JEUDI SPORT Nîmes Métropole relégué mais pas coulé
Si le football a été à la fête chez les garçons avec la montée du Nîmes Olympique, en Ligue 1. Chez les filles, l'ambiance fut tout autre, avec une descente de Ligue 2 à DH (Division Honneur).
Même s'il ne s'agit pas de la section féminine des Crocos mais du FFNMG (Foot féminin Nîmes métropole Gard), le club est largement associé à Nîmes. Les rencontres se disputent au terrain annexe des Costières et une fusion est programmée pour juin 2019.
En deux saisons, les Gardoises ont connu fortunes diverses. Une accession en Ligue 1 en 2015/2016 pour faire l'ascenseur et retourner directement à l'échelon inférieur. L'élite du foot féminin français où l'écart est très élevé entre les grosses cylindrées et les petites formations. Souvent la chute est difficile à assumer pour les clubs. Mais les Rouges étaient coriaces et réalisaient ensuite une saison raisonnable en terminant sixièmes de Division 2. Un classement qui semblait de bon augure pour la suite des événements.
Mais l'exercice 2017/2018 n'a pas voulu sourire au FFNMG qui a seulement remporté quatre petites victoires, pour s'adjuger le onzième rang. Une avant-dernière place du championnat, synonyme de relégation et de retour en DH, au niveau régional. "L'année dernière on était arrivé au bout de quelque chose. Entre les transferts, les départs à la retraite, les arrêts de carrière, on a perdu 5-6 titulaires, constate Christian Taves, président du FFNMG. Du coup on a été obligé de recruter onze joueuses ! "
Pour attirer des footballeuses en deuxième division il faut puiser dans les équipes jeunes U19 de Montpellier ou encore du PSG, là où il est difficile de s'imposer face à la concurrence de stars. "Ce sont des jeunes joueuses qui n'avaient pas l'habitude de perdre. En D2, tous les matches sont des combats. Elles ne vont pas aller à l'impact comme des joueuses plus anciennes. Cela a énormément pesé", souligne le patron du FFNMG. Les Gardoises ont également connu un mauvais alignement des étoiles avec certains événements qui leur ont porté préjudice. Des joueuses majeures blessées, notamment dans les buts et en défense centrale, un changement d'entraîneur à mi-parcours et un déménagement de centre d'entraînement alors que la saison avait démarrée.
"M. Assaf nous a signifié, en septembre, qu'il fallait régler la somme de 10 000 euros pour les frais d'électricité du terrain de la Bastide pour s'y entraîner tout l'hiver", alerte Christian. "J'avais fait un petit calcul, il y en avait au maximum pour 1 500 euros !", poursuit-il. Obligé de s'entraîner au terrain Annexe et donc de l'abîmer davantage avant les matches du week-end... Mais le président ne se lamente pas sur son sort et prépare l'avenir.
Remontée en D2 et création du Nîmes Olympique féminin
Le dirigeant gardois est clair, "nous ne sommes pas au fond du trou. L'objectif prioritaire c'est de remonter en division 2". Le club reste solide et pour atteindre sa mission, il va pouvoir compter sur une certaine continuité du groupe : "70% de l'effectif est sûr de rester. Il y a 4 ou 5 éléments où il va falloir négocier et rassurer avec l'arrivée d'un nouvel entraîneur". C'est le changement majeur prévu, un nouveau coach, extérieur au club.
Le FFNMG peut surtout compter sur sa formation. La Fédération française de football (FFF) doit donner une réponse dans les prochains jours sur le devenir de l'équipe U19. La volonté est de pouvoir conserver cette catégorie dans le championnat national. Une manière de garantir un vivier de joueuses prometteuses. Et dans les échelons inférieurs, les footballeuses en herbe ne manquent pas chez les U15, U13 et l'École de foot composée de jeunes filles de 6 à 11 ans. Au total, le club comptabilise entre 110 et 120 licenciés. De beaux jours pour le football féminin gardois qui devrait prendre une nouvelle orientation à l'horizon juin 2019.
"Ça fait deux saisons que l'on souhaite fusionner avec Nîmes Olympique", insiste Christian. "Cela devrait être acté en juin 2019. C'est pour ça qu'on veut retrouver la D2 pour présenter un véritable projet sportif." Le FFNMG céderait ses droits sportifs au Nîmes Olympique qui posséderait donc une section féminine. Un développement entamé par de bon nombre de clubs phares de Ligue 1 tel le PSG, Lyon, Montpellier ou Saint-Etienne... On sait que l'appétit des Crocodiles pour le ballon rond est sans limite.
Corentin Corger