LA RÉCAP' Un petit pschitt ou un gros Proust ? / Et c'est reparti pour un tour / Jeu de mains, jeu de vilains !
Et c'est reparti pour un tour ! Depuis un bon moment déjà, et en même temps que les fumigènes, le torchon brûle entre le président du Nîmes Olympique, Rani Assaf, et le groupe de supporters des Gladiators. Dernier épisode en date de ce feuilleton "je t'aime, moi non plus", samedi dernier lors du match à domicile contre Dunkerque, où une quarantaine de ces ultras ont signifié à l'homme d'affaires-promoteur, via des banderoles, tout le bien qu'il pensait de lui. Alors bien sûr, ces supporters n'ont pas lu "Le Bonheur de séduire, l'art de réussir" de la baronne Nadine de Rothschild et leur langage comme leurs manières empruntent plus sur le pré à la langue verte qu'à Prévert, mais, et même si on ne les défend pas, il n'y a sûrement là pas de quoi fouetter un chat comme Kurt Zuma. Être invité à aller voir ailleurs si on y est et à aller rejouer à la console chez Free ou voir sa virilité remise en cause de façon grotesque et injurieuse ne mérite pas de se draper dans son indignation et de prendre des airs de vierge effarouchée avant de porter plainte et de réclamer dans la foulée ni plus ni moins la dissolution d'une association en menaçant de son intarissable carnet de chèque, de son entregent et de ses avocats. On se prend à penser qu'heureusement pour lui et pour ces clubs, que l'ami Assaf, décidemment bien fragile, ne soit pas président du PSG, de l'Olympique de Marseille, de Nantes, de Saint-Étienne, de Naples, de Barcelone ou de Buenos Aires. C'est dans l'adversité que naissent les grands hommes et c'est au pied du mur qu'on reconnaît le maçon...
Jeu de mains, jeu de vilains. À la rubrique "Il m'a fait ma semaine", le champion est cette fois un conducteur de scooter. Passablement éméché - ce qui ne saurait tenir lieu d'excuse -, arrêté mardi après un accident de la circulation, cet homme a refusé le contrôle d'une patrouille de la gendarmerie arrivée sur les lieux de l'accident. Après avoir insulté les militaires mais loin de s'en tenir là, inspiré par une riche idée et par une humeur facétieuse le gaillard s'est pris d'une envie irrépressible de jouer à "chat-bite" avec l'un d'entre eux. Bien mal lui en a pris ! Ce qui dans un dortoir de conscrits ou dans une colonie de vacances du siècle dernier serait resté au stade d'un jeu puéril de crétins mal dégrossis s'est transformé devant le tribunal en "agression sexuelle" et en "outrage en parole et en geste". Déjà connu pour plusieurs infractions du même acabit, le concerné, qui lui n'a pas la chance de faire de la politique (lire plus haut) a directement écopé d'1 an de prison dont 6 mois assorti d'un sursis probatoire et d'un maintien en détention. Jouer avec l'argent du contribuable, passe encore, mais avec les coucougnettes des gendarmes, c'est non ! On attend maintenant de savoir si le condamné tentera d'imposer à ses codétenus ses goûts en matière de jeu de société ou s'il devra s'en tenir au plus traditionnel mais moins risqué "chat perché".
Philippe GAVILLET de PENEY