LE 7H50 de Dirk Offringa, tête de liste EELV du Gard : « Si vous voulez plus d'écologie à la Région, votez EELV ! »
Ces six dernières années, les Écologistes ont géré la Région Occitanie au côté de la présidente PS, Carole Delga. Mais cette fois, ragaillardis par leur score aux élections Européennes, les membres d'EELV feront cavalier seul au premier tour des élections, le 20 juin. Explications avec Dirk Offringa, la tête de liste du Gard.
Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?
Dirk Offringa : J’ai 64 ans, je suis né aux Pays-Bas à Utrecht, capitale du vélo. J’ai la nationalité française et je suis un professionnel du spectacle. Comme tous mes camarades, je suis totalement à l’arrêt : mon dernier concert date du 13 février 2020. (...) Mon engagement politique remonte à mes années lycées, lorsque Israël avait décidé de construire une barrage privant les Palestiniens de l’irrigation du Jourdain.
Comment êtes-vous arrivé à Nîmes ?
Oh, c’est une sacrée histoire ! Aux Pays-Bas, les études que je faisais ne me rendaient pas très heureux. On était dans les années 70, j’avais envie de liberté. Du coup avec des copains, on a décidé de voyager. Et c’est dans le Gard que j’ai rencontré la mère de mes enfants. Je vis aujourd’hui à Saint-Anastasie. Pour moi, ce département est une magnifique terre d’accueil. C’est important de se sentir accueilli lorsque l'on vient d'un autre pays.
« Le bilan de Carole Delga est partiellement le nôtre »
Pourquoi avez-vous pris la tête de liste dans le Gard pour les Régionales des 20 et 27 juin ?
Depuis des années, j’ai les mains dans le cambouis pour faire marcher notre parti. À un moment donné, on a envie de concrétiser tout ça et de participer réellement à l’élaboration des politiques pour nos concitoyens. Quand j’ai décidé de demander la nationalité française, c’était pour pouvoir rendre quelque chose à ce pays qui m’a accueilli. Alors, si vous voulez plus d’écologie à la région, votez EELV ! Notre liste L'Occitanie Naturellement, rassemble des écologistes mais aussi des militants de Génération.s.
Aujourd’hui, à la Région, les Écologistes sont alliés à la présidente PS sortante, Carole Delga. Pourquoi ne pas vous unir avec elle dès le premier tour ?
On fait partie de la majorité, effectivement. Seulement, l’Occitanie a besoin davantage d’écologie que ce que nous avons pu faire avec Carole Delga. Je pense aux parcs naturels régionaux, pas assez nombreux, ou encore à la culture qui pourrait avoir une place plus importante dans les politiques menées. En la matière, ce mandat a été plutôt décevant.
Pourtant dans le Gard, Carole Delga a freiné la création d’un deuxième four pour l’incinération de Nîmes. Cela ne vous convient-il pas ?
Bien sûr. Attention, je ne dis pas que nous sommes partis en claquant la porte… Pas du tout ! Le bilan de Carole Delga est partiellement le nôtre. Mais si on veut plus d’écologie, il faut plus d’écologistes !
« On mesure évidement le rapport bénéfice-risque »
Peut-on dire que ce scrutin vous servira à tester votre popularité suite à vos résultats aux élections Européennes 2019 ? Rappelons que dans le Gard, EELV est arrivé troisième avec 11,29% des voix.
Il y a de la stratégie politique, c’est évident. Contrairement aux élections Départementales, c’est un scrutin de liste à la proportionnelle.
N’y a-t-il pas un risque d’avantager le Rassemblement national en partant divisé avec Carole Delga ?
Non, je ne pense pas. Dans chaque décision, on mesure évidement le rapport bénéfice-risque. S’il y avait un risque réel, nos adhérents auraient opté pour l’union dès le premier tour. Comme je vous l’ai dit, les règles électorales des Régionales ne sont pas les mêmes que celles des Départementales, où le danger est réel.
Quel regard portez-vous sur les Écologistes comme Aurélie Genolher qui ont choisi de se rallier dès le premier tour à Carole Delga ?
Je préfère ne pas m’exprimer là-dessus. Ce sont des amis écologistes. Ce sont leurs choix personnels.
« Alès, une ville où tout est à refaire »
Votre candidat EELV à la présidence de la Région, Antoine Maurice, est peu connu dans le Gard. De qui s’agit-il ?
C’est un militant écologiste de Toulouse. Il a failli prendre la mairie aux dernières Municipales grâce à une liste d’union. Lui et le maire de Grenoble, Éric Piolle, étaient dans le Gard début avril. On a fait un déplacement en petit comité à Alès, une ville où tout est à refaire.
Enfin, si vous aviez une mesure concrète à mettre en place à la Région, quelle serait-elle ?
Joker ! Il y en a tellement. Bon, je dirai la création d’un parlement de la culture. La culture, ce n’est pas que du spectacle. Le but de ce parlement serait de recréer du lien entre tous les acteurs, mais aussi en faisant participer les citoyens pour décider des politiques culturelles.
Propos recueillis par Coralie Mollaret