LE 7H50 de Daniel Augello, président d'Initiative Gard : "L'envie chez les porteurs de projet est toujours là"
Un nouveau stand s'est installé dans les allées de la galerie Cap Costières à Nîmes. Il est réservé aux entreprises soutenues par Initiative Gard. Pour l'ouverture, le lundi 14 juin, c'est l'équipe du parc Dinopedia qui a investi cet emplacement mobile mis gratuitement à disposition par la société foncière Mercialys, gérante du centre commercial nîmois. Daniel Augello, chef d'entreprise et président d'Initiative Gard, répond aux questions d'ObjectifGard.
ObjectifGard : Rappelez-nous d'abord ce qu'est Initiative Gard ?
Daniel Augello : L'association existe depuis plus de 20 ans dans le Gard. Notre mission est d'aider les créateurs, repreneurs d'entreprise ou les entrepreneurs qui souhaitent se développer, en leur donnant un coup de pouce financier via un prêt à taux zéro. Ce prêt nous le faisons aux porteurs de projets, donc on améliore les fonds propres de la personne qui apporte l'argent à l'entreprise, ce qui aide dans les transactions bancaires. Nous nous occupons du montage du dossier qui parfois arrive chez nous bien aidé par la CCI, la CMA, les banquiers, les experts comptables etc, et nous passons en comité. Si le dossier est validé, nous remettons le chèque à la personne que nous continuons à suivre après, avec qui nous gardons un lien. On peut prêter jusqu'à 40 000 euros, ce qui peut dans certains cas être doublé avec un fonds spécifique Occitanie pour la transmission. Ce qu'il y a d'important dans ce processus pour le porteur de projet, c'est de pouvoir débattre parce que la plupart du temps quand on a besoin d'argent que ce soit chez le "bonhomme tout vert" ou chez le banquier, on monte un dossier, on envoie un mail, un courrier, et on attend une réponse. Là, il doit convaincre les membres du comité qui sont les seuls décideurs de l'octroi ou pas du prêt.
Quels sont vos critères pour attribuer un prêt à taux zéro ?
L'entreprise doit avoir un dossier viable, l'objectif n'est pas de rajouter à ces personnes une charge supplémentaire. Même si c'est du taux zéro, il y a tout de même un remboursement qui se met en place. Il faut que les gens croient au projet. Pendant une vingtaine de minutes, on analyse l'intégralité du projet, avec les documents d'un côté, le discours de la personne et on échange.
Depuis le début de l'année, combien de dossiers ont été présentés et retenus ?
Sur 2021 à fin mai, on est à environ 70 dossiers présentés que ce soit de la création, de la reprise ou du développement d'entreprise, et 68 acceptés. On a un faible taux de refus parce que les dossiers sont bien montés en amont et qu'ils tiennent la route. Si on se projette à trois ans - parce qu'obtenir les fonds n'est pas suffisant, il faut ensuite réussir à faire vivre l'entreprise - nous avons un taux de pérennité qui est de 93%.
La crise sanitaire n'a donc finalement pas découragé les porteurs de projet ?
L'envie chez les porteurs de projet est toujours là. Il y a une crainte bien sûr, mais elle est mesurée. De toute façon, même sans crise, quand vous créez, il y a une crainte. Je le sais, je ne suis pas né patron. Le jour où vous vous réveillez et que vous vous dites : "je vais créer mon entreprise", au fur et à mesure que vous avancez vous récoltez les fruits de votre réflexion et ça vient vous aider à avancer sur le chemin de la création. Il y a toujours des projets, cela peut venir des personnes qui sortent de l'école, de salariés etc. Malgré la période actuelle, il y a des entreprises qui tournent, il n'y a pas eu beaucoup de défections d'entreprise. Les chiffres présentés au tribunal de commerce sont très honorables pour l'année. Le tout est de bien mûrir son projet parce que les membres du comité connaissent la situation, ils ont eu chacun dans leur domaine un retour sur la situation économique du département ou de tel ou tel secteur d'activité.
Lundi, vous avez inauguré le stand dédié aux porteurs de projet soutenus par Initiative Gard, mis à disposition par Mercyalis. Expliquez-nous le concept ?
Nous avons été contactés par Laura Biolé, directrice de la Galerie Cap Costières, qui a souhaité en complément du partenariat national entre Mercyalis et Initiative France dont nous faisons partie, mettre à notre disposition et donc aux porteurs de projet aidés par Initiative Gard sur l'ensemble du département, un espace dédié. Cela permet à ces personnes qui n'ont peut-être pas de commerce ou d'atelier physique, d'être un peu plus visibles. J'espère que ça leur mettra le pied à l'étrier pour essayer d'avoir quelque chose de physique si tel est leur souhait. Pour Dinopédia Parc qui inaugure ce stand et dont les équipes viennent de La Grand-Combe, cela leur permettra de mettre un pied à Nîmes, de se faire connaître directement et d'être au contact du client. Nous voulons mettre en avant notre activité et nos porteurs de projet qui font la richesse de notre activité parce qu'on vit pour eux et par eux.
Propos recueillis par Stéphanie Marin