à la fin du mois d'octobre. Quatre à cinq rencontres de l'OAC seront donc délocalisées au stade Louis-Pautex, à Uzès. Le nouveau maillot des Oaciens (toujours équipés par Puma) sera présenté aux alentours du 15 juillet à Romanet Sport 2000. Date à laquelle la composition de la poule de National 2 de l'OAC devrait aussi être dévoilée.
Le petit changement
À l'image des footballeurs professionnels, le groupe N2 de l'OAC s'entraînera désormais le matin. Et tous les jours ! "On va même parfois doubler les séances l'après-midi", prévient Stéphane Saurat, conscient de devoir changer ses "habitudes de travail". Alors que la pelouse de Pibarot restera impraticable plusieurs mois durant, les entraînements alésiens se dérouleront essentiellement au stade du Moulinet d'Alès, parfois à Saint-Jean-du-Pin, voire même à Louis-Pautex lorsqu'il s'agira de se familiariser avec ce terrain synthétique.
Poste pour poste
Après quatre saisons à préparer athlétiquement - avec brio - les joueurs de l'équipe première de l'OAC, Lionel Rochette a quitté son poste il y a quelques jours. "Je salue le travail accompli par Lionel. Si les choses s’arrêtent pour lui, c’est que ses fonctions professionnelles ne lui permettent plus de continuer, tout simplement", a commenté Stéphane Saurat. Arnaud Grosselin, 28 ans, le remplace poste pour poste.
Présent ce mardi soir aux côtés des dirigeants, le jeune homme, titulaire d'une licence STAPS mention "Préparation physique", s'est présenté à la presse : "J'ai fait trois saisons à Avranches en National. J’ai aussi connu la N2 avec Andrézieux. Je ne suis pas là pour un one shot d’une année, j'aime les projets et la stabilité. On a "matché" tout de suite avec le coach. J’ai aimé son discours et je pense qu'on va faire de belles choses ensemble."
L'hommage aux joueurs non-conservés
Comme mentionné ci-dessus, neuf joueurs de l'effectif 2021/2022 n'ont pas été conservés par l'OAC. Certains d'entre eux ont appris la désagréable nouvelle via un SMS du coach, Stéphane Saurat, à qui est revenue la responsabilité de décider. Ce dernier s'est expliqué au sujet de cette tâche lourde de conséquences : "Choisir, c’est éliminer. Se séparer de garçons qui ont tous donné satisfaction après la saison qu'on a faite, c'est forcément, humainement, difficile. Je veux leur rendre hommage à tous. La petite fierté, c'est qu'ils souhaitaient tous rester au club. Ça en dit long sur l’état d’esprit qui y règne. Ça montre qu’on est dans le vrai !"
Corentin Migoule