FAIT DU JOUR Nouvelle halle des sports : la leçon politique de Jean-Paul Fournier
La ville de Nîmes a inauguré, ce mardi, sa nouvelle halle des sports. Un bâtiment qui traduit la vision politique de Jean-Paul Fournier, tout en asseyant sa réputation de maire bâtisseur.
Assis sur son tabouret, face à une foule impressionnante venue inaugurer la halle des sports, Jean-Paul Fournier peut être fier. Ce maire a été élu en 2001. Il y a donc 23 ans. Il avait alors 56 ans. Depuis, l’édile a pris quelques rides, certes. Le poids des années et ses soucis de santé ont atténué la jeunesse de ses artères, mais pas celles de sa ville de Nîmes qu'il ne cesse d'embellir. Ce décorateur publicitaire, chargé de l’urbanisme sous Jean Bousquet, est toujours là pour assoir sa réputation de maire bâtisseur.
L’inauguration de ce complexe sportif, au sud de la ville, le confirme à nouveau. D’ailleurs, la mairie a payé seule l’infrastructure d’un montant coquet de 25 M€. Le Conseil régional a participé à travers une subvention de 500 000 €. Une goutte d’eau qui, de plus, n’a toujours pas été attribuée. Quant au Conseil départemental, « la ville de Nîmes ne nous a rien demandé… », assure l’élu d’opposition PCF et vice-président au Département chargé des sports, Vincent Bouget.
Sport et art contemporain
La mairie a offert un écrin aux 18 associations sportives, logées au stade des Costières. Initialement, ce projet coïncidait avec le nouveau stade du président de Nîmes Olympique, Rani Assaf. Malgré le rétropédalage de la mairie sur le sujet, Jean-Paul Fournier est allé jusqu’au bout de la construction de cette halle. La vocation de ce bâtiment va au-delà du fonctionnel. Comme pour le musée de la Romanité et le Palais des Congrès à venir, Jean-Paul Fournier voit plus loin que le bout de son... mandat.
Dans cette halle, cohabitent d’abord sport et art contemporain. Ce mariage est consommé par l’intrigante façade bleue, rappelant celle du musée romain. Le drapé est signé par l’artiste Alain Clément. En ce moment, au rez-de-chaussée, une exposition de toiles permet de se familiariser avec son œuvre. L’art se retrouve aussi dans la conception du bâtiment « favorisant les matériaux bruts avec du bois qui réchauffe l’ambiance », souligne Philippe Gal, associé du cabinet d’architecture Ateliers +.
Cette halle est un nouvel atout pour l’attractivité de la cité des Antonin. « La Ville accueille depuis des années des manifestations importantes comme le Tour de France, la Vuelta... », a rappelé le maire dans son discours. Nîmes est également le théâtre de tournois internationaux de tirs à l’arc, d’échec… Nul doute que ce complexe de 8 700 m² avec une salle polyvalente de 900 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 800 personnes, s’offrira volontiers aux manifestations. D’autant que son accessibilité répond à l’aspiration d’une société plus inclusive, au sortir des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Fierté d’être Nîmois
Les salles de combats, le gymnase omnisports ou encore le pôle gymnastique permettent aux licenciés de s’entrainer de manière plus confortable. La halle des sports a été baptisée « Ludivine Furnon », du nom de la gymnaste nîmoise, championne de France, d’Europe et du monde dans les années 90 à 2000. « C’est une immense reconnaissance à ma carrière. Cela vaut toutes les médailles que j’ai pu avoir », a-t-elle déclaré, émue. Conduisant son quatrième mandat à la tête de la ville, Jean-Paul Fournier a imaginé non seulement un nouvel outil, mais aussi une nouvelle raison d’être fier d’être Nîmois. Et c’est bien là sa patte.
Dans deux ans, l’élu LR posera sa plume après 25 ans de mandat. Certes, tout n’a pas été parfait, comme en témoignent les malheureux faits divers liés au trafic de drogues… Toutefois, les prétendants à sa succession, tels que le premier adjoint Julien Plantier ou le président de Nîmes métropole Franck Proust, ont encore fort à faire s’ils veulent récupérer l’encre qui a servi à Jean-Paul Fournier. Idem pour l’opposition qui a terminé de jeter en bloc les années Fournier. Alors ce mardi, l’inauguration de la halle des sports était une belle leçon donnée à tous ceux qui s’imaginent un destin municipal…