MIDI VILLAGES Le futur groupe scolaire de Castillon-du-Gard, ambitieux et écologique, sur les rails
La pose de la première pierre du futur groupe scolaire de Castillon-du-Gard s’est tenue ce samedi en présence de la préfète.
Une étape décisive « dans un parcours de longue haleine », rappelle la maire, Muriel Dherbecourt. Il faut dire que ledit parcours a été semé d’embûches, notamment lorsque des fouilles préventives ont fait ressortir de terre des vestiges de l’âge de bronze. Mais la mairie n’a rien lâché. Il faut dire que la situation actuelle de l’école du village est loin d’être satisfaisante. « Elle est située en centre-village, son accès est difficile et dangereux, elle est sur deux sites différents, une ancienne chapelle romane et une vieille bâtisse, avec des problèmes d’accessibilité, de fonctionnalité sans compter que c’est une passoire thermique », énumère la maire.
Résultat : alors que la commune gagne des habitants chaque année, elle voit certains de ses scolarisés dans des communes voisines. Venue visiter la commune et son école il y a quelques semaines, la préfète Marie-Françoise Lecaillon l’admet : « Cette visite m’a certainement plus convaincue que la lecture d’un joli dossier. » C’est dire à quel point cette nouvelle école est donc attendue par les élèves, leurs parents et leurs enseignants.
Pour la bâtir, encore fallait-il trouver un terrain. Ce fut chose faite sur le chemin de Font-Grasse, au coeur des quartiers d’habitations et à un jet de pierre de la route départementale, près d’un ruisseau. Ensuite, il fallait trouver un architecte et sélectionner un projet que la mairie a voulu ambitieux. C’est l’Avignonnais Daniel Fanzutti qui a été choisi, avec un projet qui se veut économe en énergie, écologique et intégré dans le paysage.
Le projet coche toutes les cases
La mairie a donc participé à l’appel à projets de la Région, NoWatt, et a obtenu le niveau Or pour le label Bâtiment durable d’Occitanie grâce à « l’utilisation de matériaux biosourcés et locaux, comme la pierre de Castillon(*) pour la façade, une performance énergétique ambitieuse avec du chauffage en géothermie, du photovoltaïque, des cuves de rétention d’eau de pluie en sous-sol pour couvrir la moitié des besoins en arrosage, une cour en prairie », liste l’élue comme autant de cases que le projet coche.
L’aspect social n’est pas oublié, puisque la salle de restauration du groupe scolaire servira aussi de salle polyvalente. On en oublierait presque le jardin potager, la clause d’insertion sur le chantier ou encore le label chantier vert pour limiter les nuisances environnementales, mais aussi un partenariat en discussion avec la commune voisine de Saint-Hilaire-d’Ozilhan.
De quoi espérer pas mal de subventions. Sur ce point, la commune s’en est bien sortie, avec un taux de subventions de 52 % : sur les 5,2 millions d’euros nécessaires au projet, plus de la moitié provient donc de l’État (1,8 million d’euros), du Département (470 000 euros dans le cadre des contrats territoriaux), de la Région (300 000 euros), des fonds européens FEDER (300 000 euros) et de l’ADEME (36 800 euros). La commune autofinance 2,49 millions d’euros. Le prix du « projet d’une vie », souligne Muriel Dherbecourt.
« Un projet d’envergure, qui illustre ce que nous voulons et pouvons faire pour nos territoires et nos communes rurales », relève la conseillère départementale déléguée aux Contrats territoriaux, Carole Bergeri. « Un projet exemplaire et symbolique, car construire une école, c’est croire en l’avenir », ajoute la conseillère régionale Claire Lapeyronie, qui pronostique que ce projet « sera un exemple à l’échelle de l’Occitanie. »
Et même s’il a été long à accoucher, « le retard se transforme en avance, veut voir la préfète. Ce projet répond aux enjeux environnementaux et de maîtrise de la consommation énergétique, ces exigences étaient moins prégnantes il y a quelques années. » Et la préfète de souligner que l’accompagnement de l’état n’a pas seulement été pécuniaire, mais aussi dans l’ingénierie, notamment lorsque les vestiges de l’âge de bronze ont été découverts. « L’archéologie préventive n’a pas été un long fleuve tranquille, mais on a trouvé un chemin, note Marie-Françoise Lecaillon. L’ADN de l’État est aussi d’être aux côtés des collectivités locales pour les accompagner dans leurs projets. » Si tout va bien, le groupe scolaire sera achevé en février 2024.
Thierry ALLARD
thierry.allard@objectifgard.com
* La pierre de Castillon est légèrement différente de la célèbre pierre de Vers voisine. « Elle est moins coquillée », note la maire qui précise qu’un filon situé sur sa commune sera donc exploité pour le groupe scolaire. Sachez-le.