GARD Déploiement du très haut débit : où en est-on ?
Le très haut débit internet, c’est très bien, mais ce n’est pas partout.
Ainsi, si les opérateurs privés déploient le très haut débit dans les grandes villes du département — Nîmes, Alès, Bagnols, Villeneuve/Les Angles — c’est au Département que revient ce déploiement sur le reste du territoire.
Le Gard « un peu à l’écart de la performance globale du territoire »
Plus d’un an après l’annonce d’un grand plan très haut débit du Département, où en est-on ? Un premier élément de réponse a été souligné par le député de la troisième circonscription du Gard Anthony Cellier le 27 septembre dernier lors de la session de la commission des affaires économiques consacrée à la couverture numérique du territoire. Le parlementaire a ainsi mis en exergue le fait qu’« il existe de forts déséquilibres, le Gard est un des rares départements au sein duquel les marchés d’exploitation FttH (pour Fiber to the Home, la fibre jusqu’à l’utilisateur, ndlr) sont en préparation alors qu’ils sont lancés, voire attribués, dans la majorité des départements. » Et Anthony Cellier de demander au rapporteur de la commission Eric Bothorel quels « leviers d’actions pourraient être mis en place pour aider ces départements. »
De fait, d’après le site de la Mission France très haut débit, sept départements de France métropolitaine n’ont toujours pas lancé les marchés d’exploitation FttH : les Deux-Sèvres, la Vienne, les Yvelines, le Rhône, le Tarn-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques et donc, le Gard. « Effectivement, le Gard fait partie des trois - quatre départements un peu à l’écart de la performance globale du territoire », admettra Eric Bothorel, avant de renvoyer le Gard à ses chères études : « C’est lié à des éléments plus internes au Gard et à la gérance politique du Département, il y a un peu de boulot de ce côté là, tout le peut pas venir de l’Etat ou du législateur. »
465 millions fléchés
Une petite pierre dans le jardin du Conseil départemental et de son plan THD. Un plan qui prévoit le très haut débit pour tous en 2021, soit par fibre reliée à la ligne téléphonique (ce qu’on appelle montée en débit), soit par FttH, soit, pour les foyers les plus isolés, par satellite. Une seconde étape, pour laquelle aucune date n’est précisée, consiste en la généralisation de la fibre optique. En tout, ça représente un investissement de 465 millions d’euros, dont 270 millions pour la première phase, financés par le Département — qui a choisi de ne pas taper les communes concernées au portefeuille — l’Etat à hauteur de 52 millions d’euros et l’Union européenne à hauteur de 5 millions d’euros.
Piloté par Françoise Laurent-Perrigot et présenté comme « un des axes prioritaires » du président Denis Bouad, le déploiement du très haut débit doit s’accompagner d’une montée en débit pour les territoires les moins bien desservis, via la fibre jusqu’à l’armoire de l’opérateur donc, puis « courant 2018 », le déploiement du réseau FttH, jusqu’à l’usager, donc.
Seulement voilà, on ne sait pas encore quel opérateur se chargera de tout ça. En juillet dernier, le Département a voté « un rapport pour désigner l’opérateur qui réalisera et exploitera le futur réseau FttH », confirmant l’information du site de la Mission France très haut débit, reprise par le député. Il faut dire qu’au printemps dernier, l’attribution d’un premier marché public de 20 millions d’euros pour la montée en débit avait été décroché par Bouygues Télécom, une décision dont Orange a demandé plus de précisions. Une chose est sûre, le temps va commencer à presser pour respecter le calendrier, qui prévoit les premiers travaux de montée en débit pour le début de l’année 2018. En attendant, les premières études de réseaux sont en cours.
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Le satellite pour les plus isolés : le Département a également voté une aide de 240 euros pour chaque foyer qui doit passer par une installation satellitaire pour avoir internet, pour cause d’isolement géographique. Le plan a été validé par la Mission France très haut débit, et 1 631 foyers ont été identifiés comme correspondant aux critères, ce qui représente pour le Département un investissement de 391 000 euros.
Déployer c’est bien, coordonner c’est mieux : le Département a également signé une convention de programmation et de suivi des déploiements FttH, pour coordonner les initiatives privées (dans les grandes villes) et publiques (ailleurs) et créer des synergies.
Thierry ALLARD