LA RÉCAP' Blanquer fait l'unanimité / Les fantômes de Nîmes métropole / Zen, restons zen !
Tous les samedis à 19h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Blanquer fait l'unanimité. À force de tirer sur l'élastique il finit par vous claquer dans les doigts. C'est ce qui est arrivé cette semaine au très controversé ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Lequel ministre a réussi ce qu'aucun de ses homologues du Gouvernement n'avait jamais réussi jusque-là : faire l'unanimité... contre lui ! Au diapason, enseignants et parents d'élèves ont défilé pour faire entendre leur mécontentement par rapport au protocole sanitaire à géométrie variable mis en place dans les établissements scolaires, modifié à plusieurs reprises sans concertation mais dont tout un chacun s'est rapidement aperçu qu'il était inapplicable. Dans l'Hexagone, 77 500 personnes ont manifesté dans les rues, selon le ministère de l’Intérieur. Dans le Gard, si elle fut moindre qu'espérée par l'intersyndicale, la mobilisation a toutefois été conséquente : 900 manifestants à Nîmes, environ 300 à Alès et la moitié moins à Bagnols/Cèze. Et cette fois, la vox populi semble avoir été entendue par Jean-Michel Blanquer et le Premier ministre Jean Castex, jusqu'alors un peu sourds aux récriminations mais apparemment passés entretemps chez l'oto-rhino-laryngologiste pour se faire déboucher les esgourdes. Reçus par le duo, les syndicats enseignants seront désormais associés aux décisions les concernant jusqu'alors prises en petit comité dans les hautes sphères parisiennes par des technocrates et des énarques à l'imagination féconde et galopante mais au pragmatisme en berne. De fait, 5 millions de masques FFP2 seront mis à disposition prochainement pour certains personnels et le recrutement de quelque 3 300 contractuels, d’assistants d’éducation et de personnels d’appui administratif pour les directeurs et directrices d’écoles a été annoncé. Pas sûr cependant que tout ça ne fasse remonter durablement la côte de popularité de Jean-Michel Blanquer auprès des enseignants qui fustigent depuis longtemps le mépris affiché à leur égard par leur ministre de tutelle. Comme le disait fort justement Lacordaire, "on ne peut régner sur les hommes quand on ne règne pas sur leur coeur".
Les fantômes de Nîmes métropole. À n'en pas douter, deux ans après sa mise en service (elle n'a toujours pas été inaugurée !) le statut de gare fantôme qui colle aux basques de celle de Nîmes-Pont du Gard risque de perdurer encore un bon moment. Inadapté en termes de délais d'attente et de correspondances, isolé à 14 km de Nîmes centre - on vous conseille de venir armé, l'endroit est le plus souvent désert -, ce nouvel équipement flambant neuf ne répond pas, loin s'en faut, aux légitimes attentes des usagers. Ambitionnant de voir affectés à une 3e voie qui règlerait ces arias, les 14,65 M€ qui restent dans l'escarcelle de la SNCF de l’enveloppe destinée à financer les projets ferroviaires, le président de Nîmes métropole, Franck Proust, a vu son enthousiasme rapidement douché par la présidente socialiste de la Région, Carole Delga. Alors que la Région verse déjà 2 millions d'euros à la SNCF pour financer 44 TER reliant Nîmes-centre à Nîmes-Pont du Gard, selon le communiste Jean-Luc Gibelin, vice-président régional en charge des Transports, il faudrait remettre au pot pas moins de 2 à 3 M€ par an pour le fonctionnement de la ligne (conducteur et entretien), 18 M€ d’investissement pour l’achat de quatre véhicules roulants, 30 M€ pour la création de la troisième voie reliant les deux gares et quelques milliers d'euros de plus pour l’aménagement de la gare de Nîmes-centre pour l’accueil de cette navette. Ce qui impliquerait que Nîmes métropole doive mettre aussi la main à la poche. La balle est maintenant dans le camp de la communauté d'agglomération nîmoise. De la poursuite de ces travaux et de la réalisation de cette 3e voie dépend en effet sérieusement l'attractivité de l'Arlésienne Magna Porta, le projet de pôle urbain multimodal porté par Nîmes métropole, un autre fantôme de l'Agglo. Reste maintenant à connaître le chemin que va emprunter Franck Proust. Mais comme chacun sait, les voies du seigneur sont impénétrables...
Zen, restons zen ! Encore un palmarès dont Nîmes se serait bien passée. Classée 17e sur 20 dans un sondage commandé par nos confrères du Figaro et publié le 11 janvier dernier, la préfecture du Gard apparaît comme une ville où la population semble être plus sujette au stress. En cause la surexposition aux bruits routiers avec une moyenne de 16,12% et les 92 heures par an perdues dans les embouteillages. Deux critères où Nîmes figure sur le podium. En décembre dernier, une étude américaine avait révélé que la capitale gardoise était la troisième ville la plus embouteillée de France en 2021. On pourrait volontiers y ajouter le bruit des engins de chantier dans une ville sans cesse en travaux. Heureusement, l'ensoleillement - un autre des critères - permet à la cité des Antonin d'éviter le bonnet d'âne. Comme suggéré par Charles Aznavour - hasard du destin, décédé à Nîmes -, il semblerait que la misère soit moins pénible au soleil. Restons zen !
Philippe GAVILLET de PENEY