Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 29.11.2017 - abdel-samari - 3 min  - vu 456 fois

LE 7H50 de Franck Proust : "une Europe qui agit et qui protège"

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a reçu Franck Proust dans le cadre d'une consultation en vue des élections européennes. L'occasion pour Objectif Gard de faire le point avec le député européen Les Républicains, invité du 7H50.

La semaine dernière, le Président de la République a reçu Franck Proust et Bernard Accoyer dans le cadre d'une consultation des responsables de parti en vue d'une éventuelle modification du mode de scrutin des élections européennes. Plusieurs sujets européens d'actualité ont aussi été abordés. L'élu nîmois raconte...

Objectif Gard : Pourquoi avez-vous rencontré Emmanuel Macron ?

Franck Proust : cette rencontre a eu lieu dans le cadre des consultations en vue du changement de mode de scrutin des élections européennes. Les nouvelles régions bouleversent le mode de scrutin qui avait cours jusque là. Deux choix s'imposent à nous : un scrutin sur le modèle régional, mais cela obligera à fusionner certaines régions pour respecter la proportionnelle, ou un scrutin national. Cette dernière option en reviendrait à la configuration de 1997 et aurait pour conséquence de sanctionner la politique nationale.

Cette option ne vous convient pas ?

Ce qui m'importe c'est de conserver un ancrage local. En tant que députés européens, nous sommes l'interlocuteur privilégié et le gestionnaire des fonds européens. On parle avec les Chambres Consultaires, la Région, etc. Nous sommes impliqués dans les décisions locales que ce soit la LGV ou encore la Base civile. C'est la raison pour laquelle je crains qu'avec la règle du non-cumul des mandats, nous ayons des députés tentés de rester davantage à Bruxelles que dans leur territoire et qui soient ainsi déconnectés des problématiques de leur territoire.

Vous avez profité de votre rencontre avec le Président pour évoquer aussi les sujets d'actualité au niveau européen ?

Nous avons effectivement discuté du projet de révision des instruments commerciaux pour mieux détecter toutes les formes de dumping et en particulier celui mis en place par les Chinois. Emmanuel Macron, je tiens à le souligner, avait pris position en ce sens avec Angela Merkel (La Chancelière Allemande, NDR). Je porte d'ailleurs le rapport sur la protection des investissements étrangers en Europe. C'est un sujet extrêmement important que nous ferons voter à l'été 2018 pour une mise en application à la fin de l'année. Ma volonté est claire : je ne suis pas contre les investissements étrangers mais nous devons être vigilants quand cela impacte l'ensemble des chaînes de valeur et crée de la dépendance. C'est le cas pour ce qui concerne les domaines de la défense, les télécommunications, le transport, l'énergie... L'enjeu est donc de maîtriser les investissements étrangers afin que leur part dans le capital d'entreprises ou de secteurs stratégiques ne dépasse pas les 20%. Nous devons donc avoir une Europe qui agit et qui protège.

Comment analysez-vous les six premiers mois d'Emmanuel Macron à la tête de l'État?

Emmanuel Macron a favorisé une chose : redonner une image positive de la France sur la scène internationale. Il est jeune, habile, intelligent. Sa victoire a montré aussi que les français sont plus pro-européens que l'on a pu le croire. Entre l'Europe de Macron et le Frexit du Front National, les Français ont tranché. Et je souligne son attachement à l'Europe par la présence systématique du drapeau européen pendant sa campagne. Il a remis l'Europe sur le devant de la scène. Pour autant, l'Europe doit défendre les européens. C'est la raison pour laquelle je suis contre le principe d'une Europe fédérale. L'Europe d'il y a 20 ans a disparu. Le logiciel n'est plus le même. Nous avons une culture, une identité, une histoire et nous souhaitons la conserver. Mais en étant ouvert sur les diversités de chacun.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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