GARD Défilé national pour héros du quotidien local... et international
Fête nationale oblige, les diverses forces armées gardoises avaient droit à leur jour annuel de reconnaissance visible.
À Alès, cette cérémonie du 14-juillet était celle des premières. Le maire de la ville, Max Roustan, et le délégué aux anciens combattants, Pierre Hérail, ont accueilli une soixantaine d'hommes venus du 1er régiment étranger du génie de Laudun-l'Ardoise, dirigé par le colonel Olivier Pinard Legry. Après un recueillement pour toutes les victimes de guerre, mais aussi celles des attentats comme celui perpétré à Nice il y a deux ans, la Marseillaise a retenti dans le square de Verdun où une cinquantaine de curieux ont rendu hommage aux morts pour la France.
Présente à l'appel de Nîmes, la 6ème Brigade Légère Blindée. Regroupant près de 7500 hommes, auxquels il faut ajouter 1500 réservistes opérationnels, elle associe puissance de feu, souplesse et mobilité ce qui lui permet de répondre pleinement aux exigences des missions d’urgence qui peuvent lui être confiées. La 6ème BLB a récemment menée plusieurs opérations en Afghanistan, au Mali et en Centrafrique. Elle y a montré sa capacité à agir efficacement dans des pays en crise, au milieu de situations humaines complexes. En outre, la 6ème BLB est dotée d'une capacité de survie en ambiance nucléaire, chimique ou bactériologique et ses effectifs ont commencé à percevoir les dotations "nouvelle génération".
Le 503ème Régiment du Train était lui aussi de la partie (ou de la patrie pour les dyslexiques) et mis particulièrement à l'honneur en cette année 2018. Le "Régiment de Camargue" sur lequel nous reviendrons plus en détails dans les jours prochains est composé de combattants-logisticiens. Contribuant activement à l’opération Sentinelle, aux missions d’aide aux services publics au titre du contrat opérationnel "Protection", aux actions humanitaires et de solidarité et enfin aux missions de souveraineté dans les DOM-COM, il contribue aussi à la remontée des effectifs de l’armée de Terre avec l’encadrement de deux formations générales initiales en 2018. Il arme actuellement avec son chef de corps à sa tête le groupement de circulation et d’escorte (GCE) qui assure la fluidité des mouvements de troupes et des matériels défilant le 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris mais a l'habitude de se projeter sur les théâtres d'opérations extérieures tels que le Tchad, Mali, RCI, Liban ou encore Polynésie l'an prochain. Autre moment marquant dans l'histoire du Régiment, la célébration cette année de ses 75 ans à travers une série de manifestations ambitieuses qui participent à sa dynamique politique de rayonnement : parution d’un livre historique en cours, conférence et cérémonie commémorative respectivement les 27 et 28 septembre. Enfin, le régiment sera un acteur majeur de la "Feria de l’Air" qui doit drainer un public de plus de 50 000 visiteurs les 20 et 21 octobre prochains.
Le 2ème Régiment étranger d'infanterie est certainement le plus emblématique de tous les acteurs du jour. Les 1333 légionnaires du 2ème Étranger sont experts du combat fantassin à pied et en véhicule. Depuis sa création en 1841, le régiment est engagé dans l’ensemble des opérations majeures de l’Armée française que ce soit au Liban, au Tchad, dans le Golfe, au Cambodge, dans les Balkans, en Côte d’Ivoire, en République Centrafricaine ou encore en Afghanistan et au Sahel. En 2016, le régiment a projeté des unités aux Émirats Arabes Unis. Le régiment est également fortement engagé sur le territoire national dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Le 4ème Régiment du matériel, implanté à Nîmes depuis 1999 compte 1070 personnels dont 360 personnels civils de la Défense. Ses missions de soutien technique et d’approvisionnement au profit de nombreux régiments le feront prendre en septembre le commandement du groupement tactique logistique déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane.
Des représentants de la Croix rouge française et du Service Départemental d'Incendie Secours du Gard défilaient en compagnie des anciens combattants et des motards de la Gendarmerie.
À Bagnols, le défilé s'est élancé à 11 heures de la place Mallet pour effectuer son traditionnel itinéraire à travers les rues du centre-ville, itinéraire qui ne comprenait pas de halte par le monument aux morts de la place Jean-Jaurès, en pleins préparatifs pour son déménagement prochain. La cérémonie s'est donc tenue au monument du square Thome, où la mairie a déposé deux gerbes et les anciens combattants, accompagnés des autorités, une gerbe. La Marseillaise sera ensuite chantée a capella par le ténor dramatique et ancien du choeur de l'armée française Robert Dupoux, comme le veut la tradition bagnolaise.
Après un éloge de la révolution et des forces de l'ordre, garantes de l'État de droit, le président des anciens combattants de Bagnols Jean-Claude Mougenot a rendu hommage aux victimes de l'attentat de Nice, survenu il y a deux ans jour pour jour : "nous devons nous souvenir de cette terrible atteinte à notre République", a-t-il ainsi lancé. Le maire Jean-Yves Chapelet prendra la suite avec un discours vibrant, mettant en exergue "les valeurs humanistes et progressistes" léguées par les révolutionnaires et les Lumières, qui constituent d'après l'édile "nos fondements, nos racines."
Tony Duret (à Alès), Anthony Maurin (à Nîmes) et Thierry Allard (à Bagnols)