Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 01.07.2021 - abdel-samari - 5 min  - vu 4747 fois

LE 7H50 d'Olivier Galzi, vice-président d'Edeis : "Nous avons des objectifs ambitieux pour l'aéroport de Nîmes"

Olivier Galzi, vice-président chez Edeis Photo DR Objectif Gard

Il est rare dans les médias et pourtant, l'ancien journaliste de France Télévisions et de TF1 qui s'est reconverti dans les affaires a accepté un entretien avec Objectif Gard pour évoquer les projets autour de l'aéroport de Nîmes. Olivier Galzi, vice-président du groupe Edeis est l'invité du 7H50.

Objectif Gard : Vous venez de remporter une nouvelle fois la délégation de service public de l'aéroport de Nîmes. Quels sont vos projets ?

Olivier Galzi : C'est assez simple, on considère qu'un aéroport est l'un des instruments essentiels à l'attractivité et au développement économique d'un territoire. Au-delà de la gestion technique et des aspects sécuritaires, notre mission est de faire de l'aéroport un outil au service du territoire. Il faut travailler le mieux possible pour la promotion. Bien entendu, il est question ici d'avoir une approche efficace pour générer et développer des pôles aéro-industriels tout en accompagnant les entreprises présentes sur le site dans leur développement et accueillir des nouvelles entreprises sur la zone aéroportuaire.

Quels sont les atouts de cet aéroport nîmois ?

Ils sont nombreux. C'est d'abord la porte d'entrée de plusieurs territoires. Je pense au fameux ''triangle d'or'' qui rassemble le pays d'Arles et Avignon. La Camargue, les Alpilles, la Provence, c'est tout cela l'aéroport. Il nous faut d'ailleurs mieux le marketer pour que demain la Provence ce ne soit pas que Marseille mais aussi Nîmes. En tant qu'acteur de l'aérien et du tourisme, nous avons dimensionné notre offre en ce sens. On veut investir fortement dans l'infrastructure. C'est quand même un engagement de 3 millions d'euros, au total 15 millions d'euros sur l'ensemble du contrat qui va jusqu'en 2028. J'ajoute que nous allons mettre en place une véritable « task force » avec le recrutement d’un responsable commercial dédié basé à l’aéroport de Nîmes. Il aura en charge le développement des lignes et l’animation du pack territorial. Ce recrutement sera lancé dès cet été avec la création dès cette année d’un conseil des partenaires regroupant les principaux acteurs du tourisme de la zone de chalandise exclusive de l’aéroport de Nîmes. Et enfin, nous avons à coeur de travailler en complémentarité avec les équipes de Nîmes métropole et avec le président lui-même sur les liens avec les compagnies aériennes.

"Franck Proust a une véritable vision du territoire"

Qu'est-ce qui change par rapport à la gouvernance précédente de Nîmes métropole ?

Beaucoup de choses. Franck Proust a une véritable vision du territoire. Il est très aligné sur les sujets de l'aéroport et son avenir. Nous avons une collaboration étroite dictée par la stratégie publique de Nîmes métropole. On est dans le concret véritablement.

Cela se matérialise de quelle façon ?

Très simplement par la création d'une société à mission rendue possible par la Loi Pacte qui introduit dans le droit français la possibilité pour les entreprises privées de définir leur mission pour le bien commun ainsi que des objectifs sociaux et environnementaux pour poursuivre la mission qu'elles se donnent. Ce n'est pas parce que l'on est une entreprise privée que l'on ne peut pas être dans le service public rendu à la population. Nous sommes aujourd'hui finalement un outil privé au service de la gestion publique. C'est notre vision, nous ne sommes pas qu'un délégataire de service public, on veut aller plus loin pour l'intérêt de tous.

Pour réussir cette mission, Franck Proust a été clair : il veut plus de passagers et plus de lignes...

Nous l'avons bien en tête avec un objectif de 400 000 passagers d'ici 2028. C'est un objectif très ambitieux, qui permettrait de doubler le nombre de passagers par rapport à la période pré-covid. Mais je pense que c'est tout à fait réalisable à condition aussi de générer une nouvelle marque sur cet aéroport. C'est à Nîmes métropole de décider mais "Aéroport grande Provence" ou "Sud Provence" pourrait avoir du sens. Et puis, nous avons aussi un travail de fond à réaliser pour attirer des compagnies aériennes. Mais on a des atouts donc on est confiants. D'abord parce que la crise a montré que les passagers veulent arriver au plus près de leur destination. Ensuite, les aéroports régionaux ont moins souffert que les grands aéroports par la plus faible connexion internationale et les obligations sanitaires pour voyager. Enfin, les gens ne veulent pas se retrouver dans des grands complexes de mobilité bondés de monde. Ils cherchent donc des solutions en local.

"On est des développeurs de territoires"

Quelles sont les lignes en prévision ?

D'abord, il nous faudra s'appuyer sur les lignes historiques de Ryanair : Bruxelles, Londres, Fès, Marrakech. Ensuite, nous travaillons avec de nouveaux opérateurs pour densifier l’offre avec des destinations en phase avec les attentes de la Métropole. Des lignes à destination notamment des villes jumelées avec Nîmes (Vérone, Cordoue ...) ou sur des destinations à enjeu pour le tourisme local (Europe du Nord). Rappelons qu'un euro investi dans le développement des lignes entraîne 40€ de retombées économiques pour le territoire. Ce n'est pas rien. Reste aussi le contexte économique favorable à un aéroport comme Nîmes. Je le vois dans les discussions avec les compagnies aériennes, les lignes bougent tout le temps. Il y a donc plus de souplesse. Tout devient alors possible. On a donc de l'ambition, certes, mais on mettra les moyens pour obtenir des résultats.

Edeis est au coeur de l'actualité à Nîmes ces derniers jours avec aussi la délégation des monuments historiques de Nîmes qui vous venez de rafler à l'opérateur Culturespaces...

Je crois que la décision sera officialisée puis votée par les élus nîmois dans quelques jours. Vous comprendrez que je ne peux pas m'exprimer pour le moment. Toutefois, ce que je peux vous dire c'est qu'avec le président d'Edeis, Jean-Luc Schnoebelen, notre volonté est de sortir du carcan de l'opérateur uniquement technique. On est plutôt des développeurs de territoires. Avec la volonté de diminuer à chaque fois la subvention publique dans l'optique de créer de nouvelles sources de revenus et un meilleur service aux clients. Aujourd'hui, l'aéroport de Nîmes, ce n'est pas que des avions qui décollent ou qui atterrissent. C'est un cluster d'entreprises, c'est du foncier, de la gestion de parking, de la distribution de fioul, etc. Il y a différentes branches qui permettent des économies d'échelles et réduisent les coûts pour investir mieux et efficacement. Avec davantage de marges de manœuvre. Comme pendant la crise covid, on peut être résilient. Ainsi sur le volet "culture", nous on veut mettre toutes les synergies et les flux dans un même objectif : faciliter et développer l'attractivité.

Mais finalement, pourquoi Edeis aime autant Nîmes ?

Sans tout personnaliser autour de moi, c'est peut-être aussi parce que c'est un territoire que je connais bien. J'ai passé une bonne partie de mon enfance ici. J'ai même travaillé à la Feria de Nîmes pendant mes études en faisant quelques jobs étudiants. J'y ai des amis, une partie de ma famille. Il y a forcément un lien inexplicable. C'est chez moi ici. J'ai donc envie de valoriser ce territoire.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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