Une mère de famille sans emploi, âgée de 49 ans, a été interpellée en toute discrétion il y a une quinzaine de jours par les services spécialisés de la DGSI, la Direction générale des services intérieurs. Une opération judiciaire antiterroriste menée par des magistrats parisiens et qui porte sur des infractions « d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes » et de « trafic d’armes en relation avec une entreprise terroriste ».

Cette habitante du Gard, inconnue jusqu’à présent de la justice, a été interpellée dans sa villa située dans un village en périphérie de Nîmes. Les services antiterroristes ont quadrillé sa propriété, avant de procéder à une minutieuse perquisition du logement et à l'arrestation de la mère de famille. Elle a été placée en garde à vue pendant trois jours et interrogée sur d’éventuels liens avec des terroristes, notamment Peter Cherif, considéré par les spécialistes du terrorisme comme un vétéran du djihad.

Peter Cherif est mis en examen dans un dossier de filière djihadistes au Yémen ou de nombreux terroristes sont venus s’entraîner avant de passer à l’action. C’est le cas notamment des frères Kouachi, eux aussi membre de la filière des Buttes Chaumont, à Paris, et entraîné au Yémen par Peter Chérif, avant de revenir en France et de participer à la tuerie de Charlie Hebdo, c’est la thèse des services de renseignements français.

Concernant la femme interpellée dans le Gard, les policiers ont récupéré de nombreux documents chez elle, notamment des papiers intéressants son frère qui est très proche de Peter Cherif et qui est, selon nos renseignements, le parrain d’un de ses enfants.

Le frère de la gardoise, qui a vécu pendant une période chez sa sœur dans le Gard et qui avait laissé des documents exploités aujourd’hui par les services antiterroristes, a été appréhendé en Alsace au même moment que la mère de famille dans le Gard. Lors de cette même opération une dizaine de personnes ont été placées en garde à vue dans plusieurs départements français.

Concernant la gardoise, sa garde à vue a été confirmée par le parquet national antiterroriste pour « des faits susceptibles d’être qualifiés de trafic international d’armes, notamment au bénéfice d’une organisation terroriste, d’où la compétence de notre juridiction. La femme interpellée en lien avec certains personnes soupçonnées de s’être livrées à ce trafic d’armes a été laissée libre à l’issue de sa garde à vue sans mise en examen », a confié à notre journal la semaine dernière le parquet national. Pour autant les investigations se poursuivent la concernant. Son frère a été mis en examen et écroué, comme plusieurs autres hommes.

Boris De la Cruz