LE 7H50 Léopold Rosso et Caroline Breschit : "Ensemble, on a pris des coups et fait avancer le territoire"
Élus au conseil départemental pour le canton d'Aigues-Mortes, une division administrative regroupant près de 35 000 habitants, Léopold Rosso et Caroline Breschit reviennent sur le bilan de la mandature et sur les enjeux d'avenir.
Objectif Gard : Quel bilan tirez-vous de ce mandat au conseil départemental ?
Caroline Breschit : Je suis arrivé au Département en novice. On m'avait parlé de grandes crises et de conflits récurrents au sein du conseil, mais j'ai trouvé dès le départ que l'ambiance était bien plus apaisée que dans nombre de collectivités. La politique ne doit pas être un affrontement permanent. Quand on est élu, c'est pour faire avancer le territoire et l'intérêt général. L'ensemble des conseillers départementaux s'est engagé en ce sens.
Léopold Rosso : C'était ma cinquième mandature, ma quatrième complète. Sans doute la plus apaisée, constructive et structurante pour notre canton.
Quelles avancées retenez-vous pour celui-ci ?
Léopold Rosso : Le contrat territorial mis en place par le président Denis Bouad a favorisé les aménagements structurants. Sur notre canton, le Département a notamment participé à la construction de la médiathèque et aux travaux sur Notre-Dame-des-Sablons à Aigues-Mortes, ceux de l'école de mer et de l'ancien phare au Grau-du-Roi, ou encore de la gare de Gallargues-le-Montueux. Il y a tout un patrimoine que les communes ne peuvent pas entretenir à elles seules. Et puis, il y a eu beaucoup de travaux de voirie sur l'ensemble des communes du canton.
Caroline Breschit : En tant que conseillers départementaux, nous nous devons d'être des facilitateurs pour les maires. Ils décident des projets et nous les soutenons.
Quels seront les grands enjeux des années à venir sur le canton d'Aigues-Mortes ?
Léopold Rosso : Il y a de gros enjeux de mobilité sur le canton. Ces problématiques doivent être réfléchies en gardant à l'esprit les contraintes environnementales. Ce territoire est hyper labellisé, il faut bien communiquer sur ces labels et que les communes se l'approprient. On a tout intérêt à travailler à une montée en gamme sur le territoire et miser sur un tourisme plus qualitatif. Le Grau-du-Roi doit-être un irrigateur pour tout le territoire, de façon à ce que les visiteurs ne soient pas uniquement concentrés sur le littoral et puissent aussi découvrir l'arrière-pays. La réflexion doit être globale, au Département et dans les autres instances.
Caroline Breschit : Cette montée en gamme doit selon moi également passer par la défense des traditions, et je ne parle pas uniquement des traditions taurines. La langue provençale, les costumes, l'histoire de nos territoires... Quand je vois ce que la Bretagne a su développer autour de ses traditions, je me dis qu'on a du potentiel à développer nous aussi. Et puis, l'un des engagements qui tient à cœur, c'est le social. Nous sommes le 4e département le plus pauvre de France. Il y a beaucoup à faire et forcément un décalage important entre nos envies et ce que nous permettent nos finances.
Repartirez-vous ensemble aux prochaines élections départementales ?
Caroline Breschit : Dans la situation actuelle, je trouve la question indécente. Aucune date n'est officiellement fixée et la préoccupation des gens en ce moment c'est tout sauf les élections. Il est trop tôt pour le dire.
Léopold Rosso : Pour l'heure, on est candidats...
Caroline Breschit : On peut l'être comme ne pas l'être. On dit souvent qu'en politique on n'a pas d'amis. Depuis qu'on a été élus avec Léopold, il n'y a pas un jour sans qu'il ne se soit comporté comme tel. Lorsque le maire d'Aimargues m'a retiré mes délégations, il m'appelait dix fois par jour pour savoir comment j'allais. On a pris des coups ensemble. On a fait avancer le territoire ensemble. On a tout fait ensemble. Notre relation va au-delà de la politique. C'est une relation amicale. Et quoi qu'il en soit, on prendra une décision commune dans l'intérêt du territoire.
Au Grau-du-Roi, lors dernières élections municipales la Droite s'est présentée particulièrement désunie et personne n'a obtenu l'investiture des Républicains...
Léopold Rosso : J'étais pourtant le seul encarté à me présenter. Je n'ai pas eu d'explications. Je ne sais pas si j'étais trop vieux ou trop malade...
Pour les Départementales, plusieurs personnalités de Droite pourraient prétendre à l'investiture. Ne craignez-vous pas que les divisions perdurent ?
Caroline Breschit : On prendra une décision pour que la Droite soit unie. Dans l'intérêt du territoire.
Propos recueillis par Boris Boutet