Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 12.11.2021 - stephanie-marin - 3 min  - vu 774 fois

LE 7H50 de Joseph Pronesti, président de la Banque alimentaire du Gard : "Aujourd'hui, nous travaillons sur la brèche"

Joseph Pronesti, président de la Banque alimentaire du Gard depuis juin 2020. (Photo : S.Ma/Objectif Gard) - Romain CURA

Grâce à une réorganisation et une modernisation de la Banque alimentaire du Gard, les conditions de travail des équipes seront améliorées. Ne reste plus qu'à trouver un nouveau bâtiment pour entreposer les 1 350 tonnes de denrées collectées et redistribuées chaque année par l'association à plus de 28 000 bénéficiaires. Un déménagement programmé en vue de la mise en oeuvre du projet de réhabilitation du Marché Gare de Nîmes. 

Objectif Gard : La semaine dernière, vous organisiez une journée spéciale avec vos partenaires. Quel en était le but ? 

Joseph Pronesti : Avec cette nouvelle présidence, nous allons passer d'une association paternaliste à une association entrepreneuriale. Le but était de présenter à nos partenaires la nouvelle organisation de la Banque alimentaire du Gard. C'est-à-dire désormais, dans l'organigramme, il y a des responsables de secteur, avec des noms que l'on peut identifier. Nous leur avons également présenté un service que nous avons mis en route en 2020 avec une équipe de chargés d'animation réseau. Ils sont les interlocuteurs uniques des associations partenaires.

Pourquoi ce choix, maintenant ?

Parce qu'on a actuellement 80 partenaires qui ont besoin d'informations, mais qui jusqu'à présent passaient par une seule personne et qui n'obtenaient pas forcément leurs réponses à cause d'une surcharge de travail. Cette nouvelle organisation leur permet d'avoir des réponses plus rapides et surtout personnalisées. Nous avons aussi réfléchi pour améliorer l'accueil de ces associations et de leur proposer un ordre de passage planifié. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Aujourd'hui, nous travaillons sur la brèche. Tous les jours, à partir de 10h30 jusqu'à 12h30, nous avons cinq tonnes de denrées alimentaires à trier et à distribuer. C'est l'équivalent de 10 000 repas qui partent tous les jours de la Banque alimentaire. Et c'est difficile pour les bénévoles de répondre à cette pression permanente.

Cette réorganisation est-elle due à une augmentation de votre travail, à davantage de sollicitations ?

Non, c'est pour optimiser... Nous sommes dans un espace réduit. Les règles disent qu'il nous faudrait un mètre carré par tonne distribuée. Nous distribuons 1 350 tonnes par an. Donc il nous faudrait a minima 1 350 m2 d'entrepôt et nous en avons 660 m2. Le but était d'essayer d'optimiser ce petit espace, de travailler dans de meilleures conditions de telle façon à ce que les partenaires ne perdent pas trop de temps à la Banque alimentaire pour redistribuer la marchandise aux bénéficiaires. Toujours en ce qui concerne la réorganisation, j'ai mis un autre service en route qui s'appelle ProxiDon. C'est une plateforme numérique sur laquelle des donateurs peuvent s'inscrire et signaler un don ou des dons. Immédiatement, les associations en périphérie du lieu où se trouve le don sont alertées et celle qui accepte la première l'obtient. On va ainsi lutter contre le gaspillage alimentaire, diminuer l'empreinte carbone et surtout on va pouvoir toucher les petits commerces.

Concernant les bénévoles, au plus fort de la pandémie, de nombreux retraités se sont mis en retrait. Sont-ils revenus depuis ?

Beaucoup sont revenus, mais pas tous. Nous avons perdu environ 50% des bénévoles. Toutefois, nous avons eu des compensations avec l'arrivée spontanée de nouveaux bénévoles mais nous en cherchons encore. En parallèle, j'ai recruté quatre jeunes en BTS en alternance pour anticiper les départs à la retraite de nos salariés actuels. J'ai fait un pari sur la jeunesse. Pendant deux ans, nous allons les former au fonctionnement de la Banque alimentaire pour qu'une fois qu'ils auront leur diplôme, nous puissions leur proposer un CDI.

Vous parliez d'un manque de place. Vous deviez récupérer un bâtiment de 300 m2 accolé à vos locaux actuels. Qu'en est-il ?

On n'a finalement pas pu les récupérer. En revanche, la SPL Agate nous a mis à disposition un autre bâtiment de 300 m2 situé un peu plus loin, mais toujours sur le Marché Gare. Seulement, on est déjà saturé. Actuellement, je cherche de nouveaux locaux puisque dans le cadre du projet de réhabilitation du Marché Gare nous allons de toute façon devoir déménager. Aujourd'hui, nous payons environ 33 000 euros de loyer par an. Ce qui équivaudrait à un emprunt de 400 000 euros sur 15 ans. En ce moment, nous cherchons du côté de Manduel, nous avions une opportunité à Vauvert, mais nous n'avons pas pu la saisir car le propriétaire a eu d'autres propositions plus offrantes que la Banque alimentaire.

Le prochain grand rendez-vous pour la Banque alimentaire, aura lieu le week-end du 26 et 27 novembre...

Ce sera la grande collecte avec 165 magasins à collecter et environ 1 400 bénévoles sur le terrain. Si on arrive à faire 130 tonnes de produits collectés, nous aurons atteint notre objectif. La Banque alimentaire soutient une personne sur trois en situation de précarité soit 28 631 bénéficiaires dans le département. Il faut savoir que notre stock a baissé de 23% alors que le nombre de bénéficiaires a augmenté de 25%, conséquence de la crise.

Stéphanie Marin

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