Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.04.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 5988 fois

GARD RHODANIEN Le projet de plusieurs dizaines de millions d'euros à la Chartreuse de Valbonne se dévoile

La Chartreuse de Valbonne (Photo : mairie de Saint-Paulet-de-Caisson)

Lors du conseil communautaire du Gard rhodanien ce lundi, Christophe Serre, maire de Saint-Paulet-de-Caisson, a dévoilé le projet prévu sur la Chartreuse de Valbonne. Un investisseur de 47 ans originaire de Lyon, qui a fait affaires dans le numérique et les logiciels avec sa société Cleverstone, veut y créer un lieu de ressourcement et de méditation d'exception. Les élus de l'Agglomération ont voté pour la déclaration de projet qui va faciliter les procédures de mise en conformité de l'urbanisme.

Un petit peu d'histoire tout d'abord. La Chartreuse de Valbonne est un ancien monastère daté du XIIIe siècle. Ses bâtiments et ses terres sont à cheval sur trois communes : Saint-Paulet-de-Caisson, Saint-Michel-d'Euzet et Saint-Laurent-de-Carnols. Elle a été construite par les Chartreux sous la volonté de l'évêque d'Uzès. Au fil des siècles, l'édifice a connu quelques péripéties. Après avoir fui en Espagne pendant la Révolution, les Chartreux ont racheté les murs et sont restés jusqu'à la promulgation de la loi sur la séparation entre l'Église et État. La Chartreuse a été rachetée par le pasteur Philadelphe Delord qui en a fait un sanatorium où on soignait les personnes atteintes de la lèpre. C'est aussi là que serait enterré le dernier bourreau de Cayenne.

Le site est ensuite devenu un ESAT (établissement et service d'aide par le travail) et un CAT (centre d'aide par le travail). Ces services se sont ensuite regroupés à Bagnols-sur-Cèze et l'organisme propriétaire, l'ASVMT (Association de secours aux victimes des maladies tropicales) a finalement choisi en 2012 de vendre ce bien "trop lourd à porter financièrement", relate Christophe Serre. Rien qu'en terme de toiture, c'est 1,5 hectare à entretenir.

La Chartreuse s'est trouvée en vente pendant un moment et des potentiels acquéreurs se sont succédé avec "beaucoup de farfelus et peu d'intéressants", précise le maire. Ce fameux investisseur lyonnais s'est finalement présenté en 2020 et a signé une promesse de vente de la Chartreuse avec l'ASVMT, dans l'idée de la restaurer et d'en faire un projet.

Potentiellement 150 emplois à la clé et une ouverture en 2025

En quoi consiste-t-il ? Ce sera un hôtel luxe bien-être, "une destination pour se reconnecter avec la nature, avec un programme conjuguant hébergement, salles de yoga, méditation, deux espaces de restauration, centre de soins bains de thérapie", est-il indiqué dans la présentation de l'investisseur. Il y aurait au total 100 chambres aménagés dans les 24 anciennes cellules des chartreux. "C'est quand même 24 790 m2 à restaurer dont la moitié classée aux Monuments historiques. Il y aura aussi une construction neuve de 11 500 m2 (qui serviront notamment à la création de logements pour le personnel, un chai et une salle de séminaire semi-enterrée de 960 m2, ndlr) et un parking de 200 places", détaille Christophe Serre. Une station d'épuration propre au site est aussi prévue. Le projet est colossal et l'investissement global serait d'environ 50 millions d'euros, achat du domaine compris.

"Je parle au conditionnel mais ce projet permettrait la création de 150 emplois dans l'hôtellerie avec des CDI et des offres saisonnières", ajoute l'élu saint-paulétois. Pour l'heure, toutes les avancées ont été validées par l'État et un cinquième comité de pilotage se déroulera ce mercredi matin en préfecture avec la DDTM, la DRAC et la DREAL. "L'investisseur émarge à toutes les études et diagnostics possibles imposées par les services de l'État. Il espère avoir son permis de construire en décembre 2022 pour commencer deux ans de travaux et ainsi tabler sur une ouverture potentiel du site en 2025", poursuit Christophe Serre. La délibération de déclaration de projet va permettre d'amender les plans locaux d'urbanisme des trois communes ne permettant pas de projets de cette envergure et de modifier le SCoT (schéma de cohérence territoriale).

Marie Meunier

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