Objectif Gard : Qu'avez-vous ressenti au coup de sifflet final face à la Norvège dimanche soir ?

Camille Ayglon-Saurina : J'étais sous le choc. Pendant quelques secondes j'ai observé et j'ai vu mes coéquipières qui exultaient, qui pleuraient. Quant à moi, les larmes coulaient toutes seules. C'était des émotions très intenses. Il faut se rappeler que pour certaines joueuses, on se connaît depuis tellement longtemps... On a partagé tellement de choses ! Encore aujourd'hui, je ne réalise toujours pas. On prend un peu conscience de l'impact de notre victoire et de l'émotion qu'elle a engendrée en France.

Cette victoire finale est-elle un véritable aboutissement dans votre carrière ?

Je vous le confirme. Cela fait déjà 10 ans que j'ai intégré l'équipe de France. On a vécu des victoires, des défaites et, jusqu'alors, des déceptions dans les phases finales. Cette année on sentait que l'équipe avait le potentiel pour aller au bout. Il y a eu une vraie alchimie. Je suis extrêmement heureuse car au-delà de l'équipe, où plusieurs filles sont devenues des amies, c'est tout un staff qui est récompensé. À titre plus personnel, cette victoire est une récompense face à tous les sacrifices que je dois faire car, comme vous le savez, j'ai un enfant en bas âge.

Un mot pour les Nîmois qui ont suivi votre parcours depuis la fin du HBCN ?

Beaucoup de Nîmois nous sont restés fidèles. On en parlait encore récemment avec Blandine Dancette (ex-joueuse du HBCN). J'aurais tellement aimé ramener cette médaille à Nîmes et fêter cela avec les supporteurs du club, avec toute l'équipe ! J'ai une pensée pour tous les Nîmois qui aimaient notre équipe et appréciaient mon travail. Elle est aussi pour eux cette victoire. Je n'oublierai jamais Nîmes : c'est gravé dans mon coeur. Comme je dis souvent : loin des yeux mais près du coeur....

Propos recueillis par Abdel SAMARI