L'ÉCO DU MARDI Grap'Sud recycle et valorise les déchets de la viticulture
En partenariat avec les CCI de Nîmes et d’Alès-Cévennes, Objectif Gard vous offre, chaque mardi, un focus sur la situation économique du département. Place ce mois-ci à la thématique de l’énergie, zoom cette semaine sur l'union de distilleries Grap'Sud, implantée à Cruviers-Lascours et spécialisée dans la valorisation et le recyclage des déchets viticoles.
La vinification génère des résidus solides et liquides : les marcs de raisin et les lies de vin. Appelés « sous produits vinicoles », ils doivent être éliminés dans le respect de la réglementation environnementale. Au sein du groupe Grap'Sud, ces déchets sont recyclés pour créer de nouveaux produits. "L'intérêt est de traiter ces matières à coût zéro", explique Patrick Julien, directeur général de l'entreprise.
De la fabrication d'huile à la production d'énergie
A partir de ces résidus, de multiples réemplois sont réalisés par Grap'Sud depuis 1969. Avec l'alcool de marc, des eaux-de-vie et de la vodka sont élaborés. La pulpe et la peau du fruit peuvent être séchées pour l'alimentation animale mais aussi pour fabriquer de l'engrais organique. Grâce à sa couleur rouge, le marc devient aussi un colorant. Ensuite, de l'alcool et de l'acide tartrique sont extraits de la lie de vin. Par ailleurs, les polyphénols contenus dans les déchets de l'huile d'olive sont récupérés pour leurs pouvoirs antioxydants.
Enfin, si les pépins sont réutilisés pour confectionner de l'huile, ils ont une autre vocation : fournir de l'énergie issue de la biomasse. "Ils sont brûlés dans les chaudières qui nous servent à distiller", indique Patrick Julien.
80 % du chiffre d'affaires
Si à sa création Grap'Sud s'attachait uniquement à produire de l'alcool, l'activité s'est vite diversifiée autour de la revalorisation des déchets pour atteindre aujourd'hui la part la plus importante au sein de l'entreprise. "Nous réalisations 80 % de notre chiffre d'affaires grâce au recyclage. Il faut dire que nous avons eu des directeurs successifs qui avaient cette volonté d'aller plus loin dans la valorisation des produits", note le directeur général.
Une polyvalence qui permet aujourd'hui aux producteurs de la coopérative de faire traiter leurs déchets à moindre coût et à la distillerie de s'inscrire dans une démarche où le développement durable et l'économie circulaire prévalent.
Elodie Boschet