LE 7H50 Nicolas Pellegrini (La France insoumise) : "Changer les choses et contrer le pouvoir d'Emmanuel Macron"
Nicolas Pellegrini, animateur des Jeunes insoumis de Nîmes est heureux de retrouver son parti au centre des enjeux de la Gauche à l'occasion des Législatives. Il est l'invité du 7H50 sur Objectif Gard pour faire le point sur la campagne qui démarre avec une Gauche unifiée.
Objectif Gard : Pensez-vous vraiment que Jean-Luc Mélenchon sera le prochain Premier ministre ?
Nicolas Pellegrini : Honnêtement oui. Il suffit de regarder l'attente d'union chez les sympathisants de Gauche. Et le pôle commun qui vient de se créer, sous-estimé je pense par les sondages. Nous n'avons qu'une seule vocation avec Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis et nos partenaires, changer les choses et contrer le pouvoir d'Emmanuel Macron. Si nous avons la majorité, le président de la République n'aura pas d'autre choix que de nommer celui que nous aurons choisi. Et ce sera sans conteste Jean-Luc Mélenchon.
Pourquoi les Français se déjugeraient-ils quelques semaines à peine après la Présidentielle ?
Parce qu'Emmanuel Macron n'a pas été élu sur son programme, mais pour une majorité de Français, simplement dans le souhait de contrer Marine Le Pen. C'est le président de la République le moins bien élu de la 5e république. Il fait un score plus faible qu'en 2017 et a renforcé l'abstention.
Si vous êtes majoritaire, certains imaginent un blocage du pays...
Dans le fond, les macronistes craignent surtout de ne pas transformer l'essai. En période de cohabitation, le Gouvernement a plus de marge de manœuvre. On pourra davantage agir. Voter des lois et même intervenir par décrets d'urgence sociale et écologique.
Qu'est-ce qui change par rapport aux Législatives de 2017 ?
Tout. Nous sommes rassemblés, avec un accord programmatique. La dynamique est de notre côté. Tout cela favorisera les duels avec l'Union populaire sur de nombreux seconds tours. La division jusque-là empêchait notre présence au second tour. Cette fois-ci, les Français n'auront pas besoin de choisir Emmanuel Macron pour contrer l'extrême-Droite, ils pourront réellement choisir entre deux visions de la société. Deux France bien différentes que l'on veut construire. Je vous le dis, nous avons beaucoup de chance de remporter des circonscriptions cette fois-ci.
Comment faire pour que cette union se concrétise efficacement une fois à l'Assemblée nationale ?
Tout simplement parce que nous sommes tous d'accord sur le fond. Et parce que la répartition des circonscriptions permet que tous les groupes soient parfaitement représentés à l'Assemblée nationale. Je crois que la Gauche dans son ensemble a pris acte des résultats de la Présidentielle. Les Français ont tranché et ont mis La France insoumise en tête. C'est donc qu'ils souhaitent une rupture. Que ce soit les écologistes, les socialistes de tendance libérale, ils sont en net recul. Les militants à la base sont probablement beaucoup plus à Gauche que certains éléphants du Parti socialiste notamment.
Mais votre union fait déjà des dégâts. Le Parti socialiste est en train d'exploser...
C'est une clarification chez eux je crois qui se joue. Ceux qui pendant longtemps ont joué la carte libérale à fond, et qui ont déplacé le centre de gravité historique du Parti socialiste en ont pour leur argent. L'électorat s'est réduit comme peau de chagrin. Je vous rappelle que c'est François Mitterrand, socialiste, qui disait que ceux qui n'acceptent pas la rupture n'ont rien à faire au PS. Moi, ce que je vois, c'est que nous avons beaucoup plus de points communs que ce que l'on veut faire croire.
Pourtant, sur les enjeux européens, vous n'êtes pas tout à fait sur la même ligne ?
Une chose est sûre, nous ne sommes pas pour le Frexit comme certains ont voulu le faire croire. Nous sommes pour faire évoluer les règles économiques contraignantes.
Propos recueillis par Abdel Samari