LA RÉCAP' Nathalie Valentin mieux que Pamela Anderson ?, les Crocos pataugent dans le marigot, la douce musique de chanvre
Tous les samedis à 19 h, Objectif Gard vous propose un rendez-vous sous la forme d'un flash-back sur les événements, petits ou grands, qui ont ponctué la semaine. C'est parti pour la Récap' !
Nathalie Valentin mieux que Pamela Anderson ? Cette semaine, à la faveur de la mise en ligne sur la plateforme Change.org d'une pétition "Non aux 200 000 euros pour la corrida" qui s'oppose à ce que la municipalité accorde 201 587 euros à la société Simon Casas Production, organisatrice de corridas, la querelle entre "anti" et "pro" a rebondi et rouvert un débat qui ne sera jamais clos. À l'initiative de cette pétition, la Nîmoise Nathalie Valentin, militante anti-corrida revendiquée, fait valoir que l'argent du contribuable n'a pas à être utilisé pour "des spectacles qui consistent à piéger, tourmenter et blesser à mort des êtres vivants (taureaux) à l'aide d'armes blanches ," et estime que l'argent public devrait être utilisé "à des œuvres bien plus utiles et urgentes" plutôt qu'à "servir ces spectacles dignes des jeux du cirque, qui plus est pour satisfaire une minorité". Arguments recevables ou prétextes fallacieux ? Chacun se fera son opinion et sa religion sur la corrida et sur le bien-fondé de compenser les pertes d'exploitation d'une société privée prestataire de service, un aléa prévu contractuellement. Nonobstant, le nombre de signataires de la pétition et la capacité des anti-corrida à mobiliser autour de leur cause (60 262 pétitionnaires, chiffre arrêté ce samedi à 17h21, NDLR) interroge et en dit long sur l'évolution des mœurs dans une ville de 150 000 âmes abritant la plus grande des sept arènes française de 1ere catégorie. Suffisant pour faire tourner casaque à une municipalité qui s'appuie sur un puissant électorat de Droite plutôt versé dans le traditionalisme et qui a fait le choix de maintenir les spectacles taurins en pleine pandémie de coronavirus ? Poser la question, c'est certainement déjà y répondre et on souhaite à Nathalie Valentin, qui à terme désire remettre la pétition au maire et aficionado Jean-Paul Fournier, plus de chance que l'actrice américano-canadienne Pamela Anderson qui, refoulée aux portes de la mairie, avait essuyé un camouflet et une fin de non-recevoir il y a quelques années lors une démarche jumelle.
Les Crocos pataugent dans le marigot. À Nîmes le ballon ne tourne plus très rond sur la planète foot. On ne reviendra pas sur les résultats jusque-là catastrophiques des Rouge et Blanc qui restent sur une série de sept matches sans victoire et une sévère déculottée face à un autre mal classé, Strasbourg (5-0). Car certes le niveau d'ensemble affiché par les Crocos reste très loin des canons habituels des pensionnaires de Ligue 1. Mais la plus belle fille du monde ne peut offrir que ce qu'elle a et si les joueurs sont les premiers à blâmer pour leurs piètres performances sur le terrain et le manque de combativité et de fierté dont ils font preuve, ils ne sont pas responsables de l'incurie d'une direction qui depuis des années s'est surtout faite remarquer par son mépris et son dédain envers les supporters, la section amateur, les anciens joueurs et, soit dit en passant, la presse. Soit ceux qui font l'âme d'un club et marquent durablement son empreinte et la dernière citée qui a vocation, en tant que héraut des héros, d'en écrire l'histoire. Choisir de sucrer la gratuité de l'accès au stade qui bénéficiait aux vieilles gloires du NO c'est délibérément leur manquer de respect et déféquer gaillardement sur la butte de la "cathédrale" Jean-Bouin, théâtre historique de tous les exploits passés. Dédaigner la formation c'est faire table rase de l'histoire du club et raturer du palmarès nîmois quatre coupes Gambardella (Le NO est 2e ex-aequo derrière l'AJ Auxerre, 7 victoires, au nombre de titres). Porter plainte contre ses propres supporters - même si certains d'entre eux ne sont pas exempts de tout reproche - c'est s'attaquer à ceux qui sont les garants indéfectibles de la pérennité du club et sa substantifique moelle et manquer de considération pour des passionnés pas vraiment fortunés qui, outre leur investissement personnel, se saignent aux quatre veines pour faire vivre les tribunes et pousser derrière leurs joueurs. Mais peu importe au fond si les Crocos devaient redescendre en Ligue 2 l'an prochain. Le Nîmes Olympique existait avant le président Rani Assaf (qui aura eu comme seul mérite d'investir son argent dans un club alors moribond et en prise avec de graves difficultés, mais n'est-ce pas là la raison d'être des investisseurs ?) et il existera après lui. Et on en est rendu à penser que le plus tôt serait peut-être le mieux.
La douce musique de chanvre. Prenez-en de la graine ! Pour les Givelet le doute n'est plus permis : le bien-être est dans le pré. Spécialisée dans la culture de la vigne depuis plus de 30 ans, la famille installée à Servas, près d’Alès, a donné un nouveau tournant à son activité agricole en lançant, le 18 décembre dernier, le premier site du département consacré à la vente de chanvre, une plante riche en cannabidiol, plus connu sous le sigle "CBD". Une idée moins fumeuse qu'il n'y paraît de prime abord mais ceux qui s'imaginent pouvoir s'envoyer en l'air sous les volutes de fumées acres en écoutant du reggae en seront pour leur frais. En effet, parfaitement légale, l'herbe cultivée et récoltée par l'entreprise agricole cévenole est essentiellement à indication médicale et elle est quasiment dépourvue du principe actif en comparaison de celle prisée par les fumeurs de cannabis - moins de 0,2 % de tétrahydrocannabinol. Selon certains spécialistes, elle aurait pour vertu de moduler les niveaux d'anxiété et de réduire le stress. Elle se consomme en infusion « avec un corps gras car le CBD est liposoluble », la meilleure extraction s’obtenant donc « dans du lait écrémé ou dans de l’eau avec un peu de beurre ou d’huile de coco. » Une aubaine quoi qu'il en soit pour le jeune Mathieu Givelet, qui a reçu une trentaine de commandes en 15 jours, et qui, après avoir orchestré l'initiative familiale en écrivant la partition de cette douce musique de chanvre, a désormais l'intention de se diversifier et d'étendre sa culture, « à de la fibre et de la graine. »
Philippe GAVILLET de PENEY