Publié il y a 10 jours - Mise à jour le 06.09.2024 - Propos recueillis par Norman Jardin - 5 min  - vu 917 fois

L’INTERVIEW Derick Osei (Nîmes Olympique) : « Je suis un sacré Pitchoun ! »

Derick Osei garde un œil avisé sur le football.

- Photo : Norman Jardin.

Arrivé au mois d’août, l’attaquant franco-ghanéen (25 ans) s’est engagé pour une saison avec Nîmes Olympique. Après une expérience enrichissante au Royaume-Uni, il vient au NO pour se relancer dans l’hexagone et permettre aux Crocodiles de briller en National.

Objectif Gard : Comment arrive-t-on au football quand on grandit à Toulouse, la capitale française du rugby ?

Derick Osei : « Autour de moi, il y a toujours eu des terrains de football et mes six frères pratiquaient ce sport. Alors c’est tout naturellement que j'ai commencé le foot dans le club de mon quartier, l’US Toulouse-Mirail. Rapidement, j’ai intégré le centre de formation de Toulouse Football Club où j’ai gravi tous les échelons, jusqu’à signer mon premier contrat professionnel. En revanche, bien que je sois Toulousain, je n’aime pas le rugby et je ne suis jamais allé voir un match.

Vous semblez très attaché à votre ville de naissance ?

Oui, je suis un pur toulousain et dans ma famille, on est tous supporters du TFC. Là-bas, les jeunes joueurs du club, on les appelle les « Pitchouns ». Et moi, je suis un sacré Pitchoun.

J’ai joué avec Kylian Mbappé, Dayot Upamecano, Christopher Nkunku et Ibrahima Konaté

Que retenez-vous de vos années au centre de formation de Toulouse ?

Ça s’est super bien passé. Je me souviens d'avoir souvent joué contre Nîmes Olympique, sur le terrain synthétique. Vu l’état de ce terrain, quand on venait ici, on était un peu dégouté. Toulouse, pour moi, c'est beaucoup de bons souvenirs et puis ce club m’a permis de jouer en équipe de France moins de 19 et moins de 20 ans.

Quels joueurs avez-vous côtoyé en équipe nationale ?

J’ai joué avec Vincent Marcel lors du tournoi de Toulon et je suis content de l’avoir retrouvé à Nîmes. Ensuite, il y a eu Kylian Mbappé, Dayot Upamecano, Christopher Nkunku et Ibrahima Konaté. Ils sont aujourd’hui au très haut niveau et pour moi, c’était une belle expérience.

Quand avez-vous coupé le cordon avec la ville rose ?

En 2019, lorsque j’ai été prêté au Stade Brestois. Ça a été un peu compliqué sur le plan personnel, car c’était la première fois que je quittais Toulouse. J’étais un peu jeune et les deux régions sont totalement différentes.

Derick ne compte pas rester à la porte de l’équipe première • Photo : Norman Jardin

Que cela vous a-t-il apporté au niveau du football ?

C’était une étape supplémentaire. Je suis resté à Brest pendant deux ans et j’en garde que des bons souvenirs. J’y suis arrivé l’année de la montée en Ligue 1 et j’étais sous les ordres de Jean-Marc Furlan, un bon coach et un sacré personnage, puis d'Olivier Dall’Oglio. En revanche, je n’ai pas eu de temps de jeu en Ligue 1 et j’ai fait quelques bancs en Coupe de France.

L’horizon était bouché pour vous à Brest ?

Oui et c’est pour cela que j’ai été prêté à Béziers en National.

Puis arrive le Covid...

Oui, le championnat s’arrête en mars et à la fin de la saison, je prends la direction de la Grande-Bretagne (Oxford United, FC Walsall, AFC Wimbledon et Dundee FC en Écosse, NDLR).

La coupe d’Écosse, à Ibrox-Park, sur le terrain des Glasgow Rangers. C’est un moment sympa à vivre.

Que vous a apporté cette période outre-manche ?

Là-bas, ils sont vraiment passionnés de football. Il y a un gros engouement, c’est un truc à vivre. Quant au niveau, il est très physique et très rapide.

Cela a-t-il changé votre façon de jouer ?

J’ai appris des valeurs de combativité et physique, des choses sur l’agressivité et le don de soi. Il y a beaucoup de séances de musculation et sur le terrain, tout est calculé. Pour moi, ce n'était que de la Ligue One (l’équivalent du National, NDLR), et je n’imagine même pas ce que ça doit être en Premier League (équivalent de la L1, NDLR). Pour un passionné de football, il n’y a pas mieux que l’Angleterre.

