LÉGISLATIVES 4e circo : la vague En Marche fait sombrer Fabrice Verdier
A l'occasion de ce premier tour des élections législatives, la quatrième circonscription du Gard n'a pas échappé à la vague En Marche qui déferle sur la France depuis plus d'un mois. Une vague qui a fait une victime de taille, le député sortant Fabrice Verdier. La finale opposera Annie Chapelier (LREM) à Brigitte Roullaud (FN).
À Alès, un peu avant 20 heures ce dimanche soir, les résultats de ce premier tour ne sont pas encore tombés qu'il est pourtant possible de deviner les premières tendances. Il faut simplement se fier aux locaux de campagne des candidats. Celui de Fabrice Verdier, le député sortant, est désert. Seules deux tables blanches, avec les gobelets en plastique empilés, laissent entrevoir un soupçon de fête. Celui d'Annie Chapelier, en revanche, reçoit déjà une bonne quarantaine de sympathisants autour d'un apéritif convivial.
L’heure avance et les résultats s’affinent, hissant Annie Chapelier en tête du peloton (24,41%) devant la frontiste Brigitte Roullaud (21,44%) et le socialiste Fabrice Verdier (16,51%). La présence de la candidate d’En Marche au second tour ne fait plus aucun doute. « J’ai du mal à réaliser. Il y a encore un mois je ne savais pas que je serai là ! », confie-t-elle. « Aujourd’hui je suis celle qui incarne le renouvellement qu’avait promis Emmanuel Macron. Il y a de fortes chances que j’atteigne la députation et cette idée me remplit de joie ». Face à elle, Brigitte Roullaud est elle aussi « confiante » pour le second tour. « Je suis contente de ces résultats car le score du FN est plus bas au niveau national. Je me battrai jusqu’à vendredi soir minuit et je rappelle que le parti que je représente est la seule vraie opposition au gouvernement ».
Coup dur pour Fabrice Verdier
Celui qui accuse le coup, ce soir, est le député sortant Fabrice Verdier. Ses cinq années à arpenter le terrain, avec la volonté d’être toujours au plus proche des habitants, n’ont pas été récompensées. Malgré tout, il assure n’avoir « aucune amertume », bien que ce moment à passer « soit compliqué, difficile, personnellement et pour ceux qui m’ont accompagné », commente-t-il. « J’ai perdu une élection mais j’ai gagné beaucoup d’amis », poursuit-il, un léger sanglot dans la voix. De son mandat, il retiendra « une expérience extraordinaire et la fierté d’avoir pu servir le territoire ». S’il y a en a un, selon le député, qui devrait être content de cette défaite, c’est son fils de 5 ans « qui va être très heureux de passer plus de temps avec son papa ». Le socialiste soutient désormais Annie Chapelier « sans ambiguïté » mais restera vigilant sur la question des gaz de schiste : « Il y a une ligne à ne pas franchir, celle de l’expérimentation ».
En quatrième position (12,42%), Lucie Rousselou (FI) est « un peu déçue » et constate une « vraie différence de vote selon les endroits où les professions de foi ont été distribuées. » Elle garde toutefois la bonne humeur qui la caractérise et, à défaut d’être à l’Assemblée, continuera à défendre ses convictions dans la rue. Quelques regrets aussi pour Valérie Meunier (LR) « quant au laxisme de l’État sur la diffusion des professions de foi ». Celle qui talonne la candidate de la France insoumise (11,43%) observe « un vote contestataire en faveur du FN conjugué à une vague Macron. Mais pour ma part, j’ai fait le travail ». Comme beaucoup certainement, mais la « Macron-mania » était trop forte.
Élodie Boschet