LA RÉCAP' Le laid débit de l'eau/Deux oreilles et la queue/Piqûre or not piqûre ?
Le laid débit de l'eau. De violents orages, des rafales de vent à décorner les taureaux et des pluies torrentielles. Le sud du Gard a pris des allures de fin du monde ce mardi après qu'un épisode méditerranéen aussi soudain que violent s'est abattu sur le territoire comme jadis la vérole sur le bas clergé, transformant le Rhony en un incontrôlable mascaret qui a tout emporté dans son sillage boueux. De Quissac à Sauve, Calvisson et Caveirac en passant par Corconne, Langlade, Saint-Dionizy, l'autoroute A9, Nîmes et sur un large secteur, les routes coupées, les rues inondées, les toits effondrés, les arbres arrachés et les voitures bloquées par la montée des eaux déroulaient à l'infini d'un horizon bouché un apocalyptique panorama de désolation. Si les dégâts matériels sont incommensurables et que certains sinistrés ont vu toute leur vie disparaître en quelques minutes dans la fange, on se consolera de ce que, cette fois-ci, contrairement à celui de Valleraugue il y a tout juste un an, l'épisode n'a pas fait de victime. Dans un département déjà naturellement exposé et qui le sera encore plus en raison du réchauffement climatique, cet avertissement - qui n'est pas sans frais - rappelle avec acuité l'impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de continuer à doter le territoire d'équipements structurants et de faire cesser la bétonisation tous azimuts des espaces naturels, sacrifiés sur l'autel des profits pour enrichir une poignée de nantis et de pseudo-promoteurs cupides. Après les paroles, des actes.
Deux oreilles et la queue. En marge de la Feria des Vendanges qui a débuté ce jeudi, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a été honoré par l'association française des Aficionados Practicos pour l'anniversaire des 20 ans de sa prise d'alternative à la Mairie. 20 ans d'un pouvoir sans partage durant lesquels le premier magistrat nîmois, qui ne fait pas mystère de ses amitiés pour certains représentants de la profession comme l'impresa Simon Casas, a défendu becs et... cornes la tauromachie. Et pas seulement pour des raisons bassement électoralistes mais aussi par atavisme et mimétisme. On n'oubliera pas en effet que dans l'arène politique, le "matador" Fourniernîmio - je n'ai pas trouvé mieux, mais je suis ouvert à d'autres propositions ! - s'est construit un joli palmarès et a fait valoir un irréfragable sens de l'estoc en coupant les deux oreilles et la queue à quelques quelques beaux spécimens comme son ancien allié, l'ex-président centriste de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, le patron de l'UDI gardoise et ex-conseiller départemental, Thierry Procida, ou, plus récemment, à son fidèle compagnon de campagne, Marc Taulelle. Olé !
Piqûre or not piqûre ? Pour paraphraser le monologue du prince Hamlet, "Piqûre or not piqûre ?" Telle est la question... qui se pose aux personnels des établissements de santé, des établissements médico-sociaux, des entreprises de transport sanitaire, aux aides à domicile, aux étudiants en santé et aux sapeurs-pompiers. Autant de catégories socio-professionnelles qui travaillent au contact de personnes fragiles. Ces personnels avaient jusqu'à mercredi pour apporter la preuve de leur entrée dans le parcours de vaccination imposé par le Gouvernement. Ce vendredi, le ministre de la santé, Olivier Véran indiquait qu'en France 3 000 personnels d'établissements de santé ou médico-sociaux s'étaient d'ores et déjà vus signifier leur suspension administrative. Dont une quinzaine au centre hospitalier universitaire de Nîmes. En attendant les autres... Car il apparaît peu probable que le Gouvernement, quitte à prendre le risque de se voir désigné à la vindicte populaire en cas de fermeture d'établissements de santé ou assimilés, ne plie dans le bras de fer qu'ont engagé ceux qui, par convictions philosophiques, médicales ou personnelles, ont décidé de passer outre et persistent dans leur refus. Quitte à s'infliger ce qui pourrait s'apparenter pour certains à une mort professionnelle et, au mieux, à une condamnation à se réinventer un avenir. D'autres ont reconsidéré leur position en réécoutant Brassens : "Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente...".
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