Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 15.11.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 1069 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Legs Albert André : Patrice Prat et Philippe Pecout ripostent

Patrice Prat et Philippe Pecout, en 2016 (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Après la révélation des conclusions de l’audit financier de la commune de Laudun-l’Ardoise hier soir, notamment concernant la disparition présumée du legs de l’héritière du peintre Albert André, les deux anciens maires de la commune sortent du silence.

Pas ensemble, les relations entre les deux anciens édiles étant ce qu’elles sont depuis un an, mais pour donner un message qui peut être résumé par Patrice Prat : « le legs n’a pas été dépensé, consommé ou croqué ! » Aux commandes de la commune de 1995 à 2014, Patrice Prat affirme que le legs n’a pas pu être dépensé, « c’est impossible, si nous avions dû l’affecter à une autre dépense, il eût fallu que nous l’inscrivions en dépense et en recette sur les budgets, en aucune manière ce ne fut le cas. Et au préalable, nous aurions dû informer et obtenir l’accord des exécuteurs testamentaires. »

Reste que le compte à terme sur lequel avaient été placés les 520 000 euros destinés exclusivement à rénover et transformer la maison d’Albert André en maison d’artistes, légués par son héritière Jacqueline Bret-André, a bien été clôturé début mars 2014, à la toute fin du mandat de Patrice Prat. « Le compte clôturé n’a rien d’anormal, rétorque l’ancien maire et parlementaire. D’ailleurs, il n’aurait jamais dû exister. » L’ancien élu affirme que l’ouverture de ce compte en 2007 avait été réalisée sur conseil du comptable public, avant que le même comptable public ne leur suggère de le clôturer, « car il rapportait infiniment peu. C’est la raison pour laquelle il a été préconisé de le transférer sur le fonds de roulement et non pas sur le budget principal de la commune », affirme Patrice Prat.

Il n’en reste pas moins que le legs est prétendu disparu par l’audit. « Mais le fonds de roulement n’a jamais été déficitaire ou égal à zéro, affirme Patrice Prat. Il est en moyenne sur les 5 dernières années autour d’1,5 million d’euros, c’est trois fois le montant du legs. » Donc pour lui, l’accusation de dilapidation dudit legs est « une absurdité. »

Son successeur Philippe Pecout, aux affaires de 2014 à 2018, fait quant à lui part de sa « surprise » et de sa « stupéfaction. » « C’est quelque chose d’incohérent et complètement fou ! » lance-t-il, avant d’affirmer que « cette mise en cause de (sa) gestion communale est insupportable. » Affirmant avoir besoin de « (se) pencher sérieusement sur le dossier pour avoir tous les éléments », il réaffirme que la somme était, et c’est logique, « sanctuarisée. » Raccord avec son prédécesseur et ancien mentor sur la raison de la clôture du compte à terme, « qui ne rapportait plus rien », il nie l’accusation de dilapidation du legs : « pour moi c’est complètement faux. »

Reste que les travaux, pourtant financés par le legs, n’ont jamais été effectués, ce qui pourrait apporter de l’eau au moulin des conclusions de l’audit sur la disparition des fonds. Pour Philippe Pecout, la raison est simple : « pendant quatre ans j’ai essayé de trouver un projet cohérent avec le comité de pilotage, mais aujourd’hui encore il n’y a pas de projet défini. »

Sur l’état général des finances de la commune pointé par l’audit, « il ne fait que confirmer ce que nous savions déjà », lance Patrice Prat, arguant du rapport de la Chambre régionale des comptes réalisé en 2016. « Je me fie surtout au contrôle de la Chambre régionale des comptes, estime Philippe Pecout. Cet audit est un peu fort de café. C’est un audit privé, commandité par une municipalité qui a été longuement dans l’opposition. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Vous pouvez retrouver les chiffres officiels des finances de la commune de Laudun-l’Ardoise (et de toutes les autres communes du pays) ici.

Thierry Allard

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