Y a-t-il un match en particulier de cette période dont vous vous souvenez ?

Quand j’étais à Dundee, j’ai joué un quart de finale de Coupe d’Écosse à Ibrox-Park, sur le terrain des Glasgow Rangers. C’est un moment sympa à vivre.

Que s’est-il passé après la période britannique ?

J’ai eu un petit moment de flottement. Je ne savais pas trop s’il fallait que je reste au Royaume-Uni ou s’il fallait me rapprocher de ma famille. Ça a été une grosse période de réflexion, mais je m’entraînais avec un préparateur physique en Angleterre.

Finalement, vous avez choisi de rentrer en France.

Oui, mais je n’ai pas eu tant de contacts que cela et rien de concret. Quand j’ai eu l’opportunité de venir à Nîmes, j’ai pensé que c’était idéal pour moi.

Quelle image avez-vous de Nîmes Olympique ?

C’est un club attractif et je l’intègre dans les bons clubs du sud de la France. Il y a une bonne image avec l’engouement des supporters et les valeurs de combativité. 

J’ai retrouvé Vincent Marcel, mais aussi Gauthier Laurens qui jouait à Castanet et que j’avais croisé en équipes jeunes

Vous avez signé un contrat d’un an avec Nîmes Olympique, c’était un choix de votre part ?

Ça s’est fait comme ça, mais je suis à la disposition du club. Je donnerai de toute façon le maximum.

Vous êtes un joueur offensif, mais de quel côté vous sentez le plus à l’aise ?

Je peux jouer sur les trois postes de devant et je suis à la disposition du coach. Pour moi, les trois postes ne font aucune différence.

Vous avez joué 18 minutes contre Valenciennes, la semaine dernière pour vos débuts avec Nîmes, qu’en retenez-vous ?

J’étais très heureux de faire mon premier match avec Nîmes Olympique, malgré le résultat qui n’est pas satisfaisant. J’ai eu quelques ballons, j’avais des bonnes sensations et j’ai essayé d’apporter ce que je pouvais. On a une équipe qui est capable de rivaliser avec des clubs du niveau de Valenciennes. Maintenant, j'aspire à avoir un peu plus de temps de jeu pour aider l’équipe.

Il faut que j’achète du gel douche pour tous mes coéquipiers

Et puis vous vous êtes rapproché de Toulouse

(Rire) Oui, je suis à deux heures de voiture, alors qu’en Angleterre, il fallait jongler avec les vols d’avion. Ça rassure ma famille de savoir que je ne suis pas loin.

Avez-vous eu le temps de vous installer à Nîmes ?

Non, je suis encore à la recherche d’un appartement. Je pense que dans quelques jours, ce sera réglé. J’envisage de m’installer pas très loin du centre d’entraînement.

Quels sont vos centres d’intérêts en dehors du football ?

J’aime bien être en famille, regarder des séries et des documentaires. J’aime aussi m’informer sur l’histoire, la culture et le cinéma. Je suis un curieux. Ce n’est rien de fou et le football prend beaucoup de place.

Je suis fier de mon prénom et mes parents ne sont pas fans de la série télévisée

Comment vos coéquipiers vous ont-ils accueilli ?

Il y a une très bonne ambiance. Ils m’ont fait une haie d’honneur, mais j’ai aussi écopé d’une amende de bienvenue. (Rire) il faut que j’achète du gel douche pour tous mes coéquipiers.

Pourquoi avoir choisi le numéro 39 ?

Il n’y avait pas beaucoup de choix et le numéro 10 était déjà pris par Vincent Marcel. J’ai vu que Nicolas Anelka a porté le 39 et puis il y a 9 dedans, donc ça me va bien. Quant au 31, comme la Haute-Garonne, c’est Salim Akkal qui le porte.

Votre prénom, Derick, est-il inspiré de l’inspecteur de la célèbre série télévisée allemande ?

Cette blague, on me l’a fait des centaines de fois. Maintenant, je me suis adapté et je suis fier de mon prénom. Je rajoute que mes parents ne sont pas fans de la série télévisée.

Ce soir, Nîmes accueille le FC Rouen, c’est déjà un premier tournant ?

Il nous faut rebondir. C’est un match à domicile, c’est là que l’on est plus fort et où il y a nos supporters. Contre Rouen, on doit être intransigeant et prendre les trois points.

Propos recueillis par Norman Jardin

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