L'INTERVIEW Marc Taulelle, référent Reconquête dans le Gard : "C'est le début de la renaissance des droites"
Marc Taulelle, élu désormais d'opposition à la Ville et à l'Agglo de Nîmes, par ailleurs référent Reconquête dans le Gard, ne s'est pas exprimé depuis la déroute des Législatives du mouvement d'Éric Zemmour. Il aborde toutefois la rentrée sereinement et confiant pour l'avenir.
Objectif Gard : Victoire ce week-end en Italie de la coalition d’extrême-Droite emmenée par Giorgia Meloni. Quelle réaction ?
Marc Taulelle : Premièrement, c'est une bonne nouvelle pour les peuples européens qui sont chaque jour insultés par la commission - non élue - européenne. Deuxièmement, après la Suède, ce qui se passe en Italie prouve que nous pouvons le faire en France, l'union des Droites est en marche...
En France, pourtant, Éric Zemmour, votre champion, n'a pas réussi ce pari...
Je vous le dis, c'est le début de la renaissance des Droites. Lors des Législatives, si les Droites s'étaient rassemblées, le score n'aurait pas été le même. Mais cet espèce de carcan idéologique de la culpabilité a tout empêché. S'ajoute la guerre en Ukraine, la crise énergétique. Des enjeux qui ont focalisé l'attention des citoyens sur des obligations nationales. Partout ailleurs, la Droite unie s'impose.
On parlait de l'Italie, mais la Suède, quelques temps avant, a imposé aussi une coalition large, jusqu'à l'extrême-Droite...
La Suède, c'est épouvantable. Ils ont fait rentrer une vague migratoire incroyable. Un million de personnes sur une population de 10 millions d'habitants. Les gens se sentent étrangers dans leur propre pays. La réaction est logique, le réflexe est de remettre de l'ordre dans tout cela. Les gens en France ne se rendent peut-être pas compte de ce qui va nous arriver sur la figure.
En France, les électeurs ont pourtant fait le choix du président sortant malgré le contexte que vous évoquez...
Il y a plusieurs manières d'analyser la victoire d'Emmanuel Macron. D'abord, le premier parti en France, c'est l'abstention. Ensuite, il a, reconnaissons-le lui, un noyau dur, ce que j'appelle le soixante-huitard bobo en trottinette. Toutes ces personnes qui ne veulent surtout pas que l'on supprime les privilèges sociétaux. Et bien, ils votent pour lui. Enfin, notre score a été décevant, c'est vrai. Mais avec un peu de recul, 7% pour un parti qui n'existait pas en 2021, ce n'est pas si mal. C'est plus que le parti Les Républicains, déjà. Nous avons donc une bonne base pour l'avenir. Il n'y a qu'à voir lors des universités d'été du mouvement, plus de 7 000 personnes étaient présentes. Pas un seul parti en France peut se targuer de rassembler autant de monde... L'enthousiasme est intact, je vous le dit ! Je crois vraiment par ailleurs qu'il n'y a pas de personnalisation autour d'Éric Zemmour, je pense que ce sont ses idées qui plaisent. Particulièrement parce qu'il présente parfaitement les réalités du monde.
Comment après ce score encourageant à la Présidentielle, expliquez-vous l'effondrement lors des Législatives ?
Tout simplement parce que nous avons joué le rôle de paratonnerre au Rassemblement national. Un parti de notable aujourd'hui. Il n' y a qu'à voir le peu d'impact de leur présence à l'Assemblée nationale. On ne les entend pas beaucoup. Ils sont tombés dans le piège d'Emmanuel Macron et le piège va se retourner contre eux. Et puis, ils vont être tentés de croquer Les Républicains, en s'adoucissant. Ils ne seront plus en coordination avec l'opinion publique.
Localement, plus de son et plus d'image du parti Reconquête. Que se passe-t-il ? Tout le monde a quitté le navire ?
On se voit régulièrement. Avec Gilbert Collard, le député européen, nous travaillons sur la création locale d'un think tank où la liberté de ton sera la valeur première. Par ailleurs, Éric Zemmour a entamé un Tour de France et il sera dans le Gard en novembre.
Un Tour de France pour enraciner le mouvement dans les territoires ?
Nous souhaitons imposer dans le débat la réconciliation des Droites. Il est temps. Nous avons des projets communs. Il faut se parler et vite. Regardez le Gard ! Gavé par la Gauche depuis des années. Un département qui n'est plus en adéquation avec les Gardois. La Gauche est composée de gens qui ne font rien, depuis trop longtemps. Il y a des exceptions bien sûr. Mais la majorité, c'est une catastrophe. Et les gens finiront par demander des comptes.
Propos recueillis par Abdel Samari