LE 7H50 de Hervé Giély : « Sans deuxième four pour l'incinérateur, la TEOM va exploser ! »
Favorable à l’implantation d’un deuxième four dans l’incinérateur nîmois, le président du Sitom Sud Gard (Syndicat de gestion et traitement des déchets) répond à l’élu départemental de Nîmes, Richard Tibérino, inquiet que son canton devienne « une poubelle ».
Objectif Gard : Richard Tibérino est opposé à la création d’un deuxième four à Nîmes. Comprenez-vous sa position ?
Hervé Giély : Il fait de la politique ! Certains élus nîmois sont conscients du problème. Soyons clairs : sans deuxième four à l'incinérateur, la TEOM (Taxe d'enlèvement des ordures ménagères) va exploser ! Les cinq syndicats de traitement de déchets du Gard vont devoir se regrouper. C’est une exigence de la loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République) votée en 2015. S’il n’y a pas de deuxième four, c’est une hausse de 40 à 60% de déchets qui partira à l’enfouissement. Une filière de traitement qui coûte beaucoup plus chère que l’incinération.
Pour l’instant, il n’est pas question de regroupement…
Ça va le devenir, avec l’application de la loi NOTRe. Nous avons une réunion, en ce sens avec Monsieur le préfet, le 16 décembre.
Y a-t-il une autre raison pour que le deuxième four soit construit à Nîmes ?
Oui, ça concerne l’extension du chauffage urbain, utilisé par 5 600 foyers nîmois, l’hôpital de Nîmes et certains bâtiments communaux. Ces derniers se chauffent en partie grâce à l’incinérateur qui leur fournit plus de 51% de chaleur renouvelable. Ça permet aux usagers de profiter d’une baisse de la TVA de 20% à 5,5%. On sait, par exemple, que le centre hospitalier fait 500 000€ d’économies par an. Or, pour étendre le chauffage urbain, il faut conserver la même proportion de chaleur renouvelable, sous risque de perdre la TVA réduite.
Pour justifier son opposition à ce deuxième four, Richard Tibérino indique que le nombre de camions en provenance du Gard rhodanien triplerait…
Ce n’est pas vrai ! Les camions de l’Agglo de Bagnols se retrouvent sur plateforme pour déverser leurs déchets dans trois semi-remorques.
Où en-êtes vous de ce deuxième four avec le Conseil régional ?
Avec Madame Langevine, vice-présidente en charge de la Transition écologique, ça ne se passe pas très bien… Elle surfe sur les idées vertes. Pourtant, nous avons apporté la preuve que l’incinérateur de Nîmes ne pollue pas. Les pays d’Europe du Nord, plutôt en avance sur l’écologie, incinèrent plus de 50% de leurs déchets. Pour l’instant, le plan régional ne nous a pas été notifié. Selon mes informations, ils nous ont laissé la possibilité de faire un deuxième four à condition qu’il y en ait un dans la région qui ferme.
Autant dire que ça ne se fera jamais, c’est ça ?
(Rires) Vous avez tout compris ! Par contre, ce plan nous donnerait la possibilité de faire un four CSR (Combustible solide de récupération) afin de brûler les déchets avec une valeur calorifique. Le problème, c’est que ça demande de les trier en amont. Ça occasionne un coût de fonctionnement supplémentaire.
Coralie Mollaret