Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.09.2019 - abdel-samari - 4 min  - vu 5325 fois

LE 7H50 de Marie Sara : "Je suis très intéressée par l'avenir des Ferias de Nîmes"

L'ex-torera Marie Sara ce jeudi 12 septembre 2019 (Photo : AS / Objectif Gard)

L’ex-torera Marie Sara, candidate défaite aux dernières législatives en Petite Camargue, est l'invitée du 7h50 d'Objectif Gard à l'occasion de l'ouverture de la Feria des Vendanges ce vendredi à Nîmes. Interview.

Objectif Gard : Depuis plus de deux ans, nous n'avions plus beaucoup de nouvelles de vous. Comment allez-vous ?

Marie Sara : Je vais très bien. J'ai une vie totalement ancrée dans la région, sur ce territoire que j'aime, la Camargue. Je réside aux Saintes-Maries-de-la-Mer et je m'occupe de chambres d'hôtes. Et je consacre tout le reste de mon temps à la tauromachie, ma passion. Je commente des corridas pour Canal Plus Espagne. Je suis directrice des Arènes des Saintes ainsi que de celles de Mont-de-Marsan depuis 12 ans. Enfin, je m'occupe d'un élevage de toros espagnols de combat à Saint-Laurent d'Aigouze. Un mot aussi sur mon association de défense des valeurs de la tauromachie que j'ai montée avec plusieurs jeunes très dynamique qui sont, je tiens à le dire, brillantissime !

Revenons sur les Législatives et cette défaite. N'est-ce pas encore douloureux aujourd'hui ?

Au contraire, ce fut pour moi une expérience formidable. Un moment de vie que je rêve de vivre à nouveau. J'ai pu défendre des convictions, les valeurs de mon territoire et prendre le temps d'écouter les habitants. Je ne vous cache pas que c'était très prenant intellectuellement et physiquement. La politique c'est un peu comme la tauromachie : on va de peur en peur, de triomphe en triomphe et, quelques fois, d'échec en échec. J'en garde en tout cas un souvenir exceptionnel. Je suis même un peu en manque de cette période.

Vous pourriez vous relancer dans la bataille ?

Oui, malgré l'échec, que je qualifierais de "mesuré". C'était au départ un combat perdu d'avance face à Gilbert Collard sur un territoire où le Rassemblement National est très ancré. L'idée était de ne pas perdre la face. Et cela n'a pas été le cas. Au premier tour, nous étions au coude à coude. Un score inattendu : 32% ! J'ai perdu ensuite au second tour de 124 voix, je crois. Ce n'est rien du tout. C'est presque une personne par commune qui n'est pas allé voter sur le territoire. Tout est question de détail mais j'ai appris beaucoup de choses. Il y aura eu une vie avant et une vie après cette campagne. J'ai ouvert les yeux sur les souffrances des habitants.

Serez-vous candidate pour les Municipales 2020 dans le Gard ?

Diriger une commune, je vous réponds tout de suite : c'est non. Il faut de l'humilité dans la vie. Il faut un projet, une équipe et avoir travaillé en amont sur les problématiques à régler sur la ville en question. On en reparlera pour les prochaines législatives...

Un mot sur la Feria des Vendanges qui s'ouvre à Nîmes ce vendredi. Je présume que vous serez très attentive à ce qui va se dérouler dans les arènes ?

C'est difficile pour moi de vous répondre car comme vous le savez, je suis candidate avec Simon Casas pour la prochaine délégation de service public des arènes de Nîmes. Mais cela ne m'empêche pas de vous confirmer que je suis bien entendu très intéressée par l'avenir des Ferias à Nîmes. Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de prendre la direction des arènes et de la communication de Simon Casas Production. Avec des équipes nouvelles, renouvelées, afin de défendre plus que jamais la tauromachie, son image et décomplexer certaines personnes qui venaient avant dans les arènes et plus du tout aujourd'hui. Il faut rendre le spectacle plus accessible, raconter une belle histoire à chaque fois. Travailler la mise en scène, la beauté esthétique...

"La corrida est autorisée..."

Pourtant, des voix s'élèvent de plus en plus pour demander la fin de ces spectacles avec mise à mort...

On vit un moment difficile, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt. Après la crise économique de 2008, les attentats et le mouvement des anti-corridas, des vegans et animalistes, un peu fascistes de mon point de vue, le spectateur s'est détourné peu à peu des corridas. Pourtant, cette culture est minoritaire. Elle devrait être protégée. Je peux comprendre que l'on n'aime pas ces spectacles mais il faut laisser les aficionados vivre leur passion. D'autant que la loi l'autorise dans plusieurs départements français dont le Gard. Où est le problème ? Par ailleurs, je voudrais rappeler que la tauromachie est avant tout éducative. Elle prône le courage, la bravoure, le goût du risque, etc. Il faut que ces valeurs soient à nouveau partagées. Je dis souvent qu'il faut remettre le taureau dans la rue. La Feria c'est aussi et surtout la mixité sociale, ne l'oublions pas. Il faut que la fête soit partout, dans tous les quartiers de la ville.

Une polémique est née cet été suite à la présence de ministres dans les arènes de Bayonne pour assister à une corrida. Pensez-vous que le Président Emmanuel Macron pourrait faire un pas en arrière sur les spectacles taurins avec mise à mort ?

Je ne le crois pas. J'ai eu l'occasion d'en parler avec lui directement avant l'officialisation de ma candidature en Petite Camargue lors des Législatives de 2017. Je ne voulais pas que ma carrière dans la tauromachie puisse être un frein aux convictions portées par le parti La République en Marche. Emmanuel Macron a été clair : la corrida est autorisée dans plusieurs départements français : une loi l'encadre, ça fait partie de la culture française. Il n'y a donc aucune raison d'en changer.

Vous avez encore des nouvelles de lui ?

De temps en temps...

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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